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Onze typologies de financement du terrorisme répertoriées en Afrique Centrale par le Gabac
Publié le mercredi 14 juin 2017  |  Le Nouveau Gabon
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Dans sa publication d’avril 2017, le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) a répertorié onze typologies de financement avéré du terrorisme dans la sous-région.

La première typologie est relative à l’utilisation abusive des organismes à but non lucratif. A partir de cas de figure, explique le Gabac, cela donne « une idée de la variété des formes d’abus auxquels les terroristes et leurs financiers soumettent des organisations conçues généralement pour atténuer les difficultés auxquelles les couches vulnérables de la société sont confrontées ».

La seconde typologie, elle, est liée aux sociétés de transfert de fonds. Ici, estime le Groupe d’action, la messagerie financière constitue jusqu’à ce jour l’un des maillons faibles des dispositifs internationaux de lutte contre le financement du terrorisme. Ceci, parce qu’elle permet aux acteurs non connus des établissements financiers (clients occasionnels) de déplacer aisément des fonds partout dans le monde.

Le Gabac note en troisième position, le couvert d’établissements financiers à travers lesquels, les opérations de change manuel constituent l’une des principales vulnérabilités en matière de financement du terrorisme. Du fait notamment de l’utilisation des devises dans les transactions commerciales internationales (achat des armes) et de la facilité à déplacer des sommes importantes dans des volumes très réduits (utilisation des coupures de 500 euros).

Au quatrième rang, figure les trafics illicites. Cette typologie est essentielle à la compréhension des spécificités du terrorisme et de son financement dans le bassin tchadien. Car, elle est au cœur de la relation entre traditions économiques et pratiques criminelles.

Le cinquième cas de figure est le financement par des opérateurs économiques. « Le faible contrôle des véhicules et la multiplicité des routes de contrebande facilitent le trafic des armes qui, en l’occurrence, sont livrées en petites quantités à Boko Haram par l’entremise des opérateurs illégaux du secteur du transport transfrontalier », révèle le Gabac.

Le Groupe d’action poursuit son repertoire avec la collecte et la remise de fonds. Car, malgré les risques encourus du fait de l’insécurité due à la fréquence des attaques à main armée, les opérateurs économiques ont continué à transporter des sommes importantes d’argent. Ce sont des fouilles fortuites, systématisées à cause de Boko Haram, qui amènent à découvrir des caches d’argent dans les marchandises, tout comme c’est le cas avec les armes et les munitions.

Les typologies sept et neuf se regroupent puisqu’elles concernent l’extorsion de fonds qui se manifeste par le paiement des rançons.

Une autre méthode concerne des personnes politiquement exposées. Les cas recensés concernent des mécanismes de financement des actes terroristes par des hommes politiques, en vue d’en tirer des ressources importantes pour se positionner et se maintenir en politique, ou pour influencer la politique intérieure d’un gouvernement. L’avant-dernier moyen utilisé inclut les embuscades et pillages. C’est ici le lieu de rappeler qu’à mesure que les effectifs de Boko Haram grossissent, les recrues sont obligées de s’autofinancer à partir du butin issu des attaques.

Enfin, le Gabac a répertorié la criminalité faunique. L’on est en présence de prélèvements massifs des groupes armés sur les ressources naturelles et les espèces protégées. La détermination des braconniers est à la mesure de leurs modes opératoires qui impliquent la mobilisation de petites armées et l’usage d’armes de guerre.

Sylvain Andzongo
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