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Entrepreneuriat : « On est dans un pays où la culture de l’entrepreneuriat n’était pas développée, il y a quelques années. Donc, la mayonnaise ne prend pas du coup », d’après Verlaine Mve Assoumou
Publié le lundi 27 novembre 2017  |  Gaboneco
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Figure incontournable des programmes d’incubation de Junior Achievement Gabon (JA Gabon), Verlaine Mve Assoumou, Directeur des programmes au sein de cette organisation, en dépit de la satisfaction des actions de l’entité à laquelle il appartient, et de la lenteur dans l’essor d’une véritable culture entrepreneuriale nationale, reconnaît le rôle incontournable de ce volet dans le développement de l’économie du pays en pareil temps de crise.
Gaboneco.com (Ge) : JA Gabon, l’entreprise à laquelle vous appartenez, promeut depuis quatre ans l’entreprenariat au Gabon, peut-on avoir un bilan succinct des actions entreprises ?

Verlaine Mve Assoumou (VMA) : Nous sommes un des acteurs majeur du développement de l’entreprenariat au Gabon et depuis, nous avons énormément progressé. Nous avons commencé par implanter des programmes de formation et d’initiation à l’entreprenariat dans les établissements, notamment dans les lycées. Nous avons aussi travaillé avec des centres de formations professionnels pour injecter la culture de l’entreprenariat dans ces différents établissements. Par exemple au niveau des Centres de spécialisations Professionnelles (CSP), on a énormément des personnes qui apprennent un métier comme la plomberie, l’électricité etc. Nous avons essentiellement travaillé avec le centre de formation professionnel de Nkembo.

Ensuite, dans les lycées, nous faisons de l’initiation à l’entreprenariat, de telle sorte que les jeunes formés puissent se projeter non pas en tant que salariés mais en entrepreneurs, de sorte que sur le banc de l’école, ils commencent déjà à penser entreprenariat très tôt, comme cela se fait déjà ailleurs où la méthode a permis la création des grandes boîte aujourd’hui connues comme Facebook, Microsoft, Apple, qui sont des entreprises créées par des étudiants. On cherche a toujours implémenter nos programmes dans les établissements scolaires. Nous travaillons aussi dans tous les établissements universitaires.

Ge : Bénéficiez-vous du soutien des autorités ?

VMA : Nous avons des acteurs très impliqués dans la problématique du développement de l’entreprenariat au Gabon. En effet, on a une forte implication du Ministère des PME qui développe un programme d’extension des incubateurs à l’intérieur du pays qui permettra d’inciter les gabonais à la création d’entreprises. Nous revenons actuellement de Port-Gentil où on a inauguré l’incubateur sectoriel dédié aux hydrocarbures, financé par l’Union Européenne (UE), sponsorisé par Total Gabon et la Gabon Oil Company (GOC).

Par la suite, nous allons inaugurer un deuxième espace d’incubation du côté du lycée technique de Mouila qui sera dédié au secteur agricole toujours financé par l’UE et sponsorisé par Olam. Cela montre qu’il y a une réelle mobilisation. D’autres espaces d’incubation sont en cours de développement, notamment du côté de Franceville, Oyem, Tchibanga et etc. Il y a une réelle implication du gouvernement dans le développement de l’entreprenariat au niveau national.

Ge : Là vous évoquez le partenariat public-privé, concrètement combien d’entreprises ont été créées depuis votre arrivée ?

VMA : Nous comprenons l’impatience parce qu’on se dit que voilà cela doit prendre immédiatement. On est dans un pays où la culture de l’entreprenariat n’était pas développée, il y a quelques années donc, la mayonnaise ne prend pas du coup. Il faut un tout petit peu de temps. Il y en a des entreprises qui fonctionnent. Récemment, le chef de l’Etat était en Egypte dans le cadre du Forum mondial de la jeunesse 2017 et quatre entrepreneurs locaux en activité ont représenté le Gabon. Il y avait trois issues de JA Gabon qui ont déjà effectivement une activité commerciale qui n’est peut-être pas aussi intense qu’une multinationale, mais qui laisse augurer des lendemains meilleurs.

Nous faisons également, et là c’est le deuxième volet de notre action, l’accompagnement. Nous avons l’espace PME et là c’est du concret. Le Ministère des PME a mis à disposition, cet espace PME pour recevoir des entrepreneurs qui souhaitent un renforcement de capacité dans des secteurs biens précis, qui veulent être membre d’une plateforme où l’on concentre un maximum d’informations autour de la question de l’entreprenariat. Cela, c’est le rôle de l’espace PME.
La problématique majeure, en dépit de tout constat, c’est le financement. Nous avons énormément d’entreprises qui sont en mode lancement. Des entreprises qui sont au stade de développement et qui pourraient se développer, mais qui malheureusement, quand on les examine de plus près, ont besoin d’être restructurées pour pouvoir être compétitives.

Ge : Que dire du financement ? Font-ils défaut à l’accompagnement des actions des incubateurs ?

VMA : Nous on ne se plaint pas. Vous savez, un incubateur se façonne et c’est tout une réputation. Nous avons bâti notre réputation en quatre ans. On a un modèle économique qui est assez particulier parce que l’on est d’une part rattacher a une ONG internationale vieille de plus de cent ans donc, on bénéficie quand même d’une grande expertise, en terme d’outils de formation et d’accompagnement des entrepreneurs.

D’autre part, on s’est énormément enraciner dans ce qu’on fait sur le terrain. On va à l’intérieur du pays dans des villes où les incubateurs existant ne vont pas. Il y a très peu d’incubateurs qui ont justement cette volonté d’expansion, malgré les limites de financement. On s’est bâti une réputation qui fait qu’on est peut-être plus apte à capter des financements que d’autres incubateurs par notre structuration.

C’est connu de tout le monde on a une subvention de l’Etat qui nous permet en tant qu’incubateur national d’implémenter un certain nombre de stratégies, d’animer un certain nombre d’activités. Nous avons des financements d’entreprises et bien sûr, nous avons des partenariats stratégiques et sectoriels. Nous travaillons avec énormément d’entreprises qui acceptent de mettre une partie de leur argent dans le développement de l’entreprenariat à condition que les résultats soient perceptibles.

Michaël Moukouangui Moukala
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