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Art et Culture

Fête des cultures : bis repetita ?
Publié le lundi 10 juillet 2017  |  Gaboneco
Inauguration
© Autre presse
Inauguration du nouveau siège du Centre International des Civilisations Bantu (CICIBA)
La danse, symbole emblématique de la culture bantu
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Les fêtes des cultures s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas ont avancé vendredi dernier de nombreuses personnes, Gabonaises ou de communautés sœurs, coutumières de l’événement, lorsqu’à l’Avenue Jean-Paul II, le gotha politique concerné par l’événement, conduit par le Chef du gouvernement gabonais Emmanuel Issoze Ngondet, est venu lancer la 13ème édition de la fête dont on doit l’existence à l’ancien édile de la capitale gabonaise, Libreville, le père Paul Mba Abessole.
Assistance nombreuse pour certains, public clairsemé pour d’autres, ainsi a été qualifié le monde ayant choisi de se rendre sur les lieux à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de « l’off » de cette fête des cultures, le « on » s’étant déroulé samedi, immeuble Arambo, où se sont tenues des conférences. Ouvert tambours battants, l’événement qui n’est pas sans rappeler les précédents a cependant un peu perdu de son aspect pittoresque, même s’il faut reconnaître que les arts de la scène qui ont ouvert le bal se sont illustrés, comme à leurs habitudes, positivement, au point de faire dire à certains qu’ils méritaient à ce rythme la palme d’or. Chanson gospel, traditionnelles, tradi-modernes et de variété se sont succédé à un rythme effréné, envoûtant au passage de nombreux mélomanes et disciples d’églises disséminées ci et là dans la capitale gabonaise et le Gabon.

Cela n’a pas manqué de rappeler aux uns et aux autres qu’ils appartiennent bien à un terroir ou modestement qu’il partagent le même terroir, d’où l’accent mis par les autorités sur la thématique principale de l’événement, à savoir « Diversité culturelle et cohésion nationale » qui est une singulière approche visant à inviter tout un chacun, faire sien le principe social du « vivre ensemble » qui vient à point nommé dirait-on, par ces temps de crise post-électorale accentués par un malaise perceptible sur les regards de plus d’une personne. C’est pourquoi, l’on a surpris des membres du public en aparté, se plaindre de ce que l’événement ne cadre pas avec la morosité ambiante qui se lit sous le ciel de Gabao. Morosité ambiante que ne manquent pas de renforcer les souvenirs d’une époque où la fête des cultures se vivait partout, drainait par conséquent beaucoup plus de monde et créait les conditions d’une symbiose naturelle.

Peut-être repartir aux sources !

Pour quoi faire ? S’interrogent nombre d’entre les participants pour qui l’essentiel est de participer de la manière dont Pierre de Coubertin invitait en son temps les sportifs à considérer leur présence aux jeux olympiques. Est-on sûr en effet de reproduire la formule du « saint père » ? Pas si sûr, car le théâtre de l’évènement, vous me direz que cela n’a pas d’importance, a varié fondamentalement ou presque, et l’esprit qui présidait à sa tenue, changé presque de fond en comble, après tout : « chaque génération a ses engouements », disait l’artiste-musicien congolais Franklin Boukaka ! Considérons ici que les autorités ont posé, alors que le report avait fait de nombreux septiques déjà, un acte louable et donc digne d’éloge. Pourvu qu’il soit interprété comme une manifestation d’une volonté d’amener les communautés à partager sur l’espace vital gabonais des valeurs qui sachent préserver l’équilibre social et la cohésion tant souhaitée à tous les niveaux.

Les scientifiques qui se sont succédé à la tribune de la salle des conférences de l’annexe du ministère de l’économie ont sans aucun doute trouvé les mots pour justifier la tenue de la fête des cultures, eux, qui ont évoqué l’importance de l’art du verbe dans la régulation des sociétés africaines, renvoyant aux différents usages de la parole qui associent les approches socio-anthropologiques, esthétique et axiologique.

Art culinaire, quand tu nous tiens !

Ci-devant évoquée la parole, certes qu’elle était au commencement comme révélé par les saintes écritures, plus haut, les arts de la scène qui ne sauraient cacher les arts du spectacle, quid de l’art culinaire et des autres formes d’expression ? Qui ne demandent qu’à être valorisées à l’occasion de la célébration d’un tel événement si seulement celui-ci est prévu pour tenir ses promesses ? Comme on le voit donc, il y a beaucoup à faire pendant ce petit laps de temps qui demande sans doute à être prolongé si l’on tient compte des requêtes émises par de nombreux « festivaliers ». Nous parlions d’art culinaire, insistons-y, pour placer l’alimentation, la bonne et la locale, pensons un instant aux politiques d’autosuffisance alimentaire et au « consommons burkinabè » de Thomas Sankara, comme l’une des priorités dans un univers qui tient à la valorisation par la santé de l’être humain, Dieu seul sait qu’il a doté le continent africain en général, le Gabon en particulier, d’atouts non-négligeables, qui, s’ils sont pris en compte, devraient honorablement participer à l’éclosion du citoyen non seulement en tant que consommateur, mais aussi et d’abord en tant que producteur.

Dounguenzolou
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