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L’intégralité du discours de Jean Ping à l’occasion de la fête de l’indépendance
Publié le vendredi 18 aout 2017  |  Gabon Media Time
Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping au collège Tchorere à Libreville où il a annoncé officiellement sa candidature
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Discours à la Nation du président de la République

Mes chers compatriotes,

Il est des jours qui marquent la naissance des Nations, il est des jours qui sonnent les indépendances, il est des jours qui glorifient la liberté et le triomphe des peuples.

Il n’y aura jamais de symbolique plus fédératrice et parfaite que cette date historique où les espoirs, les sacrifices, les quêtes de vérité et de justice entreprises par des centaines de milliers d’entre nous se voient nourries par l’amour de nos terres. Cette date, c’est celle de notre indépendance.

Mais, bien plus qu’une indépendance à célébrer, c’est une naissance que nous devons honorer. Ce jour-là, il y a exactement 57 ans, notre pays est né sur les fondations robustes et fortes du fer de l’espoir et de la grandeur. Ce jour là, il y a exactement 57 ans, des hommes et des femmes se sont rassemblés, et ont pavé l’unique chemin de paix et de liberté au Gabon. Bien plus qu’une indépendance à célébrer, il y a cette promesse que notre pays doit tenir envers son peuple, cette promesse qui nous verra arpenter les chemins de la concorde et de la félicité que les pères de la Nation ont tracés pour nous.

Bien plus qu’une indépendance à célébrer, c’est la rédaction d’un nouveau chapitre de notre histoire que nous débutons tous ensemble, d’une même plume, et avec l’encre de la justice et de la démocratie.

Oui, mes chers compatriotes, le Gabon nous survivra. Il survivra à nos enfants et à toutes les générations qui suivront. Il est venu le temps pour nous de nous réapproprier ce chemin qui mènera au triomphe de tous nos principes, de toutes nos valeurs, de tout ce qui fait de nous un Grand Peuple. Car il n’y a pas d’indépendance sans le respect de la souveraineté du peuple. Oui, il n’y a pas d’indépendance sans le respect de la souveraineté du peuple.

Peuple opprimé ! Peuple massacré ! Peuple martyrisé ! Il nous faut arriver à ce triomphe. Nous nous le devons au nom de l’amour que nous portons à notre mère patrie et à nos ancêtres.

Ce triomphe, il est le nôtre. Il est l’écho du résultat sorti des urnes exprimé le 27 août 2016 en faveur de ma personne. Ce triomphe, rien ne peut le taire ou le noyer éternellement dans l’oubli, encore moins dans le sang de nos frères et sœurs. 2 Il s’agit ici de la survie de notre Nation.

Chers compatriotes,

Nous avons tout tenté pour que ceux qui ont choisi de régner par le sang des Gabonais retrouvent la raison et la sagesse. Mais, vous le constatez vous-mêmes, rien n’y a fait. Ils ne sont obnubilés que par une volonté aveugle de s’accrocher par tous les moyens au pouvoir, un pouvoir que les Gabonaises et les Gabonais leur ont clairement refusé, le 27 Août 2016.

Il est donc temps que nous soyons les maîtres de notre destin commun. Et cela nul Homme, nulle arme, nul système ne peut le faire à notre place.

Nous devons briser les lourdes chaînes qui entravent le bon déroulement de notre histoire. Ces lourdes chaînes ont une origine, la dictature ; mettons-y définitivement fin par la démocratie. Nous avons là, l’occasion de montrer au monde la force et la détermination de notre peuple.

Pour avoir voulu défendre leur droit de choisir librement leur président, des jeunes, des femmes et des hommes ont été lâchement massacrés. Ils sont morts pour le Gabon, ils sont morts pour l’avenir de leurs enfants, ils sont morts pour que les merveilleuses couleurs de notre drapeau ne cessent jamais de nous rendre dignes et fiers d’être Gabonais. Nous ne pouvons l’oublier. Nous ne devons l’oublier. C’est pourquoi nous ne lâcherons jamais, nous ne capitulerons pas.

C’est le lieu de saluer également la résistance des jeunes, des femmes, des hommes, de nos provinces et de la diaspora.

A cette diaspora, je voudrais dire, rarement une communauté vivant en terre étrangère n’aura été à ce point, le miroir de sa Nation.

Je voudrais associer à cette reconnaissance la communauté internationale pour son engagement résolu aux côtés du peuple gabonais.

