Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

Conjoncture : le FMI préconise un ajustement budgétaire
Publié le mercredi 30 novembre 2016  |  Gabon Economie
Comment


Malgré le fait que la situation ne soit alarmiste, le Fonds monétaire international demande aux autorités gabonaises de procéder à un ajustement de la structure des dépenses.

Dans un contexte marqué par la baisse des recettes fiscales, la dégringolade des recettes pétrolières, l’explosion des charges salariales et de fonctionnement, l’agrandissement du volume de la dette, et le maintien des dépenses de transfert à leur niveau d’il y a deux ou trois ans, le Fmi adresse ses félicitations au Gabon pour les efforts engagés dans la diversification de l’économie. Alex Segura-Ubiergo, chef de la mission du Fmi qui a séjourné au Gabon jusqu’au 23 novembre, «s’est montré optimiste sur l’évolution de notre économie et les mesures prises par le gouvernement».

Si «la situation économique du Gabon est loin d’être alarmiste», et que du fait de la capacité du pays à anticiper sur les chocs exogènes, celui-ci de par les efforts engagés, pourrait devenir un exemple susceptible d’irradier l’ensemble de la sous-région, le Fonds préconise toutefois la poursuite de l’ajustement budgétaire. En fait pour éviter d’entrer en négociation avec l’institution dans le cadre d’un programme de redressement de la structure des finances publiques, Alex Segura-Ubiergo demande aux autorités de revoir la structure budgétaire, notamment en ce qui concerne les postes de dépenses.

Seulement, cet ajustement doit engager outre la politique mais également la structure budgétaire question de réaliser des gains substantiels permettant de dégager des bouffées d’oxygène pour les caisses publiques. Car, à titre d’exemple, sur les deux dernières années, l’Etat a perdu 1100 milliards de Fcfa en termes de recettes pétrolières. Et pour 2016, la perte est chiffrée à 400 milliards de Fcfa comparativement aux années du pic pétrolier au cours desquelles le Gabon plafonnait à 1500 milliards de Fcfa. Aussi faut-il pour cela vivre avec les moyens que produisent les services de l’assiette en faisant une croix sur les désormais chétives et rachitiques recettes pétrolières plafonnées cette année à 400 milliards de Fcfa seulement.

Pour couronner le tout, les recettes fiscales sont en chute libre de 410,8 milliards de Fcfa. Au ministère de l’Economie, l’on excipe la situation post-électorale qui y serait pour beaucoup en même temps que la fermeture du port d’Owendo. «Quand la situation est difficile comme on l’a vu pendant les tensions post-électorales, personne ne vient payer et on assiste à cette situation», indique un cadre de ce département ministériel.

Si des efforts d’ajustement sont réalisés au niveau des dépenses, reste cependant la structure du budget. Car, avec les montants alloués aux transferts et aux subventions, aux achats de véhicules, évacuations sanitaires et même les charges salariales, sont devenues difficiles à supporter. Du coup, la structure du budget devrait elle aussi connaître un ajustement. Si l’on en juge par l’explosion des postes que sont les salaires et les subventions depuis 2015, l’on comprend du coup le bien-fondé de la démarche du FMI. Les salaires sont passés de 610 milliards de Fcfa en 2014 à 732 milliards de Fcfa en 2016, soit une augmentation de 30%. Une hausse des salaires qui absorbe 52% des recettes fiscales, soit un dépassement de 17% selon les normes communautaires.

Pour les dépenses de transfert et subventions, l’on est parti de 203 milliards de Fcfa en 2014 au moment où le baril avait encore une courbe ascendante, à 302 milliards de Fcfa en 2015, bien qu’on ait exécuté seulement à 73%, soit 221,7 milliards de Fcfa. En récapitulant, l’Etat au niveau de ses ressources se trouve en situation difficile. Car, sur les 1443,2 milliards de Fcfa de recettes fiscales projetées pour cet exercice, 410,8 milliards de Fcfa manquent déjà à l’appel. Pour ce qui concerne le pétrole, elles étaient pondérées à plus de 600 milliards de Fcfa. Mais l’on se retrouve avec 200 milliards de Fcfa en moins. Les pertes cumulées au niveau des recettes budgétaires cette année s’établissent donc à plus de 610 milliards de Fcfa. Ce qui impose de fait un ajustement tant au niveau de la politique que la structure budgétaire.

L’investissement en question
Lors des années du boom pétrolier, le Gabon réalisait des recettes pétrolières qui plafonnaient à 1500 milliards de Fcfa par an. Celles-ci ont permis de lancer de nombreux chantiers. Mais, aujourd’hui, l’effondrement est brutal. 1100 milliards de Fcfa manquent à l’appel deux ans plus tard. Pour cette année, 200 milliards de Fcfa sont absents des caisses de l’Etat du fait des méventes. La chute des recettes ne concerne pas que les hydrocarbures en 2016. Les Impôts et la douane, chose rare, piquent du nez et laissent apparaître 410,8 milliards de Fcfa de pertes. Ce qui est énorme.

A la direction générale des Impôts, l’on pointe un doigt accusateur sur la crise post-électorale tandis que la douane met à sa décharge la fermeture du port d’Owendo. Si la chute des cours du baril de pétrole est difficile à maîtriser, l’on ne peut pas en dire autant des contribuables et de la porte d’entrée du Gabon, notamment le port d’Owendo où transitent les marchandises de l’ensemble des opérateurs économique du pays. Les écarts entre les projections et la collecte sur le terrain sont si grands que l’on s’interroge sur ce qui en réalité aurait pu conduire à ce gap.

Avec une explosion de la dette qui, hormis les avances statutaires de la banque centrale, a augmenté de 2% cet exercice à 3160,1 milliards de Fcfa, une course effrénée vers les marchés financiers, une accentuation des dépenses fiscales et des exonérations douanières, le pays, bien que les autorités écartent l’idée d’un programme avec le Fmi. Surtout que des résultats encourageants viennent d’être notés par le Fmi en ce qui concerne la capacité de résilience de l’économie. «En ce qui concerne l’idée d’un programme d’ajustement structurel, pour l’instant, ce n’est pas envisageable pour le gouvernement », tranche Régis Immongault, ministre de l’Economie.
Commentaires


Comment