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Cérémonie d’investiture :Discours prononcé par SE Ali Bongo Ondimba
Publié le mardi 27 septembre 2016  |  Présidence
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© Autre presse par DR
Cérémonie d`investiture du président Ali Bongo
Mardi 27 septembre 2016. Libreville. Le président réélu du Gabon, Ali Bongo Ondimba a prété serment en présence de quatre chefs d’Etat africains.
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Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernements, Représentants des pays amis,
Madame le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Corps constitués,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques et Représentants des Organisations Internationales,
Mesdames et Messieurs les élus locaux,
Messieurs les Chefs d’Etat et Chers Frères

Au nom du peuple gabonais, je voudrais vous souhaiter la plus cordiale des bienvenues dans notre pays, et exprimer toute notre joie et notre reconnaissance de vous savoir parmi nous en ce jour solennel de cérémonie d’investiture.

En faisant le déplacement de Libreville, vous avez ainsi voulu témoigner au peuple gabonais votre amitié et les liens qui unissent si heureusement le Gabon à vos pays respectifs.

Soyez-en sincèrement remerciés et recevez l’hommage du peuple gabonais et de toutes les Institutions de la République gabonaise.

Mesdames et Messieurs, Distingués Invités,

Mes chers Compatriotes,

Le Peuple gabonais a fait le choix de la démocratie et de l’Etat de droit. J’ai eu l’occasion de dire que la démocratie est un processus exigeant et difficile. C’est un grand acte de confiance.

La Démocratie, c’est décider qu’un million huit-cent mille personnes sauront écrire ensemble leur histoire, qu’ils sauront se parler sans se battre et que leurs différents ne seront jamais plus forts que leur passion pour leur pays et leur unité.

Ces valeurs font désormais partie de notre vivre-ensemble.

Aussi, est-il du devoir du Président de la République élu que je suis, de veiller à l’ancrage et à la sauvegarde de ces valeurs que nous avons choisies et qui fondent la société tout en marquant notre ouverture au monde et au progrès.

Le progrès c’est l’affaire de tous. Et pour qu’il soit ainsi, il faut le consensus et le respect des Institutions et du rythme démocratique.

Mesdames et Messieurs, Distingués invités,

Mes Chers compatriotes,

Le 27 août dernier, notre pays a organisé l’élection présidentielle, à travers un processus démocratique reconnu par tous, y compris par les observateurs étrangers.

C’est le lieu pour moi ici de féliciter tous les acteurs qui ont pris part, chacun à leur niveau, et tout particulièrement les électeurs qui ont fait montre de responsabilité et de patriotisme.

Après l’examen des recours déposés par certains candidats auprès de la Cour constitutionnelle comme les y autorise nos lois, il en est ressorti que la majorité des Gabonais m’ont choisi pour présider aux destinées du Gabon pour les 7 prochaines années.

Je voudrais donc remercier ceux des Gabonaises et des Gabonais qui ont porté leurs suffrages sur ma personne, me donnant ainsi la charge d’un deuxième mandat.

Quant aux autres, je comprends qu’ils aient voté pour d’autres compatriotes. C’est cela le jeu normal de la démocratie, qui donne à chaque électeur la liberté de voter pour son candidat.

Je suis, par votre choix, devenu le président de tous les Gabonais, sans distinction de quelque nature que ce soit.

C’est à ce titre que je viens de prêter serment devant la Nation et le Monde.

Cette victoire du Peuple gabonais m’oblige et me lie à œuvrer avec détermination pour garantir la cohésion sociale et assurer le développement harmonieux et durable de notre pays.

Mesdames et Messieurs,

Mes chers compatriotes,

Si je peux me réjouir du bon déroulement du processus électoral et apprécier la maturité politique du peuple gabonais, je voudrais cependant déplorer tous les événements malheureux qui ont suivi l’annonce des résultats du 31 août dernier.

Qu’il me soit donc permis à cet instant de me joindre à la douleur des familles qui ont perdu, qui un proche, qui un investissement.

Comme je l’ai dit précédemment, le décès d’un de nos compatriotes est un drame. Celui de plusieurs personnes une catastrophe.

A ceux qui ont perdu leurs biens, acquis au prix de lourds sacrifices, je voudrais aussi témoigner de ma profonde compassion.

A nos forces de défense et de sécurité, je voudrais les féliciter pour leur bravoure et leur professionnalisme. Toutes choses qui nous ont évité de connaitre une plus grande désolation. Qu’elles en soient remerciées et reconnues par la Nation.

Mes chers compatriotes,

Les élections sont terminées. Il nous faut maintenant passer à autre chose.

Nous devons nous remettre au travail. Car c’est par le travail que nous allons développer notre pays et assurer l’épanouissement de tous.

Je tends une fois de plus ma main à toutes les Gabonaises et à tous les Gabonais, pour qu’ensemble nous tirions les leçons du passé afin d’envisager un meilleur avenir à notre beau pays, qui a besoin de tous ses enfants et de toutes les compétences.

Pour ma part, j’ai compris le sens du vote des Gabonais.

J’ai bien compris le doute de certains,

Et, j’ai bien perçu la déception d’autres encore.

