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Exploitation des diamants : Francis Mayaga Mikolo : « On a espoir que d’ici fin 2017 on devrait être pays membre du processus de Kimberley »
Publié le mardi 29 novembre 2016  |  Gabon Economie
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Après avoir écouté les experts du Programme d’appui à la gouvernance sectorielle dans les mines (PAGOS-mines) le ministre Magnagna a réaffirmé la volonté du Gabon, non seulement d’intégrer le processus de Kimberley, mais également de se doter d’une loi minière des plus attractives. L’objectif étant de faire du pays une destination idéale pour les investisseurs miniers du monde entier, mais aussi d’y ressentir sur le plan social l’impact effectif de l’exploitation des ressources naturelles. Pour le directeur général de la géologie et de la recherche minière, les négociations d’adhésion du Gabon seraient en bonne voie.

En quoi consiste le Processus de Kimberley ?
On peut remonter aux années 2000 où il y avait pas mal de guerres en Afrique : la guerre au Liberia, Sierra Leone, en RDC, au Zaïre et en Angola. Ces rebellions-là étaient financées par les diamants. Et donc il y a eu une résolution des Nations Unies visant à mettre fin à ce trafic de diamants illicite ; de là est née l’idée de créer une entente entre les pays producteur de diamants. Kimberley aujourd’hui c’est à peu près 81 pays. Il consiste à réglementer tout ce qu’il y a comme commerce et exploitation de diamants. Commerce interne ou externe.

Qu’est-ce qui motive le Gabon à y adhérer ?
Plusieurs raisons. La première c’est qu’historiquement le Gabon a été producteur de diamants. On a eu dans les années 1950, une société qui en exploitait et puis plus tard dans les années 1990, on a eu d’autres grands groupes miniers qui ont fait leur entrée. Donc il est clair que le pays regorge d’un grand potentiel. Aujourd’hui on sait qu’il y a une exploitation de diamant qui existe mais cette exploitation est artisanale parce qu’elle n’est nullement contrôlée par l’Etat.

Est-ce que l’admission au processus de Kimberley constitue un gage de sécurité et procure quelques bénéfices aux États?
Bien sûr. Il faut bien comprendre que dans le processus de Kimberley, en ce qui concerne le Gabon, il n’y a aucun diamant qui sortira du pays sans certificat. Par ailleurs, quand il sort du Gabon, s’il est exporté, il va obligatoirement dans un pays qui lui aussi est membre du processus. En termes de contrôle de production, vous avez une traçabilité. Comme gage de sécurité, vous avez aussi une traçabilité en ce sens que vous évitez aux diamants d’aller dans la contrebande. On peut dire que le Processus de Kimberley a bien fonctionné car aujourd’hui, 99,8% des diamants qui passent par les mécanismes de ce processus. Donc ce ne sont que 2% qui restent dans le trafic illégal contrairement aux années 2000 où on parlait de 15% à 20% environs de diamants qui allaient dans la contrebande.

Quels sont les conditions d’admission pour un État et combien de temps faut-il pour en devenir membre à part entière ?
On peut être un pays producteur de diamants ou pas. La preuve c’est qu’il y a l’Union européenne qui est membre. Mais notons quand même que le processus de Kimberley suit un certain protocole, une certaine procédure avec des organes de gestion qu’il faut mettre en place. D’abord, pour nous pays africains, il faut avoir le potentiel en termes de production de diamants ou avoir le potentiel pour produire plus tard. Ensuite, il faut mettre en place des organes sur le plan national notamment un secrétariat du Processus de Kimberley car, c’est lui qui fera le relai et qui sera l’introducteur du processus dans le pays. Ensuite, il faudra mettre quelques outils techniques notamment un bureau d’expertise et d’évaluation des diamants.
Pour devenir membre à part entière il faut deux ans. Le Gabon est très bien parti. On a commencé à travailler dessus l’année dernière en février 2015. Et là nous revenons de Dubaï pour l’assemblée plénière du processus de Kimberley ou nous sommes allés défendre l’état d’avancement de la démarche gabonaise pour adhérer au processus. On a bon espoir qu’au plus tard fin de l’année 2017, on devrait être pays membre du processus de Kimberley.

Est-ce que ce processus garantit au Gabon une meilleure vente ou une meilleure visibilité pour ses diamants?
C’est évident. Tous les diamants qui sortiront du Gabon seront tracés et forcement quand on exporte on paie les taxes. Et mieux encore, le processus exige que même quand vous avez exporté votre diamant, la taxe est payée par des transactions multiples. Elle est payée de la banque de l’importateur directement au Gabon. Partant de là, l’Etat peut bien contrôler ses flux financiers issus de la filière diamant.

Parlant de la production de diamant au Gabon, où en est-on ? Quels sont les bassins de production de diamant au Gabon ?
Il y avait des statistiques à l’époque parce qu’il existait des sociétés qui exploitaient le diamant ; mais depuis, on a plutôt une exploitation artisanale. Ce qui fait qu’on n’a pas de statistiques sur cette production parce qu’elle va dans la contrebande. D’où, tout l’intérêt d’adhérer au processus de Kimberley et faire en sorte que tout converge par ce processus.

Les principaux bassins sont ceux de Makongonio, Mbigou, Malinga pour la province de la Ngounié, et Mitzic pour le Woleu-Ntem. Des études récentes ont révélé que même dans l'Ogooue-Lolo et le Haut-Ogooué on en trouve, notamment à Lastourville et Okondja.

Entretien réalisé par Modeste Okome
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