Deux jours durant, la zone portuaire d’Owendo dans le sud Libreville a vibré au rythme des manifestations marquant le 40e anniversaire de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag). Entamée le 11 avril 2014 autour du thème «Modernité portuaire et croissance africaine : quelles contributions pour lutter contre la pauvreté ?», la célébration s’est poursuivie le samedi 12 avril avec l’inauguration de la capitainerie du port d’Owendo.
La création de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) remonte à avril 1974. Et c’est pour célébrer le 40e anniversaire de l’existence de cette structure portuaire que de nombreux événements ont été organisés à Owendo, lieu de son siège et du plus grand port du pays. Ainsi, le vendredi 11 avril, c’est le ministre des Transports, Paulette Mengue M’Owono qui a ouvert les festivités en présence du président du Conseil d’administration de l’Oprag, Ambroise Banas Germain, et du directeur général, Rigobert Ikambouayat Ndeka.
Et c’est une conférence brodée autour du thème principal, axé sur les questions de la modernité portuaire et son impact ou sa contribution à la lutte contre la pauvreté, qui a été présentée à l’assistance constituée des directeurs généraux de ports membres de l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC), des directeurs généraux des entreprises portuaires du Gabon mais aussi d’experts du monde portuaire venus des quatre coins du monde.
Pour les organisateurs, la thématique de la «Modernité portuaire et croissance africaine : quelles contributions pour lutter contre la pauvreté ?» est en adéquation avec l’orientation actuelle du développement du Gabon, qui table depuis un moment sur la lutte contre la pauvreté, à travers le Pacte social récemment lancé par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Le clou des célébrations est intervenu le samedi 12 avril. L’Oprag créée en 1974 dans le souci de faciliter et d’améliorer les échanges entre le Gabon et ses différents partenaires commerciaux, a enregistré l’inauguration de la nouvelle capitainerie du port d’Owendo par le ministre de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale, Brigitte Anguillet Mba, représentant le président de la République.
Devant le maire d’Owendo, Jeanne Mbagou, le ministre des Transport, Paulette Mengue M’Owono, et de nombreuses autres personnalités venues rehausser cette commémoration, le ministre de la Prévoyance sociale a rendu public le message du chef de l’Etat, à cette occasion. Dans ce contexte, madame Mba Anguillet a indiqué qu’«au-delà du devoir de mémoire, cet événement nous donne l’occasion de mettre en lumière notre politique de développement portuaire».
Ceci du fait que l’Oprag crée par Omar Bongo Ondimba est «devenu un maillon important de la chaîne logistique nationale» dans la mesure où les Ports voient passer plus de 90% des échanges commerciaux du pays, constituant de centre vitaux et de véritables poumons de l’économie nationale.
Rendant ce discours, le ministre de la prévoyance sociale a déclaré que «des enjeux fondamentaux dictent les politiques des pouvoirs publics dans ce domaine». «Ils se situent à trois niveaux : international, africain et national. Ils concourent à chaque échelon à susciter les transformations et les diverses mutations du secteur maritime et portuaire», a-t-elle expliqué tout en affirmant que «les perspectives économiques du continent sont plus que prometteuses. En 2013, la croissance africaine s’est élevée à près de 5%.
En 2014, elle pourrait se situer en moyenne autour de 5,5%. Elles confirment la résistance de l’Afrique aux chocs endogènes et exogènes qui peuvent affecter le commerce mondial et les économies des pays développées».
Revenant sur le besoin des infrastructures, Brigitte Anguillet Mba a souligné la nécessité de relever ce challenge pour les pouvoirs publics africains. Elle a souligné à ce sujet que «la problématique de l’acheminement des minerais, en provenance de l’intérieur du pays vers le littoral, nous donne des raisons de construire, selon une programmation rationnelle, les infrastructures intermédiaires de stockage et de transport» , d’autant plus qu’il est également question de répondre à la demande portuaire générée par les «ambitieux programmes de l’émergence».
Rigobert Ikambouayat Ndeka, le directeur général de l’Oprag, a indiqué que la structure dont il assure la supervision fonde son action sur cinq axes dont l’adaptation du cadre juridique, le développement et la modernisation des infrastructures et équipements portuaires et la facilitation des procédures administratives.
Il n’a cependant pas manqué de relever les défis qui restent à résoudre concernant, entre autres, les espaces, l’informatisation accrue, tout en se félicitant de l’acquisition de trois grues mobiles modernes, fruit du partenariat avec le concessionnaire Gabon port management (GPM).
Au titre des avancées remarquables au port d’Owendo, Rigobert Ikambouayat Ndeka cite le recrutement et la formation des compétences portuaires, le relèvement du niveau de la sécurité et de la sureté des ports, la prestation de serment des officiers des ports qui sont désormais identifiables par leurs uniformes et surtout la construction de la capitainerie.
Le bâtiment R+5 de cette capitainerie inaugurée à l’occasion vient combler, selon le directeur de l’Oprag, plusieurs manquements dans le domaine portuaire. L’édifice a été construit sur une surface de 684 m² et il s’élève jusqu’à 30 mètres du sol.
Pour rappel, dans un port, qu’il soit de commerce ou de pêche, la capitainerie est la résidence officielle (telle que définie par le Code des ports maritimes) des officiers de port et officiers de port adjoints, fonctionnaires d’État compétents en matière de police portuaire. Ils exercent de nombreuses missions concernant le contrôle de la navigation et représentent l’autorité portuaire ou l’autorité investie du pouvoir de Police portuaire.
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