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Joseph John-Nambo : «Ali Bongo est le principal allié de l’opposition»
Publié le vendredi 21 mars 2014   |  Gabon Review


André
© Autre presse par DR
André Mba Obame, secrétaire exécutif de la quasi-clandestine Union nationale (UN)


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S’exprimant sur les pages web de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, Joseph John-Nambo, agrégé des facultés de droit, figure de l’Union nationale, membre du «gouvernement du PNUD», conseiller d’André Mba Obame et co-fondateur du courant des Souverainistes, est revenu sur l’état actuel du Gabon, les démissions de certains ténors du PDG, la direction du pays et l’opposition gabonaise, entre autres.

Amené à apprécier les élections municipales et locales du 14 décembre 2013 au Gabon, le Pr Joseph John-Nambo a renseigné qu’en tant que souverainistes au sein de l’Union nationale (UN), ses amis et lui ont jugé utile de ne pas s’impliquer dans ce qu’ils considéraient comme une «énième mascarade électorale organisée par un pouvoir qui s’est spécialisé dans la «kleptomanie électorale» […] Nous ne voulions pas être les complices de cette opération que le raïs du Gabon voulait utiliser pour redorer son image de pseudo démocrate si abimée à l’internationale». Et d’ajouter qu’«au vu des résultats qu’on a bien voulu servir à la communauté nationale et internationale par la «Tour de Pise» électorale du Gabon, il est évident que si les choses avaient été comme dans les pays normaux, l’UN serait sortie largement vainqueur de cette compétition».

Posant son regard sur le PDG, parti politique au pouvoir, John-Nambo pense que «les PDGistes, au lieu de verser dans l’insulte qui est leur arme préférée, feraient mieux de bien réfléchir à ce qui leur arrive en ce moment. Je ne veux pas prétendre ici leur donner des leçons, mais l’histoire politique nous apprend qu’un parti politique, après 20 ans, est appelé à se renouveler, faute de quoi, il sombre dans la vacuité politique et devient une coquille vide».

Amené à expliquer si les démissions de Jean Ping et Jacques Adiahénot tiennent de la «stratégie ou maladresse d’ABO», le professeur de droit estime que «parler de stratégie au sujet d’Ali Bongo, c’est lui accorder trop d’importance en la matière». Mais que c’est ce qu’il considère comme une «gestion catastrophique et chaotique du pouvoir et du pays» par le président Ali Bongo Ondimba, ainsi que «son arrogance qu’il partage avec ses mercenaires de la plume et du micro» qui seraient à l’origine des mécontentements au sein de la formation politique au pouvoir. «Ce n’est même plus de l’ordre des maladresses, j’oserai même parler ici de suicide politique ! En tout cas, aujourd’hui, Ali Bongo est le principal allié de l’opposition». John-Nambo pense que le grief que fait Jean Ping au parti au pouvoir relève du fait qu’il transforme le Gabon en pays virtuel. «C’est justement de transformer ce beau pays en pays virtuel avec l’appui inconditionnel d’un parti à bout de souffle politique et d’amener inexorablement le pays vers des problèmes que les fameux émergents ne sauront pas gérer». Et le Souverainiste de laisser entendre que «Jean Ping ne voulait pas monter sur le Titanic et il a eu raison».

Et lorsqu’on lui fait remarquer que le noyau dur du PDG est pourtant resté soudé, M. John-Nambo voit, lui, la peur qui habite les militants de ce parti. «La majorité de ceux qui entourent ABO est plutôt habitée par la peur que par une quelconque adhésion à sa personne», relève-t-il avant de souligner que cette peur repose sur l’inquiétude de «perdre les postes que beaucoup n’auraient jamais occupé dans un pays normal, peur d’être réduit à néant». «Voilà d’ailleurs pourquoi, nous qui avons osé et qui exposons quotidiennement nos vie dans cet environnement politico-dangereux sommes considérés par beaucoup de Gabonais comme des téméraires, des morts en sursis», a-t-il expliqué.

Parlant de l’opposition gabonaise, l’Agrégé des facultés de droit note qu’elle «essaie comme elle le peut d’exister». «À mon humble avis, elle manque cruellement de détermination et d’envie d’en découdre. C’est ce qui m’a amené à identifier dans l’espace politique gabonais deux types d’opposition, l’opposition du pouvoir, celle qui accompagne le pouvoir dans son aventure suicidaire pour le pays et l’opposition au pouvoir, celle qui recherche avant tout l’alternance et le changement avec au préalable l’instauration d’une véritable démocratie, pas une démocratie à la sauce gabonaise. En tout cas celle dans laquelle je milite est habitée par le désir ardent d’alternance, mes amis de l’UN, en tout cas les Souverainistes, sommes déterminés et décidés à aller jusqu’à l’instauration d’une véritable démocratie dans notre pays ; au péril de nos petites vies», explique-t-il avant de préciser que son souhait est de voir «cette opposition enfin déterminée avec un objectif clair, débarrassée des égos qui caractérisent certains. Une opposition surtout décidée à imposer la tenue de cette Conférence nationale souveraine qui seule pourra nous éviter les fâcheuses conséquences des frustrations et des haines accumulées depuis 2009, année du coup d’État électoral qui a porté le raïs Ali au pouvoir».

En attendant d’avoir une stratégie propre et claire, un programme défini au sein de l’UN, il estime qu’André Mba Obame reste leur champion et déposera certainement une couronne sur la tête de ceux qui ont misé sur sa mort prématurée.

Enfin, appréciant l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, l’universitaire opposant relève que c’est le moins mauvais des systèmes en la matière. Il souhaite cependant qu’elle soit franchement mise en place. Pour lui, ce ne fut pas le cas pour lors des dernières élections locales au Gabon. «On ne peut même pas parler ici de faiblesses puisqu’on a tout simplement assisté à une supercherie, une de plus !»

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