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Fegafoot : l’interrogatoire auquel Moukagni-Iwangou n’a pas échappé
Publié le jeudi 3 avril 2014   |  Gabon Review


Moukagni-Iwangou,
© Autre presse par DR
Moukagni-Iwangou, lors de sa déclaration de presse


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Suspicion de détournement de plusieurs centaines de millions de francs CFA, tentative de se dérober de l’instruction judiciaire, plainte de la Fifa et procédures judicaires contestées, Moukagni-Iwangou a été amené, à travers cet entretien, à vider le sac, sinon à livrer sa part de vérité. On en apprend.

Après avoir dénoncé le vendredi 28 mars 2014 votre convocation à la Direction des investigations de la Gendarmerie, vous avez finalement déféré à la même convocation trois jours plus tard, le lundi 31 mars 2014. Pourquoi un tel revirement ?

Ma démarche est l’expression d’une vive protestation contre la justice expéditive dont je suis l’objet depuis le début de tout ce processus. Pour ce qui est de l’action engagée par Monsieur Ndoumbou Likouni, il est bon de savoir que toute plainte déposée devant le Parquet donne lieu à l’ouverture d’une enquête, conduite par les officiers de police judiciaire, dûment requis par le Procureur de la République. Lorsque la plainte est déposée contre un magistrat, l’enquête préliminaire doit être diligentée soit par le supérieur hiérarchique du magistrat poursuivi soit par l’Inspection générale des services judiciaires.

A ce niveau de la procédure, il tombe sous le sens que ma convocation par des officiers de police judiciaire aux fins d’enquêter sur des poursuites engagées à mon encontre est tout simplement contraire aux procédures applicables aux magistrats. Je l’ai dit et je le réitère, parce que pour moi, la République c’est d’abord le règne des bonnes procédures.

Sur un autre plan, je sais qu’en tant qu’agents des forces de sécurité et de défense, les officiers de police judiciaire sont des hommes de devoir, qui reçoivent des ordres de leur hiérarchie qu’ils doivent appliquer.

En toute responsabilité, j’ai choisi de déférer à une convocation irrégulière, d’abord pour que les autorités relevant la ligne hiérarchique assument leur choix devant toute l’opinion, ensuite et surtout, pour ne pas donner le sentiment que je cherche à me cacher derrière des artifices procéduraux pour me soustraire au devoir de vérité.

Que doit-on retenir de votre audition ?

Sitôt commencée, par la lecture de la plainte, mon audition a été interrompue. L’enquêteur, dont je salue la courtoisie à mon égard, a reçu un appel de sa hiérarchie qui lui a signifié que je ne pouvais être entendu sous cette forme, en raison de ma qualité.

N’ayant rien à me reprocher, je reste en attente de toutes les convocations d’où qu’elles viennent, parce que je me suis engagé à gagner le combat pour la reconquête de ma dignité qui est aujourd’hui souillée par des accusations graves, dont l’opinion ne tardera pas à découvrir la légèreté.

A quoi faites-vous allusion, lorsque vous parlez de justice expéditive ?

L’un des droits fondamentaux de l’homme, consacré dans tous les Etats du monde et qui a cours dans toutes les instances internationales énonce, que nulle personne sur cette terre ne peut être jugé sans avoir été entendue, ou à tout le moins, appelée au procès.

A la suite de mon élection du 27 mars 2014, mon adversaire avait saisi la FIFA d’une requête en annulation. Cela était parfaitement son droit. En pareille circonstance, il revenait à la FIFA de me notifier cette plainte et de m’impartir un délai pour exercer ma défense, de sorte qu’à l’analyse de tous les arguments, elle puisse juger en parfaite connaissance de cause.

Vous ne me croirez pas, il se trouve que la FIFA, la prestigieuse FIFA m’a jugé sans m’informer de quoi que ce soit. C’est tout simplement inqualifiable, et mieux, c’est l’expression la plus emblématique de la justice expéditive.

Au moment où s’engage la procédure initiée par Monsieur Ndoumbou, à l’instigation de la FIFA, le devoir de vérité commandait de restituer toute la perfidie qui se situait au fondement de tout ce processus, maquillé sous les habits de vertu que l’on a appelé normalisation.

En tout état de cause, ceci n’enlève pas le fait que vous êtes poursuivi pour détournement de fonds, chiffrés en centaine de millions, dégagés par la FIFA pour le projet Goal de Bikélé, mais aussi pour détournement des droits télé reçus de la CAF, que votre équipe aurait tout simplement dissimulé aux délégués.

Je ne suis lié ni de près, ni de loin au projet Bikélé. Mon intervention sur ce projet se limite au plaidoyer que j’avais développé à Doha, au Quatar, pour obtenir son octroi à mon pays. Ce projet avait été entièrement réalisé sous la mandature du président Jean Léon Ababe, qui me semble avoir donné toutes les explications à ce propos. Au demeurant, la lecture de la plainte qui m’a été faite par l’enquêteur, ne m’a pas signalé de griefs se rapportant au projet Bikélé. Je sais que dans le cadre de la campagne de diabolisation, dont l’objet était d’épouvanter l’opinion au maximum, tout ceci avait été évoqué contre moi.

