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Opération Mamba : Entre volonté politique et service minimum
Publié le mardi 4 avril 2017  |  Gaboneco
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© Autre presse par DR
Les barreaux de prison
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Lancée il y a quelques mois par le gouvernement Issoze-Ngondet, avec les arrestations tonitruantes de deux anciens ministres, l’opération Mamba a eu un écho de bonne gouvernance à travers le tumulte médiatique ainsi suscité. Seulement, l’initiative gouvernementale ainsi lancée en grande pompe ne ressemble plus, toute raison gardée qu’à un service minimum, même si la commission d’enrichissement illicite a transféré dernièrement quelques noms au tribunal pour enquêtes.
Un goût d’inachevé. Voilà le sentiment qui prévaut au sein d’une large opinion gabonaise au sujet de l’opération mamba, lancée il y a quelques mois par le gouvernement gabonais, afin de punir tous les cadres véreux de l’administration publique. Le coup de filet a pour but de sanctionner toutes malversations financières dans la gestion des fonds publics. Une pratique qui a bien cours dans notre pays depuis des lustres, tant elle est couronnée d’une impunité notoire des coupables qui s’offrent un train de vie luxueux à souhait avec l’argent et autres biens de l’Etat.

Au sortir d’une élection présidentielle catastrophique, et acculé par la crise financière, qui affecte le prix du baril de pétrole depuis fin 2014, pressé par les institutions financières internationales qui exigent de lui plus de rigueur et de transparence dans la dépense publique, le gouvernement Issoze-Ngondet a lancé l’opération "Mains propres". Et cela, explique-t-on, en vue de punir tous ceux qui pillent impunément les caisses de l’Etat, mais aussi et surtout d’asseoir un système de bonne gouvernance axé sur l’assainissement des finances publiques. Les premières vagues de ce qu’il est désormais convenu d’appeler tsun’Ali ont déjà emporté, faut-il le rappeler, quelques hauts cadres de l’administration publique, dont deux anciens ministres, Etienne Dieudonné Ngoubou et Magloire Ngambia. Lesquels croupissent actuellement derrière les grilles moites de la prison centrale de Libreville, la capitale.

Un coup d’épée dans l’eau

Même si la commission d’enrichissement illicite, qui montre du coup plus d’entrain dans les enquêtes vient de transférer une dizaine de noms au parquet de Libreville pour enquêtes, pour bon nombre de Gabonais, ce n’est pas assez, au regard de l’ampleur des soupçons de détournements des fonds publics, dont la pratique, disent-ils remonte à plusieurs décennies. Surtout au regard de l’impunité dont ont bénéficié jusqu’ici les responsables des entités publiques et parapubliques. Si on s’en tient à cette logique, mêmes certains cadres aujourd’hui convertis à l’opposition devraient, eux aussi rendre compte de leur gestion du temps où ils s’abreuvaient encore à la source du sérail.

Mais au fond, il s’agit là ni plus ni moins que d’un service minimum. Car la lutte contre les détournements des deniers publics ne viendra pas des mesures aux allures expéditives au regard de la célérité des procédures judiciaires. Cela doit passer par une gestion transparente de la chose publique. Et l’exemple doit venir d’en haut, notamment avec la déclaration publique du patrimoine des responsables administratifs, aussi bien au moment de leur prise de fonctions que lors de la cessation de celles-ci. Cela permettra une évaluation efficace des biens des gouvernants, avec des sanctions en cas d’infraction. Et cela doit relever du ressort de la seule justice, et non d’une décision gouvernementale qui pourrait prendre les couleurs d’une manipulation de la justice. Toute autre démarche ne relève que du simple service minimum destiné à donner l’impression de bonne gouvernance. Car les détournements dans notre pays, Dieu seul sait combien ils sont nombreux et impunis, avec des intouchables, qui n’auront jamais à s’inquiéter, quelques soient les mailles du filet.

Charles Nestor NKANY
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