Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Opération Mamba : Après l’euphorie des premières heures, le silence
Publié le mardi 27 juin 2017  |  Gaboneco
Pas
© Gabon Review par DR
Pas de HCJ pour Etienne Dieudonné Ngoubou (gauche) et Magloire Ngambia.
Comment


Débuté en janvier dernier par les arrestations de deux ex-ministres d’Ali Bongo Ondimba, Dieudonné !Ngoubou et Magloire Ngambia, le coup de filet judiciaire contre les malversations financières semble depuis quelques temps, montrer des signes d’essoufflement. Et dans le silence entretenu, les soupçons, le sentiment d’une justice sélective ne manquent pas, au point que certains pensent même à une revanche politique sur la nébuleuse Accrombessi, un coup de pub.

La grande bourrasque, l’épuration annoncée à grands coups médiatiques pour débarrasser l’administration publique des malversations financières, n’aura été que de courte durée. Le venin envoyé par Mamba n’a pas eu d’effets, et la horde des mégalomanes qui en avaient eu la peur au ventre peut maintenant dormir du sommeil du juste. D’ailleurs comment pouvait-il en être autrement dans un pays où le pillage massif de l’argent de l’Etat est en passe de devenir une pratique normalisée au vu et au su de la justice ? Est-ce à dire que Ngambia ou Ngoubou sont à eux seuls, les seuls grands voleurs de la République ?

Non, le coup était trop beau pour être pris au sérieux. Ce qui d’ailleurs peut donner raison à ceux qui pensent à un coup de pub politique en vue de dévoyer le dépit des frustrations post-électorales de l’opposition. Coup de publicité politique, il pourrait l’être assurément pour tous ceux qui dénoncent une chasse aux sorcières destinée uniquement à démanteler les agents de la galaxie du fameux Accrombessi, qui serait déjà à contre vent avec le palais du bord de mer surtout quand on sait les soupçons de pillage de masse de l’argent public gabonais qui pèse sur le Béninois devenu Gabonais en un tour de main, avec une place enviable au soleil. La revanche des nouveaux arrivants sous le paravent de l’opération "Mains propres" ne pouvait commencer autrement que par cette organisation mafieuse aux contours imprécis, l’objectif étant de soulager un tant soit peu, la haine, le ras-le-bol de nombreux Gabonais, qui en avaient assez de voir leur pays ainsi livré aux mains d’une horde de voleurs sans scrupule au sommet même de l’Etat.

C’est certainement dans ce sens que les Magloire Ngambia et autres Dieudonné Ngoubou ont été les premiers à faire les frais du venin de notre Mamba pour avoir détourné des sommes allant jusqu’à plus de 500 milliards de FCFA. Normal ! Surtout quand on sait que les deux présumés voleurs étaient réputés pour être les sbires du Franco-béninois au palais.

Un Mamba essoufflé


Alors que l’opération avait été annoncée bruyamment comme un coup de filet susceptible de ramasser tous les pillards qui écument les administrations publiques et parapubliques, plus de cinq mois après, le résultat est maigre. Heureusement qu’au fond de la nasse se trouvent les deux pauvres Ngambia et Ngoubou, qui, comme des larrons en foire, doivent être en train de se demander s’ils sont réellement les seuls bandits dans un marigot pourtant infesté de caïmans tous aussi gourmands de deniers publics. Aujourd’hui, après l’agitation suscitée par les arrestations théâtrales de nos deux pauvres présumés suppôts d’Accrombesi, c’est le silence radio. Et le silence est d’autant plus surprenant qu’on se demande où sont passés les autres voleurs dont la commission de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite a transmis dernièrement une douzaine de noms au parquet de Libreville.

Pourquoi n’ont-ils jamais été arrêtés depuis que leurs noms ont été transmis à la justice ? Est-ce à dire que la justice est incapable de mettre la main sur certains auteurs de détournements parce qu’étant intouchables ? Ou manque-t-elle simplement de coudées franches parce que convaincue que le ver est dans le fruit gouvernemental même ? Dans tous les cas, aussi longtemps que la justice n’aura pas pris dans son escarcelle tous les autres diables qui pillent de manière éhontée l’argent de l’Etat, le sentiment d’une justice à deux vitesses, ou d’une chasse aux sorcières continuera à planer sur l’opération Mamba.

Charles Nestor NKANY
Commentaires

Dans le dossier

Justice
Dans le sous-dossier