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Affaire Jean Ping Vs Hervé Opiangah : Collusion de l’Exécutif et du Judiciaire ?
Publié le mardi 17 octobre 2017  |  Gaboneco
Gabon:
© AFP par STEVE JORDAN
Gabon: Meeting de l opposition organisé par Jean Ping
Samedi 15 avril 2017. L`opposant Jean Ping, a tenu un premier rassemblement d`ampleur depuis décembre à Libreville, alors que le pouvoir organise un "dialogue politique" pour apaiser les tensions post-électorales.
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La descente de l’huissier de justice, Mohamed Mhintcho Soufianou, au domicile de Jean Ping, le 13 octobre dernier, charrie de nombreux commentaires. L’huissier venu notifier à Jean Ping la saisie de ses biens, mais surtout le montant jugé « faramineux » des dommages et intérêts à verser à Hervé Patrick Opiangah pour diffamation, alimentent les débats. Certains y voient des relents politiques et règlements de compte.
L’affaire remonte en janvier 2015, lorsqu’Hervé Patrick Opiangah, Conseiller d’Ali Bongo Ondimba et par ailleurs président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (Udis), a porté plainte contre Jean Ping, pour diffamation, qui l’accusait d’être le commanditaire de l’attaque perpétrée sur son domicile, (Ndlr : le 12 janvier 2015), par un groupe de jeunes.

Au terme de la procédure judiciaire, la justice a condamné, (le 30 du même mois) le candidat malheureux à la dernière présidentielle à verser au plaignant 600 millions de FCfa, à titre de dommages et intérêt.

Harcèlement politique ?

C’est un truisme de dire que l’actuel pouvoir et Jean Ping se regardent en chien de faïence depuis le dernier scrutin électoral. Les nombreux coups bas et autre entourloupes politico-politicienne entre les deux camps sont plus qu’évocateurs. Et pour preuve, une semaine avant cette descente de l’huissier, c’est-à-dire le 06 octobre dernier, Jean Ping a été refoulé de la prison centrale de Libreville, alors qu’il voulait rendre visite à des activistes et personnalités politiques proches de lui, (Ndlr : en l’occurrence Bertrand Zibi Abeghe, Pascal Oyougou, Frédéric Massavala Maboumba, Hervé Mombo Kinga et Landry Amiang Washington). Des voix se sont alors élevées et ont fait état d’une violation des Droits de l’Homme voire d’un harcèlement politique.

Faux, rétorque le Procureur de la République près le tribunal de Libreville, Steeve Ndong Essame Ndong. Pour lui : « (…), Il n’y a eu aucun droit violé. C’est juste une application stricte de la loi que le directeur de la prison à fait », avant de rajouter « le directeur de la prison n’a fait qu’appliquer la loi en opposant un fin de non recevoir à Jean Ping et consorts ».

Le procureur de la République de préciser aussi que : « les conjoints, les ascendants, descendant, beaux-parents, frères et sœurs, oncles et tantes, neveux et nièces, tuteur et subrogé tuteur », sur présentation d’une pièce justifiant le lien de parenté, hormis les avocats, sont les seuls habilités à rencontrer les détenus.

Levée de bouclier


Comme il fallait s’y attendre, la descente de Mohamed Mhintcho Soufianou a été perçue d’un très mauvais œil par la galaxie de Jean Ping. C’est le cas du Rassemblement Héritage & Modernité, dont le président, Alexandre Barro Chambrier, au cours de la rentrée politique de sa formation tenue le jour des faits, a déclaré : « Ce qui s’est produit ce matin, nous ne devons pas l’accepter. Une perquisition sans notification préalable, où avons-nous vu ça ? ».

Quid de la diffamation ?

Le montant des dommages et intérêts fait débat. Sur le sujet, la loi est pourtant claire. A en croire, l’article 284 du Code pénal gabonais : « Quiconque, hors les cas prévus aux articles 157 à 162, se rendra coupable de diffamation envers un particulier, soit par discours, cris ou menaces proférées dans des lieux ou réunions publics, soit par des imprimés vendus ou distribués, mis en vente ou exposés aux regards du public, sera puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de 24 000 à 300 000 francs, ou de l’une ces deux peines seulement. La diffamation commise de la même manière envers un groupe de personnes qui appartiennent, par leur origine, à une race ou à une religion déterminée sera punie d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 50 000 à 500 000 francs lorsqu’elle aura pour but d’exciter à la haine entre les citoyens ou habitants ». Difficile de ne pas y voir une intrusion politique dans cette affaire opposant deux justiciables ! C’est d’ailleurs ce qui justifie la position de certains esprits avisés qui évoquent un « rendu orienté », au regard du montant excessif des dommages et intérêts à payer.

Yannick Franz IGOHO
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