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Accès de fièvre au Conseil Gabonais des Chargeurs
Publié le vendredi 23 fevrier 2018  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Les agents du Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC) en grève
La devanture du siège du Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC), à Batavéa (Libreville), est recouverte de banderoles demandant le départ de Liliane Nadège Ngari
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Les agents du CGC sont en colère. Outre l’irrégularité des salaires, ils dénoncent le mode de gestion de la structure et revendiquent le départ de quelques dirigeants dont Liliane Ngari, le directeur général. Chaud devant !

La devanture du siège du Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC), à Batavéa (Libreville), est recouverte de banderoles demandant le départ de Liliane Nadège Ngari, directeur général de l’entreprise d’Etat depuis près de 7 ans. Les griefs listés concernent notamment une gestion par trop épicière de l’entreprise, l’irrégularité du paiement des salaires depuis quelque temps, de l’arrogance et du mépris pour les collaborateurs et agents. «Ya Ali, on n’en peut plus, libère-nous de Liliane Ngari», indique l’une des banderoles. «Nous ne voulons plus de Damas Kakoudja, Représentant du CGC à Paris, et d’Alain Barbéra, Représentant à Port-Gentil», lit-on sur une autre. Le CGC fait face au deuxième mouvement d’humeur de ses agents depuis décembre dernier…«Quand on voit d’où vient Nina Alida Abouna pour faire de l’ANPI-Gabon le partenaire privilégié des investisseurs et des créateurs d’entreprise au Gabon et comment elle est parvenue à mettre en place le Guichet unique réunissant toutes les administrations compétentes dans la création des entreprises, quand on voit comment Nicole Assélé se démène pour donner un souffle nouveau à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) après le passage de “l’ouragan Lasségué” qui a tout emporté, on ne peut s’expliquer ou comprendre l’immobilisme de “Madame le Directeur Général” du CGC. En dehors de son goût affiché et immodéré pour les missions à l’extérieur et pour les dépenses futiles qui suivent une courbe exponentielle et qui peuvent être un frein au développement de l’entreprise, Liliane Ngari n’a pas affiché une grande ambition pour cette entreprise depuis son arrivée à sa tête il y a bientôt sept ans», affirme un cadre du CGC ayant requis l’anonymat… Car si les agents sont plus bruyants, de nombreux cadres expriment aussi, en privé, leur déception quant au mode de gouvernance actuel de l’entreprise. Ils ont «le sentiment que la gestion n’est pas faite de manière rationnelle et harmonieuse, et la patronne décide de tout toute seule ou avec un ou deux proches».

«Le CGC n’a pas un problème d’argent, il a un problème de management»

Ainsi, à l’immeuble «Gabon 2000», siège du CGC, la vie est au point mort. Le ballet des visiteurs et des usagers s’est brutalement arrêtée. Seule l’agitation des agents à l’extérieur donne du mouvement… Ils ont entrepris d’observer un nouveau mouvement d’humeur, le second depuis décembre 2017. Au cœur de l’argumentaire des agents se trouve la «gestion décadente» de l’entreprise. Ils ont donc décidé de rhabiller la devanture de leur entreprise avec des banderoles qui en disent long sur leurs souhaits : le départ de leur directeur général, des représentants CGC de Paris (Damas Kakoudja) et de Port-Gentil, (Alain Barbéra).

«Le directeur général du CGC n’est pas ouvert au dialogue», indique un syndicaliste, soutenu par un autre qui affirme : «s’il est une chose en progression constante au Conseil Gabonais des Chargeurs, c’est le déficit de communication. Parce que n’ayant rien à lâcher aux agents, la direction générale refuse tout dialogue avec les syndicats-maison». Pour seule réponse aux revendications des agents qui déclarent vivre les heures les plus sombres de leur carrière depuis Albert-Joseph Ntoutoume Emane qui avait dirigé le CGC en 2001-2004 – une période marquée comme aujourd’hui par le paiement irrégulier des salaires sans que des explications leur soient fournies -, la patronne demande qu’on lui laisse le temps. «Mais cette réponse est bien faible», lâche un agent alors que les autres disent en «avoir marre de se faire tondre». Ils ont l’amer sentiment d’être dans «de beaux draps». Citant une phrase de Liliane Ngari selon laquelle «le problème du CGC ce n’est pas l’argent, le problème du CGC c’est une question de management» (c’est elle-même qui l’avait dit), le syndicaliste cité plus haut affirme que «c’est justement son management que nous lui reprochons ; nous nous sommes mis en grève pour exiger son départ. Nous décrions le mode de gouvernance actuel du CGC ; nous supplions le chef de l’Etat d’abréger nos souffrances en la faisant partir et en écartant Kakoudja et Barbéra». En plus des agents, certains cadres indiquent sous cape qu’ils souhaitent eux aussi le départ de l’actuel directeur général. «Elle n’a vis-à-vis de nous que mépris et dédain; Honnêtement, son départ ferait du bien à tout le monde et surtout à l’entreprise qui a besoin d’un nouveau souffle».

Dans l’attente de la réaction du ministre, les agents demandent au chef de l’Etat de limoger le directeur général

Comment Liliane Ngari entend-elle, avec cette grève des agents, ramener la sérénité dans l’entreprise ? Et que pense le ministre de tutelle de tout ceci ? Au vu de l’ampleur possible des impacts économique, financier et social, Estelle Ondo devrait monter au créneau «en remettant à des mains plus expertes cette entreprise publique plus que jamais en décadence», estime un cadre de la structure, avant d’ajouter : «Liliane Ngari a du mal, après sept années, à rendre le CGC – une entreprise de moins de 260 agents – plus performant. Même si le CGC n’est pas, pour l’heure, en faillite, même si les emplois n’y sont pas menacés pour le moment, le ministre de tutelle est-elle vraiment consciente des problèmes qui minent le CGC ?».

La grève est déclarée illimitée par les agents… jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications.
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