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Prêt du FMI : Régis Immongault déconstruit la thèse de la mise « sous-tutelle » du Gabon
Publié le jeudi 20 juillet 2017  |  Gabon Economie
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© Autre presse par DR
Le ministre de l’Économie, Régis Immongault
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Après avoir taxé de « rigolade » cette idée, le ministre de l'Economie donne plus de précisions sur les éléments qui sous-tendent l’appui du Fonds monétaire international.

Dans une interview publiée le 16 juillet 2017 par notre confrère Gabon Actu, le ministre de l’Economie, de la prospective et de la programmation du développement a qualifié de « rigolade » l’analyse qui tend à faire croire que le Gabon est « sous-tutelle » du Fonds monétaire international (FMI). « Absolument, c’est la rigolade », s’est exclamé Régis Immongault, parlant de la critique qu’avait formulée Bruno Ben Moubamba.

« Le Gabon n’est pas sous-tutelle du FMI. Les réformes qui sont incluses dans le programme arrêté avec le FMI sont celles du Plan de relance de l’économie. Il s’agit donc de la volonté du gouvernement gabonais », indique Régis Immongault en substance. Le ministre de l’Economie précise par ailleurs que le pays n’a pas le choix car « il faut réformer l’économie ». Et de rajouter que les Gabonais n’ont pas besoin du FMI pour se rendre compte de certains problèmes budgétaires comme celui de la masse salariale.

Réponse « économique »

Il s’agit, à n’en point douter, d’une réponse « économique » à la sortie « politique » de Bruno Ben Moumbamba fin juin. Le vice-Premier ministre chargé de l’Urbanisme avait déclaré sur sa page Facebook que « L’ACR (parti dont il est le président, Ndlr) n’est pas d’accord avec le Plan d’ajustement budgétaire du PDG car, ce serait une tragédie pour notre pays et l’ACR ne comprend plus la stratégie de l’endettement via la Banque mondiale ou le FMI ». D’aucuns avaient analysé qu’il fustigeait le fait que « le Gabon se soit mis sous-tutelle du FMI », en acceptant le prêt de 385 milliards FCFA accordé par l’institution de Bretton Woods.

En son temps, le gouvernement, à travers son porte-parole Alain-Claude Bilie-By-Nze, avait fustigé le vice-Premier ministre Ben Moumbamba en estimant que « cette affirmation est erronée, elle est de nature à mettre à mal la cohésion gouvernementale et constitue une violation flagrante des dispositions de l’article 33 de la Constitution relatives à la solidarité des membres du gouvernement ». Mais, assurément, l’on n’a pas fini de digérer la boutade lancée par Bruno Ben Moumbamba au sein du gouvernement.

Le ministre Régis Immongault insiste en effet sur les éléments au centre du Plan de relance de l’économie, notamment les réformes budgétaires. « Ce sont ces éléments qui sont au centre de ce programme. Il faudrait qu’un secteur financier puisse fonctionner. Il faudrait voir comment on peut financer les petites et moyennes entreprises. C’est l’ensemble de tout cela. Donc le faire signifie être sous-tutelle du Fonds monétaire international ? De grâce !», conclut-il à ce sujet, presqu’exaspéré.

Oxygéner l’économie

Selon ses explications, pour mettre en œuvre le Plan de relance de l’économie (PRE), le Gabon a demandé le soutien du FMI à travers un mécanisme de recherche de crédits. Si l’aspect financier est plus perçu au sein de l’opinion, le ministre de l’Economie précise qu’il y a également l’aspect des réformes structurelles dans les différents secteurs pour « oxygéner l’économie ». Des actions qui sont en droite ligne avec les décisions prises par les chefs d’Etat de la CEMAC en décembre dernier pour stopper l’érosion des réserves monétaires.

« Voilà pourquoi, dans le cadre de cette stratégie, le règlement de la dette intérieure est un élément considérable parce qu’il faut relancer l’économie, créer plus de valeur ajoutée au sein de l’économie, encourager les secteurs porteurs de croissance, créer les marges de manœuvre budgétaire, et renforcer l’attractivité de l’économie gabonaise afin que là où l’Etat réduit son action, le secteur privé prenne le relais », argumente Régis Immongault. Et de souligner que le FMI appuie le PRE par son expertise technique à travers l’accompagnement financier, tandis que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement vont également participer au financement de ce programme.

S’agissant justement de tous ces financements, le ministre de l’Economie explique que « cet argent n’est pas fait pour soutenir le train de vie de l’Etat. Il ne s’agira pas de relever les salaires des fonctionnaires ou d’augmenter les salaires de certaines catégories ». Le gouvernement entend donc régler sa dette pour booster l’économie du pays. « Cet argent va servir à la fois à relancer l’investissement au niveau du Gabon, payer ce que nous devons, donc apurer les arriérés à la fois des dettes intérieures et extérieures, et permettre que l’économie gabonaise puisse redémarrer », parachève Régis Immongault.
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