Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

Consommation : La sécurité des biens alimentaires pas toujours garantie
Publié le lundi 3 avril 2017  |  Gabon Economie
De
© Autre presse
De la viande exposée dans un abattoir
Comment




Les conditions dans lesquelles sont acheminés les aliments des magasins jusque dans les plats des consommateurs ne sont pas toujours des meilleures.

Petit vent de panique chez les consommateurs gabonais. Depuis la semaine dernière, le scandale de la viande carnée avariée en provenance du Brésil a remis au-devant de la scène le débat sur la qualité des aliments consommés au Gabon. A juste titre : le pays importe l’essentiel de ce que sa population mange. Dans les magasins de Libreville, très peu de produits sont locaux. Mais, au-delà des conditions de production de ces aliments importés, il y a la question de leur qualité sanitaire une fois en territoire gabonais.

La préoccupation majeure est la conservation des aliments. En effet, certaines conditions sont requises pour que les produits commercialisés soient remis aux clients dans les meilleures conditions possibles. Pourtant, le constat est que les conditions d’hygiène ne sont pas toujours de mise dans les lieux de commerce, même dans les grandes surfaces. Dans certains supermarchés visités, la chaine de froid semble respectée. Mais, on peut tout de même apercevoir de la crasse, de la poussière ou de la rouille sur certains étalages.

Dans les surfaces commerciales de seconde catégorie, la situation est pire. Un tour fait dans certains magasins au marché de Mont-Bouët samedi dernier permet en effet d’assister à un spectacle déplorable. Ici, ce sont les mouches qui côtoient allègrement le poisson. Là, on aperçoit un congélateur qui dégouline, preuve que de manière régulière on congèle et on dégivre les produits, ce qui est contraire aux règles. Un peu plus loin, c’est un autre magasin où les emballages de certains produits comme le poulet sont déchirés. Même à vue d’œil, on voit que la texture des aliments est loin d’être normale.

Produits endommagés livrés
D’autres infractions à la réglementation en matière de conservation des produits alimentaires viennent s’ajouter à ce tableau sombre. Un chauffeur d’une des plus grandes surfaces du pays avoue en off que le fourgon avec lequel il achemine les cargaisons de Libreville vers l’intérieur du pays n’est pas toujours en bon état. « Il me faut deux jours pour partir de Libreville et livrer à Franceville. Parfois, le frigo de mon camion n’est pas toujours en état de fonctionner de manière optimale », soutient-il pour expliquer que certains produits arrivent souvent endommagés à destination. Mais, ils sont tout de même livrés et achalandés.

L’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) a parfois agi pour amener les acteurs de la grande distribution à se conformer aux bonnes règles. En novembre 2015 par exemple, elle avait interdit la commercialisation des préparations pour boissons instantanées appelées Doodingues, estimant qu’elles contenaient des bestioles. Régulièrement, elle saisit et détruit des cargaisons jugées douteuses. Au début du mois dernier, elle a lancé une campagne de contrôle sanitaire au terme de laquelle des smileys avaient été affichés sur les enseignes et les entrées des grandes surfaces qui respectent les conditions d’hygiène et de conservation des aliments.

Des actions louables, mais qui sont loin d’être suffisantes. La chaine de distribution ne s’arrête pas aux grands magasins et autres surfaces commerciales de 2e catégorie. Au Gabon, le dernier maillon de la distribution sont les échoppes et les boutiques dans les petits marchés et les quartiers. La situation y est dramatique. Un boutiquier au lieu-dit « Ancien Sobraga » ne comprend d’ailleurs pas pourquoi il prendrait trop de mal à nettoyer régulièrement le congélateur où il stocke son poulet, ni même qu’il ne doit pas dégivrer sa marchandise à plusieurs reprises. Preuve que le travail est immense pour ramener de l’ordre dans ce capharnaüm sanitaire…
Commentaires


Comment