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Crise : Le Gabon dans la spirale du ralentissement économique
Publié le lundi 15 mai 2017  |  Gabon Economie
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© Getty Images par DR
Vue aérienne de Libreville
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Le pays a connu au cours de ces trois dernières années des contre-performances qui se manifestent à travers une baisse des recettes et de création des richesses, une diminution de l’emploi et l’inflation des prix.

Malgré l’ambitieux programme de transformation économique et social lancé depuis 2010 sous l’impulsion du président de la République Ali Bongo Ondimba, l’économie gabonaise se trouve aujourd’hui dans une situation peu confortable. En témoignent les chiffres les plus récents qui proviennent des services gouvernementaux.

Cette situation est principalement due, on le sait, à la chute brusque et drastique des cours mondiaux du pétrole, le ralentissement de l’économie mondiale, ainsi que la baisse de la demande qui a impacté négativement les ventes des autres produits exportés par le Gabon à l’instar du manganèse, du bois et du caoutchouc. Bien entendu, ces chocs exogènes ont impacté négativement sur l’économie gabonaise dont les agrégats macroéconomiques sont aujourd’hui dans le rouge.

Baisse des recettes

La chute des cours mondiaux de pétrole et la diminution de la production nationale ont naturellement impacté sur les recettes de l’Etat, cette matière première représentant encore la plus grosse part des exportations gabonaises. Mais, la diminution des recettes de l’Etat est due à la contraction conjuguée des recettes pétrolières et non pétrolières.En 2016, selon les estimations, les recettes totales s’établiraient à 1 541,5 milliards FCFA, contre 1 797,3 milliards FCFA en 2015, soit une baisse de 14,2%. Ces recettes étaient déjà en baisse de 23,5% en 2015 par rapport à l’année d’avant. Plus précisément, les recettes hors-pétrole ont connu un recul de 9,8% en 2016 après -13,9% en 2015.

Pendant ce temps, les dépenses de l’Etat ont cru de 6,4% à 2 051,3 milliards FCFA, après un premier repli de de 14% l’année d’avant. Elles baisseraient de 17,7% hors intérêt. Dans le détail, les dépenses de fonctionnement ont quelque peu progressé de 0,3%, malgré le repli des transferts et subventions de 10,5%. Quant aux dépenses dédiées à l’investissement, elles ont décliné. Au cours de la période 2009-2014, les investissements publics ont atteint un montant cumulé de 4 567,6 milliards FCFA. En 2015, le cumul des investissements a chuté de 30,1%. Avant de remonter de 12,4% en 2016.

Pib en diminution de moitié

Dans ce contexte où les investissements ont du mal à suivre, le taux de croissance a, lui aussi, connu des contre-performances. Après quatre années de croissance soutenue entre 2010 et 2014, où elle était de 6% en moyenne, la progression de l’activité économique a régressé de 3,9% en 2015. L’an dernier, le taux de croissance est resté atone, s’établissant à 2,7% seulement, soit une baisse de moitié en trois ans comparée à la première partie du septennat dernier.

La croissance du secteur primaire (+0,3%) a été marquée par le repli de l’activité pétrolière et minière, même si l’on note une progression significative de l’agriculture (+20,2%) et de l’exploitation forestière (+10,0%). Le secteur secondaire a quant à lui été marqué par une embellie qui s’expliquerait par la bonne tenue de la presque totalité de ses branches, à l’exception du BTP et des secteurs pétroliers. Le raffinage, l’industrie minière et les autres industries ont respectivement enregistré +8,8%, +92% et +8%. Enfin, le secteur tertiaire a enregistré une croissance de 4,9%, bien qu’étant en ralentissement.

Balance des paiements

Compte tenu de tous ces agrégats, la balance des paiements est restée déficitaire. La situation s’est même aggravée. En 2016, le déficit du solde global amorcé depuis 2014 s’est davantage aggravé pour s’établir à -553,3 milliards FCFA, contre -212,6 milliards FCFA en 2015 et -93,4 milliards FCFA en 2014. A cause de la chute des cours des matières premières, la balance courante s’est fortement dégradée, atteignant -357,4 milliards FCFA.

L’excédent commercial en forte diminution s’est situé à 1 240,1 milliards FCFA contre 1 668,6 milliards FCFA un an plus tôt. Ce qui s’explique par une baisse plus que proportionnelle des exportations par rapport aux importations. Les exportations gabonaises se sont en effet établies à 2 712,7 milliards FCFA en 2016, en recul de 18,2% par rapport à 2015. Quant aux importations, même si elles restent importantes, elles ont baissé de 10,6% à 1 472,5 milliards FCFA contre 1 646,5 milliards FCFA en 2015, suite à la baisse des approvisionnements en nouveaux outils et équipements.

Emplois et prix

Alors que l’on avait assisté à une accélération de la création d’emplois entre 2009 et 2014, en glissement de 47,5%, la tendance s’est inversée par la suite au cours des trois dernières années. Le ralentissement de l’activité économique a eu un impact négatif sur le marché de l’emploi, essentiellement dans le secteur privé où on a enregistré une baisse des effectifs de 2,6% en 2015. Les secteurs les plus affectés étant le pétrole (-16,2%), les BTP (-18,7%), les transports et les télécoms (-3,4%) et les autres industries (-9,8%). Dans le secteur public, l’emploi a quasiment stagné à 0,1%.

S’agissant des prix, le taux d’inflation avait été maitrisé jusqu’en 2013 en dessous du critère de convergence CEMAC qui est établi à 3%. En 2014, les prix ont fortement cru à 4,7% suite à la hausse des prix des biens et services tels que le logement et l’électricité (+7%), le transport (+4,8%) et l’habillement (+9,8%). L’année suivante, l’inflation a été négative (-03%) à la suite de la baisse des coûts du logement, des télécommunications, des services et des biens de santé. En 2016, sur la base des onze premiers mois, le taux d’inflation se situerait à 1,1%. Une évolution liée aux « efforts déployés par les autorités en termes de maitrise de l’inflation à travers le maintien de la politique de lutte contre la vie chère », note-t-on.
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