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Ali Bongo, un président véritablement indépendant ?
Publié le lundi 21 aout 2017  |  Gabon Review
Ali
© Présidence par DR
Ali Bongo Ondimba a présidé l’ouverture du dialogue national
Mardi 28 mars 2017. Libreville. Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a présidé mardi, la cérémonie d’ouverture des travaux du dialogue national inclusif dans son palais en présence du corps diplomatie et d’environ 300 invités dont son épouse Sylvia Bongo Ondimba.
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S’il tentait de se présenter, ces derniers mois, comme un président anti-Françafrique et tenant à son indépendance vis-à-vis de l’Hexagone, Ali Bongo ne s’apprécie pas moins comme l’un des leaders du continent dont la survie au pouvoir dépend en grande partie de l’Elysée et de ses réseaux obscurs. Certaines postures du numéro un gabonais l’ont d’ailleurs récemment démontré.


Dans son adresse à la nation, le 16 août, Ali Bongo s’est appesanti sur l’indépendance du Gabon et la manière dont son pays et ses concitoyens devraient vivre cette indépendance. Le président de la République s’est voulu chantre de la vraie décolonisation, prêchant subrepticement l’abandon des pratiques qui ont permis à de nombreux leaders africains, son père Omar Bongo y compris, de se maintenir longtemps au pouvoir.

Toutefois, des questions se posent : Ali Bongo est-il lui-même indépendant ? Le numéro un gabonais l’est-il véritablement vis-à-vis de la France ? Est-il capable d’assumer cette nouvelle posture qui ne lui ressemble que très peu, voire pas du tout ? L’on répondrait presqu’aussitôt par la négative à ces différentes interrogations.

Ces derniers jours, Ali Bongo a d’ailleurs montré une des facettes de son pouvoir : celui d’un chef d’Etat africain en mal de reconnaissance vis-à-vis de la France, donc identique à ses prédécesseurs et à ses homologues. Plusieurs mois durant, le président gabonais a attendu que l’ancien colon l’adoube et le reconnaisse. Comme si l’assurance de conserver son pouvoir jusqu’en 2023 en dépendait. Comme si la France reste toujours seule maîtresse du destin de son pays.

Et s’il a mal vécu le silence de l’Elysée depuis près d’un an, la semaine écoulée, Ali Bongo avait accueilli comme une délivrance la lettre «signée Emmanuel Macron» qui le «félicitait». Le service de communication de la présidence gabonaise, sans nul doute sous le coup de l’émotion, avait aussitôt tenu à faire savoir au monde que la France avait enfin reconnu la légitimité d’Ali Bongo à la tête du Gabon. Il avait aussitôt oublié, aussi bien les doutes émis par le candidat Macron sur sa réélection en août 2016 que les règles diplomatiques d’usage auxquelles est soumis le locataire de l’Elysée dans le cadre de la célébration au Gabon de la fête de l’Indépendance.

Serait-ce là l’attitude d’un chef d’Etat véritablement «indépendant», qui prétend se battre contre le paternalisme de la France ? Ali Bongo en a-t-il réellement fini avec sa dépendance à la reconnaissance du colon ? On en doute. Bien que l’Elysée ait depuis «minimisé» l’importance de sa correspondance datée du 9 août 2017, l’on sent le leader Gabonais plus sûr de lui, moins crispé. Peut-être tentera-t-il bientôt de franchir le pas d’un voyage officiel en France. Ça reste à voir. En attendant, Ali Bongo a montré qu’il reste bel et bien assujetti à la France dont dépend en grande partie la conservation de son poste. Son discours officiel ne peut que contredire cette implacable réalité.
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