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Centre culturel : la variable introuvable de l’équation PSGE
Publié le lundi 12 mai 2014   |  Gabon Review


Masques
© Autre presse par DR
Masques du Gabon


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Des promesses, le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) en est vraiment pourvu. Et pas qu’à moitié. Réparti en plusieurs axes, ce document fondateur du nouvel idéal du parti au pouvoir n’a rien omis : industries, services et environnement, tout y passe. Pourtant, le PSGE a, semble-t-il, oublié d’intégrer le volet «culture» à ses multiples projets. D’où le cri d’alarme des populations et des artistes.

«Cela fait des années que l’Europe et notamment la France, a cessé de se préoccuper de la culture de quelque pays que ce soit», a lancé Patrick Devautour, mardi 29 avril 2014, au cours d’un échange avec les médias et quelques cinéastes gabonais présents à la conférence de presse organisée à la faveur du lancement du Festival européen du cinéma. Si le directeur de l’Institut français du Gabon (IFG) a pu apparaître cru et véridique pour certains, pour ce dernier, les promesses faites par les autorités gabonaises quant à la prise en compte du volet culturel ne saurait souffrir d’aucun doute de la part des occidentaux, ni moins de la France pour qui «la culture appartient exclusivement à chacun des pays» qui doit se charger d’en faire sa promotion.

Belle vision des choses qui, sur le terrain éprouve bien des difficultés à se matérialiser, tant la culture au Gabon semble soit reléguée au dernier plan, soit assimilée aux seuls masques et autres rites et traditions. «Le PSGE (qui) décline de façon claire la nouvelle vision du Gabon émergent et la manière de l’atteindre, à travers 28 programmes et 159 actions», aurait-il oublié la culture ? C’est du moins ce qu’il semble, plusieurs années après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo. L’on se cherche encore dans ce domaine précis.

Question de priorité

En effet, selon l’ambassadeur, chef de la délégation Union européenne, l’aide apportée par l’union européenne, principal secours des Etats africains, est arrêtée de commun accord avec les Etats bénéficiaires. Il s’avère pourtant que pour le Gabon, qui ne s’est toujours pas résolu à construire des centres culturels ni même de salles de cinéma pour la promotion de sa culture, l’aide est plutôt orientée vers d’autres «priorités». D’où le fort sentiment de dépendance qui prévaut dans ce domaine et comme dans bien d’autres d’ailleurs.

«Nous on a une politique de financement de projets dans un souci d’accompagnement des priorités des gouvernements. Alors, nous n’imposons pas les projets à financer, on discute avec les gouvernements et on leur demande quelles sont leurs priorités, et parmi celles-ci, quelles sont celles qui ont besoin de notre accompagnement, de notre financement et de notre expertise. (…) Vu le niveau de développement du Gabon, peut-être qu’il n’a pas besoin de l’aide extérieure pour redynamiser les salles de cinéma», a déclaré, Cristina Martins Barreira.

Une question d’orgueil national ?

Ainsi, le Gabon qui semble ne solliciter aucune aide pour la réhabilitation de ses salles de cinéma ou la construction de centres culturels à travers le pays, encore moins d’un seul centre culturel national ne fut-ce qu’à Libreville, de depuis de nombreuses années, éprouve encore des difficultés à mettre en pratique sa politique de promotion culturelle. L’on se rappelle pourtant qu’en 2013, au terme de la 23ème édition du Fespaco, le ministre actuel de la Jeunesse et des Sport, alors en charge de la Culture, avait indiqué que le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) prévoit la construction de nouvelles salles de cinéma ou la réhabilitation de certaines, existantes. Certainement envahi par l’euphorie de «la fête du cinéma africain» à laquelle le Gabon avait été l’invité d’honneur cette année, Blaise Louembé s’était trop vite laissé emporter.

Le pays manque pourtant, cruellement et honteusement, d’un centre culturel national. La seule bibliothèque valable du pays est celle de l’Institut français du Gabon tandis que celle des archives nationales et de la bibliothèque nationale, située au bord de mer se meurt, faute de budget ou d’une réelle prise en compte par les pouvoirs publics. Est-il donc si difficile de d’aménager un bâtiment et de le doter de salles de conférence et de spectacles, d’une vidéothèque, d’un cyber café et d’une bibliothèque, facile à ravitailler avec l’aide des représentations diplomatiques du pays ? Personne ne peut le croire. Si les priorités sont ailleurs, l’urgence aujourd’hui est au moins de sauver les archives nationales et sa bibliothèque.

Depuis, les Gabonais attendent une véritable politique de promotion culturelle dans le pays. Après son défunt père, Ali Bongo Ondimba en serait-il capable ? Pour l’heure, le PSGE semble avoir rangé de côté ce projet qui devrait sans nul doute ressurgir à quelques mois des élections présidentielles de 2016, sans que cela ne surprenne personne…ou presque.

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