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Mesures restrictives contre l’opposition : Le jeu vaut-il la chandelle ?
Publié le mardi 16 janvier 2018  |  Gaboneco
Gabon:
© AFP par STEVE JORDAN
Gabon: Meeting de l opposition organisé par Jean Ping
Samedi 15 avril 2017. L`opposant Jean Ping, a tenu un premier rassemblement d`ampleur depuis décembre à Libreville, alors que le pouvoir organise un "dialogue politique" pour apaiser les tensions post-électorales.
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Arrestations, interdiction de voyager ou de s’exprimer sur les médias publics, etc. Les restrictions imposées à l’opposition dite radicale par le pouvoir, dans un contexte de défiance ambiante, risque, si l’on y prend garde, de raviver les violences post-présidentielles de 2016.

Après l’interdiction faite à Jean Ping, le meneur de l’opposition, de voyager pour la France samedi 13 janvier dernier, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas cette mesure. Ce d’autant plus que l’ancien candidat au dernier scrutin présidentiel ne représente pas ou plus un danger pour le régime, qui désormais reste le seul maître du jeu au Gabon. Le passage, comme une lettre à la poste au parlement de la révision constitutionnelle la semaine dernière, confirme bien cette mainmise voulue et entretenue, ce contrôle absolu de la situation politique telle qu’elle résulte du scénario postélectoral de 2016.

Le contrôle absolutiste de la carte politique post-présidentielle est tel que l’opposition, malgré ses tempêtes « anodines » n’a pu peser et empêcher la modification de la loi fondamentale. Elle ne se sera contentée que de simples dénonciations d’un texte destiné, selon elle à « liquider » la République ou encore à instituer un « régime présidentialiste monarchique », avec tous les pouvoirs remis aux mains d’un Président de la République « plénipotentiaire ». L’effet contestataire togolais n’aura donc pas réussi au Gabon, la différence culturelle démocratique étant de taille entre Libreville et Lomé.

Une opposition sans réelle menace
Excepté quelques Gabonais de la diaspora, profitant de la sacro-sainte « sacralité » des Droits de l’Homme en France, aux Etats-Unis et peu partout en Europe pour crier et clouer au pilori un Ali Bongo, l’opposition regroupée autour de Jean Ping à Libreville semble diminuée, à court de moyens ou presque pour contrecarrer toute velléités de brimade du pouvoir. Il ne serait pas exagéré de penser qu’elle est même devenue inoffensive, sans menace réelle pour le régime. Le rapport de force s’est tellement penché en faveur du camp au pouvoir que l’opposition dite radicale, paraît désormais recluse, confinée et barricadée par un pouvoir qui n’hésite pas à la bâillonner, chaque fois qu’il le juge nécessaire, à sa guise.

L’interdiction faite à Jean Ping de voyager pour la France le week-end dernier, n’est que l’exemple notoire de cette volonté de musellement d’une opposition considérée comme « promotrice » de la guerre civile au Gabon. Avec cette thèse de la « terre brulée », brandit à souhait pour justifier la faute, tous les moyens sont bons pour la tenir en bride. Dans ce cas, continuer à restreindre la liberté de mouvement des opposants, ne serait-ce que pour aller attiser la diaspora à l’étranger, cela ne fait qu’accroître le degré d’animosité de ces derniers contre le pouvoir et tous ceux qui le soutiennent. Voilà qui peut ressusciter les vieux démons du 31 août 2016.

Leno KOLEBA
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