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1992-2017 : Que reste-t-il du Far, 25 ans après ?
Publié le vendredi 27 janvier 2017  |  Gabon Review
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Créé lors d’une fusion entre le Parti socialiste gabonais (PSG) de Jean-Pierre Bagnéna et d’anciens cadres du Mouvement de Redressement national (Moréna) et de l’Union socialiste gabonaise (USG), le Forum africain pour la reconstruction (FAR) n’est plus que l’ombre de lui-même. Ce parti qui était appelé à devenir l’un des partis-phares du Gabon s’est éteint très vite, trop vite…

Membre éminent de toutes les coalitions de l’opposition, que ce soit la Coordination de l’opposition démocratique (COD) ou le Haut-Conseil de la résistance (HCR), le Forum africain pour la reconstruction (Far) donne l’impression d’avoir cessé d’exister. Son leader, Léon Mbou Yembi, 71 ans cette année, vieux lutteur pour l’instauration d’une démocratie véritable au Gabon, n’a pas été vu en public pendant plusieurs mois… avant de réapparaître le mois dernier, à la faveur d’une rencontre avec le Premier ministre au sujet du dialogue politique en préparation dans l’Exécutif. Une audience qui avait suscité quelques interrogations dans l’opinion.

Le «vieux lutteur» a-t-il changé de braquet ? Alors que l’on aurait pu l’attendre aux côtés des autres leaders de l’opposition et de la société civile, lors du «Dialogue national pour l’alternance» (DNAP), tenu du 18 au 23 décembre dernier. Il a préféré aller rencontrer son ancien étudiant de l’Ecole nationale d’administration (ENA) à l’Immeuble du «2-décembre», quand on l’attendait en d’autres lieux. Le «vieux leader» est écartelé dans cette contradiction. Son absence à ce dialogue a été une sérieuse occasion manquée de se relancer. Mais, en dehors de cette audience à la Primature, quid du Forum africain pour la reconstruction ? Ni élu national, ni élu local, le Far n’est vraiment plus que l’ombre de lui-même. Et c’était prévisible.

En effet, quelques jours après sa création, le PSG de Jean-Pierre Bagnéna se retira très vite de cette fusion pour «garder son autonomie, son identité et sa personnalité», déclarait alors ce dernier. Quelques mois plus tard, les anciens cadres de l’USG, Vincent Essone Mengué et Marguerite Makaga notamment, filèrent vers le Rassemblement national des bûcherons de Paul Mba Abessole et Pierre-André Kombila Koumba. D’autres militants de ce parti suivirent le même cheminement, à savoir Bonjean François Ondo, Joseph Etoughé Otsaghé, Simon Mengome Atome et bien d’autres. Léon Mbou Yembi n’avait pas su anticiper cette situation ou prendre d’autres options, et il a fini par donner à l’opinion le sentiment qu’il s’en accommodait et que, même, il n’avait aucune stratégie pour faire face à la lente et inéluctable désagrégation de son parti, ni à la mort annoncée du Forum africain pour la reconstruction.

Heureusement pour le Far que son président, Léon Mbou Yembi, fut élu à deux reprises à l’Assemblée nationale. Ce qui lui permit de faire illusion quelque temps… Et depuis, plus rien. Le «vieux lutteur» a-t-il abdiqué ? L’ancien directeur général de l’ENA, qui avait toujours été considéré comme un opposant radical, irréductible et incompressible, est-il «rentré dans les rangs» pour une opposition façon-façon, alors qu’il y a encore tant et tant à faire et à obtenir pour une démocratie réelle dans le pays ? Certains accusent le professeur de Philosophie d’avoir gardé la tête du parti trop longtemps. Ce qui serait, selon eux, à l’origine de la situation actuelle. 25 ans de présidence pour si peu, regrettent-ils…

Affichant l’ambition, à sa création, à être un parti national, le Far n’a plus de militants que dans la localité de Yétsou et dans le département de la Mougalaba. Un ancien maire, quelques anciens conseillers municipaux et départementaux restés fidèles au parti, et à l’ancien député de la localité, Léon Mbou Yembi lui-même. Malgré cela, le parti se meurt, le «vieux leader» est fatigué, les rares militants qui lui restent sont désemparés parce qu’ils ne reçoivent plus de mot d’ordre. Du coup, à Yétsou, sur ces terres dévastées du «farisme» et du «mbouyémbisme», c’est dorénavant le Parti démocratique gabonais qui dicte la loi. Finalement, à quoi lui sert de rester à la tête du parti si c’est pour l’emmener dans le mur ? Le «vieux leader» va-t-il raccrocher les gants sans adouber quelqu’un d’autre ? En tout cas, l’avenir du Far est une équation à plusieurs inconnues… Pour certains observateurs, ce parti s’est d’ores et déjà éteint au moment où apparaissent de nouvelles forces, telle que l’Union nationale (UN), l’Alliance pour un nouveau Gabon (ANG), l’Alliance pour la Renaissance nationale (ARENA), voire Démocratie nouvelle (DN) ! Léon Mbou Yembit réalise-t-il l’ampleur de la catastrophe… au sens vertueux du terme ?
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