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Fonds gabonais d’investissements stratégiques : un outil au service du développement économique
Publié le vendredi 7 octobre 2016  |  Gabon Economie
Serge
© Autre presse par DR
Serge Mickoto, Directeur général du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS)
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Jusque-là très dépendante de l’or noir, soit 40% du PIB, et 45% des recettes publiques, l’économie gabonaise qui affiche des signes impératifs de diversification depuis des dizaines d’années, a vu la création, par les autorités, d’un fonds d’investissements stratégiques, au titre des mesures initiées dans le processus de multiplication de sources de financement de l’économie et de croissance.

C’est en 2011, après avoir fait ce choix de diversification de ses sources de revenus, que le Gabon a lancé le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), une structure dont la mission principale consistait à gérer les ressources du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG). De manière spécifique, il incombait au FGIS de rentabiliser, via des placements stratégiques, les ressources que l’État gabonais verse annuellement au FSRG issues des recettes pétrolières, soit environ 10 %.

Pour son fonctionnement, le FGIS s’est engagé dans des prises de participations dans des entreprises et dans des projets structurants. En mai 2014, il a investi dix milliards de F CFA (15,2 millions d’euros) dans Oragroup, un établissement bancaire présent dans douze pays africains. Il a également misé sur IHS Towers, un gestionnaire panafricain de tours de télécommunications, souscrit à une récente émission obligataire d’un pays d’Afrique de l’Ouest et injecté une centaine de millions d’euros dans deux fonds panafricains gérés par Edifice Capital, dans les infrastructures (Infrastructure PPP Africa) et l’agriculture (Agriland).

Héritier d’un portefeuille d’une soixantaine de participations détenues directement par l’État auparavant, le fonds en a ajouté une vingtaine en deux ans. « Le FGIS a commencé à investir dès 2012 au Gabon. Par exemple dans la société commerciale gabonaise de réassurance SCG-Ré », souligne Serge Mickoto, directeur général du fonds, qui est financé par 10 % des recettes pétrolières (1 442 milliards de F CFA en 2013), par 50 % des surplus budgétaires ainsi que par les dividendes de ses participations.

Au niveau national (20 % du portefeuille direct à terme), le fonds se positionne sur certains des projets structurants du pays dans le tourisme, la pêche, l’agrobusiness ou encore les télécoms – sans oublier son souci de rentabilité. Intervenue à peu près au même moment que celle des fonds souverains du Nigeria, du Ghana et de l’Angola, la naissance du FGIS s’inscrit dans un mouvement important de création de fonds souverains en Afrique, dont le cas sénégalais (lire l’encadré) est l’un des derniers exemples.

Début 2013, il a créé avec le mauricien Ireland Blyth une coentreprise pour doper l’industrie gabonaise de la pêche. Un projet de 100 millions d’euros au total, qui passe notamment par la relance de l’ex-Société industrielle et frigorifique du Gabon, rebaptisée Gabon Seafood. Il s’est par ailleurs associé à Aman Resorts pour développer l’écotourisme au Gabon. Un projet hydroélectrique est également dans sa ligne de mire, mais il n’a pas encore abouti. « Il est trop tôt pour dresser un premier bilan car ces projets structurants démarrent à peine.», reconnaît Claude Ayo-Iguendha, banquier et président du conseil d’administration du FGIS.

Au niveau international
Le volet « investissement extérieur » (80 % du portefeuille direct) a pour principal objectif de dégager des ressources futures en favorisant une rentabilité régulière. Le FGIS investit ainsi dans d’autres fonds d’investissements qui interviennent par exemple dans des industries qui n’existent pas ou peu au Gabon et qui génèrent de la rentabilité, aussi bien au Gabon qu’à l’étranger, dans des entreprises naissantes ou établies, dans les infrastructures, les mines, la gestion portuaire… Bref, dans les secteurs clés identifiés par la politique d’émergence du le gouvernement.

Lors d’un exposé, il y a quelques mois, devant la représentation diplomatique accrédité à Libreville, à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, l’administrateur directeur général, Serge Mickoto Chavagne a indiqué que le gouvernement mise sur cet instrument pour contribuer au développement du pays. Ce forum thématique a revêtu une grande importance dans un contexte économique toujours difficile et dans lequel les investissements étrangers peuvent, plus que jamais, avoir un impact positif sur l’économie.

Selon Serge Mickoto Chavagne, le FGIS a pour objectif de contribuer au développement de toutes les filières utiles à l’économie du Gabon hors pétrole. Tout comme il favorise le développement d’une épargne intergénérationnelle, véritable « levier opérationnel pour la préservation des richesses pour les générations futures ». Dans ce cadre, il est appelé à susciter des investissements domestiques ou issus d’entreprises étrangères dans des secteurs jugés importants pour l’économie gabonaise. C’est un instrument important qui joue un rôle stratégique au sein de l’économie gabonaise ».

Les investissements réalisés aujourd’hui par le FGIS sont destinés à lisser l’épargne intergénérationnelle. Le FSRG est aussi un fonds de développement. Les projets qu’ils financent doivent ainsi permettre à l’économie gabonaise, pour l’instant, largement dépendante du pétrole de se diversifier. Le souhait étant qu’à court terme, il devienne également un fonds de stabilisation et participe au budget de l’Etat gabonais. « Lorsque le capital minimum de 500 milliards FCFA sera atteint …, (…) une partie des ressources du FSRG pourront dès lors financer le budget de l’État et ainsi largement investir dans les travaux d’infrastructure nécessaires à la croissance.», souligne Serge Mickoto Chavagne.

Pour atteindre son essor, le FGIS se doit d’amplifier ces mouvements, à condition toutefois que ses investissements soient bien réalisés. D’ores et déjà, l’apport du FSRG au budget gabonais va probablement permettre au pays d’améliorer sensiblement la qualité de ses infrastructures. Une stratégie à long terme qui, si elle est rondement menée, devrait assurer un développement économique durable au Gabon.
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