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Francophonie : Régis Immongault tire les leçons du sommet d’Erevan
Publié le lundi 15 octobre 2018  |  Infos Gabon
Régis
© Autre presse par DR
Régis Immongault, ministre de l’Économie
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Dans un entretien accordé à nos confrères de Gabonreview, le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères revient sur les faits marquants de cette grand-messe tenue les 11 et 12 octobre derniers dans la capitale arménienne.

Renforcement de la solidarité et de la cohésion entre pays francophones

Placé sur le thème : «Vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité : source de paix et de prospérité pour l’espace francophone», le 17e sommet de la Francophonie avait pour objectif de renforcer la cohésion entre les Etats de cet espace linguistique. Pour Régis Immongault Tatagani, l’occasion était toute indiquée pour les Etats membres de discuter des grandes menaces de l’heure sur la planète.

«Vous savez ce qui se passe actuellement. Il y a eu beaucoup de craintes. Ces points ont d’ailleurs été soulevés lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies. C’était important que les pays francophones puissent réaffirmer l’intérêt de cela parce qu’il est clair que c’est un aspect qui a permis de consolider les relations entre les Etats et les initiatives qui ont été prises par certains Etats qui mettent à mal cela, à la fois dans le cadre de la liberté, et au niveau des flux commerciaux et d’autres initiatives qui ont perturbé les échanges économiques entre de grands pays», a-t-il indiqué.

«Il était également question de réaffirmer les éléments cruciaux en ce qui concerne la Francophonie. Ils reposent à la fois sur la prise en compte de l’importance de la jeunesse parce qu’elle constitue le devenir de l’humanité. Il faudrait prendre des mesures qui permettent de créer et de donner des opportunités à cette jeunesse en matière de création d’emplois. Il fallait aussi réaffirmer la place de la femme dans le cadre de l’évolution de la société. On n’oublie pas l’importance d’avoir des actions visant à instaurer la paix et la sécurité dans les pays, notamment là où il y a des conflits à l’exemple de la République centrafricaine (RCA) ou la République démocratique du Congo», a-t-il ajouté.

Retour du Rwanda et élection de Louise Mushikiwabo

Sur la question de savoir les raisons de ce retour au sein de l’espace francophone du Rwanda alors que depuis plus de dix ans ce pays a opté en faveur de l’anglais comme langue officielle, le ministre d’Etat aux Affaires étrangères tient à préciser que ce pays des Grands lacs est à la fois anglophone et francophone. Quant au soutien à l’unanimité par l’Afrique de la candidature de Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), il tient également à faire savoir que celle-ci a été endossée par les pays africains et réaffirmée dans le cadre du 31e Sommet des chefs d’Etat en Mauritanie.

«Les chefs d’Etas ont décidé d’avoir une candidature africaine unique. Et le Gabon a été l’un des principaux pays qui a soutenu cette candidature. Le chef de l’Etat a d’ailleurs fait passer des messages à ses pairs et il m’a même envoyé faire campagne avec Mme le ministre des Affaires étrangères», souligne-t-il. Pour davantage étayer son propos, il prend pour exemple l’adhésion ou les candidatures de ces nombreux Etats où la langue française n’est pas une langue officielle. A l’instar du Ghana, du Qatar ou de l’Arménie et de la Roumanie.

«L’essentiel est qu’on puisse avoir en commun le partage de la langue française. Au Rwanda, vous avez les gens qui parlent français aussi. Il y a le partage de la langue française, mais aussi de certains idéaux. C’est dire que rien n’empêche qu’un pays francophone puisse faire une démarche vers le Commonwealth. Puisque ce sont des espaces culturels et de langues convenus. Je pense qu’à ce niveau, nous ne sommes plus au stade de nous interroger. L’essentiel est ce que le pays retire de cela. C’est une valeur ajoutée. C’est normal de la prendre en considération», déclare M. Immongault.

