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Présidentielle 2016 : Mis sur écoute, les observateurs de l’UE bientôt visés par une enquête
Publié le lundi 3 octobre 2016  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le ministre d’Etat en charge de de la Justice, garde des Sceaux de la République, Denise Mekam’ne
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Après avoir mis ses membres sur écoute, les autorités gabonaises annoncent l’ouverture imminente d’une enquête visant la Mission d’observation électorale de l’Union européenne dans le cadre de la dernière présidentielle.

Pour avoir révélé «la marginalisation de la Cenap», déploré «le manque de transparence des organismes de gestion des élections» et émis des doutes sur les résultats du scrutin présidentiel du 27 août 2016 au Gabon, notamment dans la province du Haut-Ogooué, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne s’est attirée les foudres des autorités gabonaises. Plus d’un mois après la publication de son premier rapport sur la tenue de cette élection, le gouvernement gabonais annonce l’ouverture imminente d’une enquête. Celle-ci devrait permettre de faire la lumière sur la prétendue impartialité des membres de la MOE-UE (Mission d’observation électorale de l’Union européenne).

Dans un communiqué daté du 30 septembre 2016, Denise Mekam’ne, ministre de la Justice, dit avoir récemment pris «connaissance d’éléments laissant apparaître des dysfonctionnements dommageables de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne». Et dans les prochains jours, annonce-t-elle, l’ensemble de ces éléments seront transmis aux autorités judiciaires gabonaises «afin de procéder aux vérifications indispensables et actes d’enquête nécessaires, dans le respect des règles procédurales applicables».

«Eléments» : écoutes téléphoniques

Parlant des «éléments» que le gouvernement gabonais dit avoir recueillis, le Journal du dimanche indique, dans sa livraison du 2 octobre 2016, indique qu’il s’agit en réalité d’écoutes téléphoniques. Le JDD dit avoir eu accès à «une vingtaine d’enregistrements clandestins». Au moins six personnes ont été mises sur écoute par les services secrets gabonais, indique l’hebdomadaire, qui n’a pas manqué de révéler quelques passages. Certaines conversations enregistrées font état des craintes des fonctionnaires gabonais, mais surtout des doutes des observateurs.

«Ils sont en train de chercher comment tricher et que ça ne se voie pas trop», aurait déclaré un observateur de l’UE à un autre qui lui aurait répondu : «Bongo sait qu’il a perdu, mais comment il va faire pour annoncer qu’il a gagné ?» Le 31 août 2016, à l’annonce des résultats du scrutin et de la victoire d’Ali Bongo, la chef adjointe de la mission, Polyna Lemos, aurait d’ailleurs téléphoné à un de ses collègues et lui aurait dit : «Ils ont fait exactement ce que j’espérais qu’ils n’allaient pas faire.»

Une tentative de décrédibiliser le rapport final de la MOE-UE

Si l’initiative des autorités gabonaises peut surprendre, certains prétendent que l’enquête annoncée est une façon pour Libreville de se venger de la MOE-UE, accusée de n’avoir pas respecté le «contrat» signé avec le gouvernement gabonais. «La République gabonaise avait invité la Mission d’observation électorale de l’Union européenne et ses observateurs à se rendre sur place afin de suivre toutes les phases du processus électoral de manière impartiale», rappelle le communiqué du ministre de la Justice, qui espère désormais que Bruxelles prenne «à son tour les mesures qui s’imposent». Pour d’autres, cette enquête apparaît comme une tentative de dénigrement de la MOE-UE. Après l’intervention de diverses personnalités ayant, chacune son tour, déploré la liberté des observateurs, Libreville tenterait de prendre à contre-pied le rapport de synthèse des émissaires de Bruxelles, qui devrait être rendu public d’ici à deux mois. Un rapport qui ne devrait pas manquer de faire apparaître les différentes irrégularités constatées lors du processus électoral au Gabon.

Pour des observateurs de la vie politique, cette affaire risque d’envenimer la relation déjà fortement fragilisée entre Bruxelles et Libreville depuis quelques semaines.
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