Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Société
Article
Société

Grève dans l’éducation : Comment sauver l’école gabonaise de la fange ?
Publié le mardi 28 fevrier 2017  |  Gaboneco
Port-Gentil,
© Autre presse par DR
Port-Gentil, Lambaréné et Oyem: Les élèves sont sortis des établissements scolaires pour revendiqué, la reprise des cours, le paiement de la bourse scolaire et aussi des meilleures conditions d’apprentissage
Photo: Une vue des élèves de Lambaréné dans la rue.
Comment




Grèves chroniques des enseignants et étudiants, marches de protestation des lycéens, risques d’année blanche, années académiques hypothétiques et rafistolées in extrémis, baisse du niveau des apprenants, etc… C’est une école gabonaise au rabais et malade de l’incurie gouvernementale, de l’insouciance professionnelle des enseignants et du silence coupable des parents d’élèves. Bref, tout un système éducatif qu’il va falloir repenser en coupant le mal à la racine, afin d’élever l’éducation nationale gabonaise au rang des nations exemplaires en la matière.

C’est une école embourbée dans la fange de l’échec et de la démission de la tutelle gouvernementale. Car il est incompréhensible qu’un"émirat" pétrolier comme le Gabon, qui exploite le pétrole depuis les années 70, n’ait pas anticipé l’augmentation de sa population scolaire, à partir du taux de natalité. Alors que les problèmes des enseignants sont essentiellement liés aux meilleures conditions de travail et de vie, l’Etat aurait dû prendre toute la mesure de la situation et larégler une bonne fois pour toutes, de sorte que les années scolaires ne soient plus hypothéquées. D’états généraux de l’éducation en états généraux, le problème reste entier, avec des promesses jamais réalisées comme celle par exemple de la construction de plus de 400 salles de classe supplémentaires.

C’est un pouvoir apparemment peu soucieux des priorités comme la santé et l’éducation de ses populations. Conséquence de cette démission notoire des pouvoirs publics, les enseignants, qui profitent de la légitimité de leurs revendications pour faire entendre leur son de cloche, ne manquent pas, eux-aussi de verser dans la surenchère corporatiste, chaque rentrée scolaire. Mais comme tout bon syndicat professionnel gabonais ne peut se situer en marge des envies politiques, la Conasysed, le principal syndicat des enseignants de l’éducation nationale, dont les leaders avaient appelé ouvertement à voter pour le candidat de l’opposition, Jean Ping, à l’élection présidentielle d’août dernier, n’est pas non plus exempte des frustrations post-présidentielles. On comprend donc, qu’au-delà des revendications purement professionnelles et légitimes, les responsables syndicaux veulent aussi tenir la dragée haute au pouvoir en place pour leur dépit postélectoral. Ce qui donne du grain à moudre au Gouvernement, qui soupçonne une manipulation politique des leaders syndicaux et dénonce un mélange des genres des enseignants, qui veulent se saisir de leurs revendications corporatistes pour jouer un peu sur le levier politique.

Mais le Gouvernement et les enseignants sont loin d’être les seuls responsables de la décrépitude actuelle de l’école gabonaise. Car il y a certains parents d’élèves qui n’admettent pas le redoublement de leurs enfants, quoi que conscients des faiblesses intellectuelles de ces derniers. Résultat de course : ils falsifient leurs bulletins pour les inscrire dans d’autres établissements privés ou publics à coûts d’espèces sonnantes et trébuchantes, le tourisme scolaire. Le phénomène des moyennes sexuellement transmissibles (MST) n’est pas en reste. Certaines jeunes filles, bien que conscientes de leur paresse intellectuelle, préfèrent faire prévaloir leurs charmes. Objectif : satisfaire les visées sexuelles de leurs enseignants, le tout en échange de bonnes notes leur permettant de passer en classe supérieure ou de décrocher un examen. La conséquence d’un tel trafic scolaire, on la connaît, c’est la baisse considérable du niveau des élèves, et le taux d’échec scolaire grandissant.

Ce qui évidemment n’est pas sans influer sur le rendu des diplômés qu’on déverse chaque année sur le marché du travail. Et c’est tout le pays qui en pâtit, avec de nombreux hauts cadres dont la seule compétence consiste à détourner les derniers publics et se tourner les pouces dans des bureaux, inutilement luxueux. L’école gabonaise mérite une refonte qui intègre aussi bien le Gouvernement, les enseignants, les experts en science de l’éducation que les parents ainsi que les élèves eux-mêmes. L’épuration est nécessaire, car il y va de la réputation du pays.

Charles Nestor NKANY
Commentaires

Dans le dossier

Education nationale
Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux


Comment

Comment