Retombées pour le Gabon et participation d’Ali Bongo Ondimba

Pour le ministre d’Etat aux Affaires étrangères, les retombées en faveur du Gabon sont à la fois diverses et multiples. «Nous sommes déjà Francophones. Deuxièmement, nous profitons de certaines opportunités au niveau de la Francophonie. C’est vrai que nous n’avions pas une stratégie qui consiste à utiliser toutes les possibilités qu’il y a. Si aujourd’hui vous êtes invités en Arménie, c’est que le Gabon tire quelque chose de la Francophonie. Si aujourd’hui, il y a des aspects relevant de la Francophonie numérique et économique, ce sont des aspects que nous devons mettre en exergue dans le cadre de notre stratégie de développement. Il est clair que nous ne pouvons tirer des choses qu’en fonction de ce que nous définissons nous-mêmes comme stratégies», a-t-il indiqué.

«Il y a des avantages sur le plan culturel, sur le plan de la formation, de l’éducation et de la vulgarisation des technologies de l’information. C’est tout cela que le Gabon devrait tirer et aujourd’hui, avec la nouvelle vision de la Francophonie qui consiste à dynamiser et d’aller vers les aspects pragmatiques visant à améliorer la vie des citoyens dans le pays. Le Gabon devrait pouvoir tirer davantage», ajoute Régis Immongault.

Quant à la prétendue absence du Gabon à la cérémonie d’ouverture de ce 17e sommet de la Francophonie, M. Immongault apporte un démenti formel. «Le chef de l’Etat a demandé à son ministre des Affaires étrangères de le représenter. J’étais à l’ouverture. Vous avez constaté que beaucoup de chefs d’Etat étaient représentés par leur ministre des Affaires étrangères. Le chef de l’Etat avait un agenda spécifique. Il était à Londres hier (jeudi, NDLR) dans le cadre de la lutte contre le trafic d’ivoire. C’est un point qui tient à cœur le chef de l’Etat et il était prévu qu’il vienne le deuxième jour», a-t-il précisé.

Et de poursuivre : «Je précise encore qu’il n’était pas le seul chef d’Etat absent. Vous allez constater que certains chefs d’Etat ne sont pas venus aujourd’hui. Ils sont représentés par leur ministre des Affaires étrangères (…) La présence du chef de l’Etat était attendue en tenant compte de son rôle et du poids qu’il a, surtout dans le cadre de la désignation de la secrétaire générale de l’OIF».

Séjour d’Ali Bongo Ondimba à Londres

Dans cet entretien, le ministre d’Etat aux Affaires étrangères revient sur l’escale observée par le président gabonais à Londres en Grande-Bretagne. «Les chefs d’Etat gabonais et ghanéen étaient invités par le Financial Time pour parler de problèmes économiques, de changement climatique, de conservation. Le Financial Time a voulu que le chef de l’Etat puisse avoir un discours au cours de cette rencontre. Le président de la République a également participé à un panel et a été invité à l’Université d’Oxford, à l’école de commerce pour un exposé et un échange avec les étudiants. C’était un échange très riche. Il était interrogé par un enseignant d’origine africaine, et les étudiants ont eu l’occasion de poser des questions. Le lendemain, il y a eu une rencontre avec les opérateurs économiques britanniques qui s’intéressent au Gabon», affirme Régis Immongault.

Un calendrier fort chargé en somme pour le numéro 1 gabonais en terre britannique. «Le chef de l’Etat a présenté le potentiel économique du Gabon et discuté sur les possibilités d’activités économiques de ces opérateurs au Gabon. Il a été invité par le parlement britannique pour un discours sur le changement climatique et sur la conservation de la faune, la lutte contre le braconnage. Il y a eu également la conférence à l’initiative de la Grande Bretagne, à laquelle prenait part plusieurs personnalités. Le chef de l’Etat, en présence du chef de l’Etat ougandais, a défendu la préservation des écosystèmes, la préservation de la Faune, la lutte contre le braconnage et la protection des éléphants. Quand on parle du braconnage, on voit aussi des activités terroristes, le blanchiment. Voilà les aspects qui ont été abordés dans le cadre de cette conférence», souligne l’interviewé de François Ndjimbi.

FIN/INFOSGABON/PM/2018
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