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Révision de la liste électorale : quand des inquiétudes demeurent…
Publié le vendredi 15 juin 2018  |  Gaboneco
Gabon:
© AFP par MARCO LONGARI
Gabon: Le vote pour la présidentielle a débuté
Samedi 27 août 2016. Les électeurs gabonais ont commencé à voter pour élire leur président dans un scrutin à un seul tour mettant aux prises deux favoris, le chef de l`Etat sortant, Ali Bongo Ondimba et l`ancien président de la Commission de l`Union africaine Jean Ping
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Comme annoncée par le Ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha mercredi dernier, la révision de la liste électorale couvre la période allant de ce vendredi 15 au 29 juin courant. Soit deux petites semaines que les électeurs devraient saisir pour se faire enrôler, changer de lieu de vote pour raisons de travail ou autres. Ces deux semaines vont également servir aux techniciens du ministère concerné à expurger de cette liste, les éventuels doublons et cas de décès. Au regard de l’empressement des délais, c’est désormais un travail à la va-vite qu’il faut craindre.

« Même si on s’y attendait déjà, c’est une annonce qui prend tout le monde de court ». Cette réaction d’un membre du bureau politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG), illustre bien la surprise quasi générale qui s’est emparée de la classe politique, après l’annonce du calendrier des opérations préélectorales par Lambert Noël Matha. Non pas que cette annonce ait surpris en tant que telle, puisque de toute façon, dans tous les états-majors, on l’attendait avec impatience. Mais surtout, c’est la soudaineté, des dates indiquées pour ces opérations qui fait paniquer. Et c’est un calendrier très serré qui a été dévoilé mercredi dernier par le patron de l’Intérieur pour qui, il faut aller vite au regard du temps perdu jusqu’ici.

Au lieu d’un mois comme cela a toujours été le cas, la révision de la liste électorale qui s’ouvre ce vendredi ne devra durer que 14 jours. Selon les explications de Lambert Noël Matha, les services déconcentrés de l’intérieur du pays ne disposeront que de deux jours pour envoyer leurs fichiers définitifs à Libreville. Interviendra alors l’affichage de la liste électorale provisoire en début juin. Le temps des réclamations, d’ordinaire fixé à une semaine est ramené, à trois jours. Quant à la liste définitive, elle ne sera remise au Centre gabonais des élections (CGE) qu’à la fin du mois d’août.

Il reviendra alors au CGE de déterminer une date pour la convocation du collège électoral. Théoriquement, cette convocation devrait intervenir entre fin septembre ou début octobre, au vu de la déclinaison de ce calendrier.

Le risque du bâclage…

Même si Lambert Matha justifie ce raccourcissement drastique des délais par la volonté commune des acteurs au dialogue politique d’Angondje d’aller vite, en procédant ainsi, il y a risque de parvenir, sans conteste à un travail bâclé. Et nombre de paramètres que semble négliger l’administration Matha pourraient nous conduire à un fichier électoral contesté comme cela a toujours été le cas dans ce pays où les élections politiques ont toujours ravivé des tensions.
Au nombre de ces paramètres, il y a le fait que cette révision ait été annoncée pour vendredi 15 juin pour s’achever le 29 du même mois. Or, les Gabonais sont pour la plupart attachés à leurs contrées de naissance. Dispersés à travers le pays pour des raisons essentiellement liées au travail, il leur faudra attendre à peu près la période comprise entre le 25 juin et le 05 juillet pour pouvoir entrer en possession de leurs salaires avant d’effectuer un quelconque déplacement vers leurs lieux de vote habituels.

Et en seulement deux semaines, on peut déjà parier que nombreux ne pourront pas se déplacer. Ou alors ils ne le feront que dans les derniers jours, c’est-à-dire entre le 25 et le 29 pour les chanceux de la fonction publique qui auront déjà perçu leurs salaires. Tandis que ceux payés entre le 30 juin et le 05 juillet, eux risquent de rater le coche.

Outre cette raison, il y a également la durée des opérations. Traiter tous les cas de doublons et de décès en un temps aussi record, le défi semble de taille pour une administration réputée pour ses lenteurs habituelles. C’est donc une liste électorale bâclée qui risque d’être remise au CGE. Ce qui serait dommage pour un scrutin maintes fois reporté par souci d’une organisation parfaite, et qui, au finish, pourrait déboucher, une fois de plus sur des élections troubles...

Leno KOLEBA
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