Mes chers compatriotes,

Au lendemain de la médiation internationale que j’ai sollicitée et obtenue suite à la crise née du coup d’Etat militaro-électoral, nous avons espéré qu’une passation pacifique des charges serait établie entre le pouvoir illégitime en place et les forces de la Coalition. Cet espoir s’est évanoui au regard de l’arrogance, de la brutalité et de la violence manifestées par les putschistes qui bloquent, à ce stade, toute issue pacifique souhaitée par les Gabonais et la Communauté internationale.

Gabonaises, Gabonais, mes chers compatriotes,

Devons-nous continuer à accepter éternellement qu’un groupuscule d’hommes et de femmes, habités par une faim insatiable à demeurer au pouvoir, décide de soumettre la très grande majorité du peuple gabonais à la loi de la violence et de la dictature ?

Nous disons NON, nous disons clairement NON.

L’heure est donc venue pour nous tous de démontrer à la face du monde que nous avons décidé de les faire partir du pouvoir. Oui, nous devons dès ce jour faire partir ceux qui ont volé notre vote. Oui, nous devons faire partir ceux qui ont tué le 31 août 2016. Oui, nous devons faire partir ceux qui ont torturé nos concitoyens ; Oui, nous devons faire partir ceux qui retiennent arbitrairement prisonniers nos compatriotes.

Gabonaises, Gabonais,

Depuis le 31 Août 2016, date du braquage de votre vote, vous avez toujours manifesté votre volonté d’en découdre par tous les moyens avec ce régime.

A partir de ce jour, je ne vous retiens plus.

En conséquence, je demande aux populations de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de l’Ogooué- Maritime, du Woleu-Ntem et tous les Gabonais de la diaspora, de se lever comme un seul homme, pour marquer solennellement, mon arrivée au pouvoir.

Dans cet esprit, je vous enjoins d’organiser, dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes toute manifestation civique conforme aux droits à la libre expression, à la liberté de manifester, et aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution.

J’attends de vous, que vous soyez les pèlerins de la protestation populaire et de sa légitime colère.

Dans cette forte mobilisation de restauration de la souveraineté, nous devons veiller à préserver les personnes et les biens ; et notre patrimoine commun.

L’heure a sonné !

J’exhorte les leaders, les adhérents et sympathisants de toutes les forces vives de la Coalition à mutualiser leurs efforts et leurs actions en vue de porter et d’encadrer de manière responsable la voix du peuple dans nos villes et nos villages.

J’affirme qu’il y a des jours qui scellent l’union des Nations et des Peuples dans l’histoire qu’ils choisissent d’écrire ensemble. Ce jour est arrivé.

À nos vaillantes forces de sécurité et de défense, je rappelle que vous êtes des Gabonais. Vous n’êtes pas en guerre contre le peuple gabonais.

Vous avez toutes et tous prêté un jour serment devant la République gabonaise, et ce, afin d’assurer la sécurité de vos pères, de vos mères, de vos frères, de vos sœurs, de vos enfants et de vos amis gabonais, à la défense de nos frontières et de notre sol et du drapeau auquel nous nous rattachons tous.

N’oubliez pas que vos comportements face à ce régime dictatorial finissant sont scrutés par la Cour Pénale Internationale. Au nom du Gabon, au nom des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui voient en moi l’espérance de garantir l’unité de la Nation, le redressement de la situation politique, économique, sociale et culturelle mais aussi de garantir tous ces principes de justice, de paix et de progrès auxquels je m’engage à consacrer toute mon action et mon énergie, j’en appelle à votre patriotisme et à vos nobles valeurs.
Je vous incite à vous rappeler qu’il n’y a que vous pour nous protéger.

Sans vous, le peuple perd de sa voix, sans vous le peuple perd de son courage, sans vous il perd un maillon de son unité et de sa dignité. Il vous revient maintenant de jouer votre partition afin que le rêve de tout un peuple devienne réalité.

Gabonaises, Gabonais,

J’ai pleinement conscience de la portée des mots que je vous adresse ce jour si important pour notre Nation. Je vous ai promis le meilleur pour vous et pour vos enfants. Je l’ai promis aux familles de tous ceux qui sont tombés pour la liberté du Gabon. Je dois honorer mon engagement.

Pour terminer, je confie notre pays au Très Haut pour qu’il bénisse le Gabon.

Peuple gabonais, le 27 août 2016, le monde entier le sait, c’est moi que vous avez élu Président de la République.

Vive la Nouvelle République, Vive le Gabon.
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