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Le tango de Maganga Moussavou et Louis Gaston Mayila
Publié le mardi 13 mai 2014   |  Gabon Review


Pierre
© Autre presse par DR
Pierre Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate (PSD)


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Les politiciens gabonais savent que lentement, mais inexorablement, les jours passent et les rapprochent de la présidentielle de 2016. Stratégiquement, des idées sont émises de part et d’autres, certainement pour tester l’opinion et se positionner. C’est le cas de Pierre-Claver Maganga Moussavou et de Louis Gaston Mayila, opposants déclarés, qui viennent de lancer des ballons d’éssai.

«Le bal des caïman». S’il était question de donner un titre aux manœuvres observées depuis quelques mois sur l’échiquier politique gabonais, en prélude à l’élection présidentielle de 2016, on emprunterait volontiers ce titre du romancier camerounais Yodi Karone qui, dans les années 1980, essayait de dépeindre les mouvements de la classe politique de son pays.

Les démissions de Jean Ping, de Jacques Adiahénot du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et récemment de Pierre Amoughé Mba du Rassemblement pour le Gabon (RPG, allié du PDG), ont amené certains membres de l’opposition gabonaise à proposer des stratégies pour «organiser» 2016. C’est le cas de Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate (PSD, opposition), par ailleurs maire de la commune de Mouila dans la province de la Ngounié, et de Louis-Gaston Mayila, président de l’Union pour la Nouvelle République (UPNR, opposition), lui aussi de la même province, qui ont annoncé la couleur en proposant des stratégies pour faire remporter à l’opposition la prochaine grande bataille électorale.

Ainsi, Louis-Gaston Mayila, perçu par bien de Gabonais comme un «politicien instable» et surtout «loin d’être fidèle à ses choix», propose un Pacte républicain pour le changement (PRPC). Dans ce contrat qu’il adresse à ses partenaires de l’opposition, il prône la dynamique unitaire pour affronter et vaincre le pouvoir en place lors de cette élection. Pour lui, en effet, une candidature unique de l’opposition doit être envisagée. Ce qui fera que l’unique tour du scrutin ressemblera à deux tours dans la mesure où, même s’il n’évoque pas des primaires, tous les militants des autres leaders de l’opposition feront bloc derrière le candidat désigné. «C’est selon moi le seul moyen d’opposer une à une intelligence, une autre intelligence parce que nous sommes démocrates. Le changement ne peut être obtenu que démocratiquement», a-t-il expliqué en déclinant les principales forces du PRPC qui reposera sur une répartition préalable des responsabilités et des postes en cas de victoire. Ici, tous les partis signataires du pacte proposé auront la garantie d’occuper de hautes fonctions dans le gouvernement.

Si jusque là les pistes indiquées sont recevables, ce qui inquiète les observateurs, c’est l’inclination connue du leader de l’UPNR à changer intempestivement d’avis dans certaines situations. L’exemple de son refus de marcher aux côtés de ses pairs de l’opposition, après la création de l’Union des forces du changement (UFC) à Mouila, reste perçu comme un «acte de traitrise». A cela s’ajoute de nombreuses autres initiatives qui «n’amènent pas à faire confiance et à donner du crédit» aux propos de Mayila, pense un journaliste de l’hebdomadaire La Loupe.

Par ailleurs, un autre natif de la province de la Ngounié, Pierre-Claver Maganga Moussavou, propose, lui, deux candidats de l’opposition à la grande échéance électorale de toutes les extrapolations. L’homme est assuré d’une chose, et sans doute ne se trompe-t-il pas tant : le vote au Gabon se fait toujours sur la base de considérations ethniques. Aussi, le maire de Mouila commence-t-il par suggérer que les ténors de l’opposition traditionnelle soient mis hors de course, de même que les nouveaux arrivés à l’instar de Jean Ping et de Jacques Adiahénot. Au finish, il propose qu’uniquement ceux qui ont déjà une légitimité populaire soient candidats à cette élection.

Et dans ce schéma, il propose, pour le Nord du pays, le nom du maire de la commune d’Oyem, Vincent Essono Mengue. Dans le Sud, implicitement ce sera lui-même puisque maire de la commune de Mouila. «La confiance que les populations de ces deux grandes villes ont mise en nous est liée à notre travail et par conséquent, ce choix est une bonne orientation pour 2016», a-t-il expliqué, non sans penser déjà au poste de vice-président de la République qui permettrait de consoler le second candidat de l’opposition qui aura été battu.

Pourtant Maganga Moussavou, comme Louis Gaston Mayila d’ailleurs, ne jouit forcément pas, dans le reste du pays, de l’aura qu’il a dans sa commune natale. Et pour cause, il passe également pour être un «funambule politique», ainsi que le désigne une bonne frange de l’opinion qui n’a pas oublié sa facilité à trouver des arguments, pourtant sans consistance, pour faire valoir ses choix égopcentriques et jouer à contresens des options de l’opposition dont il s’est toujours réclamé. Personne n’a en effet oublié que lors des dernières législatives, après avoir clamé avec les autres «Pas de biométrie, pas d’élection», il avait fini par contre-argumenter pour se présenter à cette élection et… se ramasser une veste.

«Ce qui est sûr c’est qu’ils ont en face des leaders de l’opposition qui les connaissent très bien. On espère qu’ils ne tomberont pas dans les erreurs du passé en leur faisant confiance», a lancé un jeune activiste de l’opposition sur sa page Facebook.

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