Pour revenir à la plainte, elle retient deux motifs, à savoir le détournement des droits télé, pour un montant de 394.958.830 francs, et la non justification d’une somme de 54.529.678 francs. Quoique n’ayant pas la responsabilité de la tenue des comptes, je suis formel pour m’inscrire en faux contre cette contre vérité.

Je renvoie tout observateur à la lecture du rapport financier soumis à l’examen du congrès. La somme de 394.958.830 FCFA, relative à la ristourne par la CAF des droits télé figure en bonne place. Ce rapport est disponible et tout observateur honnête peut le vérifier. Pour ce qui est de la somme de 54.529.678 FCFA, elle n’a pas été détournée, elle est simplement difficile à retracer. La raison qui est simple, est parfaitement actée par deux documents qui font autorité.

Le premier document est un exploit d’huissier, dressé au terme du nettoyage assuré par la société Transform, à la suite de l’inondation subie par la Maison Alexandre Samba, le 12 janvier 2013. Cet exploit a constaté la perte d’une grande partie des archives fédérales. Cet exploit est disponible à toute vérification. Le deuxième document est le constat du cabinet KPMG, commis par la FIFA pour l’audit de toutes les fédérations de football du monde.

Après recollement de l’existant effectué en présence de témoins, le cabinet KPMG a retracé l’indisponibilité de documents comptables pour un montant de près de 50.000.000 FCFA. Certainement que, a maxima, il aurait été préférable que la pluie ne tombe pas, à tout le moins, qu’en tombant elle n’inonde pas notre siège. A minima, il aurait été préférable que les documents comptables fussent épargnés de tous les dégâts. Au jeu des supputations tout est envisageable, mais à la vérité, nous n’avons prise ni sur le temps ni sur les dégâts, encore moins sur l’implantation du siège en ces lieux.

A titre personnel, il vous est fait le reproche d’avoir dilapidé près de 150.000.000 de francs CFA, pour le petit temps d’intérim que vous avez assuré. Qu’avez-vous fait de cet argent ?

On doit d’abord concéder au bon sens, qu’il n’est pas interdit au président de la Fegafoot d’engager les deniers fédéraux pour régler les charges fédérales, notamment lorsque les comptes garantissent d’une disponibilité suffisante. C’est en cette qualité, et à une période particulièrement active, que j’ai ordonné l’engagement de ces sommes. Je vous fais tenir ici, et je vous saurai gré de le publier, l’état des dépenses ayant justifié les différentes sorties.

Je vous demande de publier ceci, et j’invite ceux qui ne se reconnaitraient pas dans les mouvements signalés, de le faire savoir.

De cet état des dépenses, vous remarquerez que sur la somme globale de 150.000.000 de francs prétendument détournée par moi, j’ai personnellement reçu une somme de 2.000.000 de francs, au titre des frais de mission qui m’ont été servis pour un déplacement en Suisse. J’en ai reçu un peu moins pour prendre part au dernier congrès de la CAF ainsi que pour conduire la délégation au Togo pour les éliminatoires de la CAN, étant entendu que le régime des prises en charge différait selon que les missions s’effectuaient en Afrique ou en Europe.

J’ai par ailleurs perçu des jetons de présence, au prorata de ma participation aux réunions du Bureau exécutif, entendu que certains collègues ont dû diriger certaines réunions lorsque j’étais indisponible. Tous ces mouvements financiers sont adossés sur des preuves disponibles, et donc, vérifiables. Ils seront produits à la première demande aux enquêteurs. La manifestation de la vérité n’étant pas la préoccupation des auteurs de cette vaste campagne de diffamation, ils se sont contentés de réunir des relevés de comptes, pour crier au loup. De bonne foi, je demande à l’opinion qui a été gravement abusée par toutes les allégations, de dire si cette gestion si décriée est à ce point blâmable.

Y a-t-il un angle de cette affaire que vous auriez voulu voir abordé et qui ne l’a pas été ? Ou encore qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Parce que la presse se nourrit de scoop, j’ai été choqué de constater, au plus fort des dénonciations, que plusieurs de vos confrères se sont totalement refusés à m’écouter. Je peux vous présenter des droits de réponse que j’ai proposés, mais qui ont été purement et simplement écartés de toute publication. Pour faire jouer toute la magie du scoop, plusieurs de vos confrères ont fait le lit de la pensée unique, totalement détestable en démocratie. Figurez-vous que, face à cela, j’ai saisi le CNC pour obtenir un droit de réponse dans une chaine de télévision publique. La suite réservée par le CNC à ma demande a été simplement affligeante. Il m’a été verbalement demandé de saisir les tribunaux.

En m’offrant aujourd’hui l’opportunité de m’exprimer, vous rompez cette chappe de plomb, qui ne me reconnaissait pour tout rôle, que celui de la cible. En organisant la pensée unique, sur le registre de la diabolisation de ma personne, j’ai été installé dans la posture de l’ennemi public numéro un, dont le sort connu sous tous les cieux, est d’être voué aux gémonies, d’être écarté de tout, par tous les moyens. En cela, j’ai peur. J’ai peur pour ma personne, traitée dans tous les termes les plus réducteurs, à qui on ne reconnait plus le moindre mérite. J’ai peur pour mes enfants pour délit de faciès, parce qu’ils sont parfaitement identifiables à partir de leur patronyme. J’ai peur pour mon épouse, qui pourrait en toute légitimité reprendre son nom de jeune fille, pour se protéger d’autant d’infamie.

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