Mes chers compatriotes,

Notre pays traverse une période préoccupante de son histoire. Chacun de nous doit pouvoir prendre conscience des difficultés économiques et sociales que nous traversons et des défis politiques que nous avons à relever tous ensemble.

C’est pourquoi, conformément à la tradition africaine en général, et bantoue en particulier, j’invite toutes les forces vives de la Nation à s’asseoir ensemble afin de trouver les solutions qui satisfassent nos compatriotes. Chez nous, la palabre se règle en famille, dans le corps de garde.

C’est l’héritage que nous avons reçu des pères fondateurs de la République : les Présidents Léon MBA et El Hadj Omar BONGO ONDIMBA qui nous ont inculqués les valeurs d’union, de travail et de justice.

Nous avons tous le devoir de ne point ériger un mur entre nous. Car, la tolérance est mère de la Paix.

J’invite donc toutes les filles et tous les fils du Gabon à participer à sa construction sur des bases plus saines.

Je sais que les Gabonais sont loin d’être naïfs pour comprendre que des comportements blâmables ont gangrené notre société.

Nous devons nous ressaisir et nous garder d’entretenir ces maux qui malmènent notre vivre-ensemble.

Vous pouvez compter sur moi pour faire disparaître toutes ces attitudes négatives pour laisser place au respect de l’autre, à l’entente, à la fraternité et au dialogue. Nous n’avons pas d’autres choix.

Je souhaite que ce dialogue ait lieu.

Je souhaite que ce dialogue soit serein pour mieux éclairer nos intentions.

Je souhaite que ce dialogue n’ait qu’un seul objectif, le bien de tous, le bien de chacun.

Je veux que ce dialogue nous sorte définitivement de la logique du conflit permanent qui dénature fortement nos valeurs, nos relations et notre vivre-ensemble. Nous devons entrer dans une dynamique nouvelle empreinte de concorde et d’apaisement.

Nous devons régler nos problèmes entre Gabonais au Gabon, et au besoin avec l’aide de nos frères africains.

C’est l’occasion de remercier tous les Africains, épris de paix et de justice, ainsi que l’Union Africaine pour avoir soutenu le Peuple Gabonais et leur apporter de sages et précieux conseils pendant les épreuves que nous venons de traverser.

Rien sur notre Continent ne se fera sans les Africains, comme l’ont déjà dit avant nous les Pères des Indépendances africaines.

Mes chers compatriotes,

Notre Pays, notre Continent, ont besoin de nouvelles espérances pour lutter et contrer le désespoir chez bon nombre d’entre nous.

Il n’y a pas de fatalité à la pauvreté, au chômage, à la maladie, à la souffrance et à l’ignorance. Ce sont des combats qu’il nous faut mener au quotidien.

Il faut donc œuvrer avec plus conviction et détermination pour rétablir l’espérance chez tous nos compatriotes, car l’espoir est un état d’esprit que nous devons reconquérir pour mieux affronter les écueils et relever les défis qui se dressent chaque jour devant nous.

C’est tout le sens du programme pour l’égalité des chances que je vous ai proposé durant ma campagne.

Ce programme pour une République plus juste, plus solidaire et apaisée, va créer, j’en suis convaincu, une nouvelle espérance chez les jeunes, les femmes, les personnes vivant avec un handicap et plus particulièrement les personnes économiquement faibles.

Pour y parvenir, nous devons investir massivement dans l’éducation et la formation des jeunes, adaptées aux réalités économiques, sociales et environnementales pour leur assurer employabilité et épanouissement.

Cette jeunesse, qui représente un peu plus de la moitié de notre population, mérite toute notre attention afin de lui redonner la confiance nécessaire pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain. Ce septennat qui s’ouvre va lui être entièrement consacré comme je m’y suis engagé.

De même qu’il nous faut impliquer davantage la femme gabonaise dans les mécanismes de décision et de gestion de la chose publique. La décennie de la femme en cours doit nous permettre de poursuivre le processus de son autonomisation et de la garantie de tous ses droits.

Il s’agit pour moi ainsi d’assurer à la famille gabonaise, noyau essentiel de notre société, un avenir confiant, un avenir prometteur qui ne peut être assuré que dans un pays où règne la paix, la stabilité et la concorde.

Mes chers compatriotes,

Lors de mon premier mandat, je me suis inscrit sous le signe de l’émergence.

Je me suis engagé à construire durablement un Gabon nouveau, reposant sur les piliers que sont la diversification de l’économie, la bonne gouvernance, la promotion du capital humain.

Je vais poursuivre sur cette lancée de ma vision du développement de notre pays tout en mettant toutes les mesures correctives nécessaires à l’ajustement conjoncturel de mon programme pour un Gabon émergent à l’horizon 2025.

C’est dans ce sens que j’engagerai le Gouvernement que je nommerai dans les prochains jours, afin qu’il propose aux Gabonaises et aux Gabonais, qui ont manifesté leur impatience, les mesures concrètes pour améliorer leur bien-être et vivre dans un environnement sain et propice à leur épanouissement.

Je voudrais aussi rassurer nos différents partenaires économiques nationaux que nous resterons à leur écoute pour bâtir ensemble les nouveaux mécanismes à même de favoriser la création de plus de richesses et partant celle de plus d’emplois.

Nous devons inévitablement refonder la confiance et offrir de nouvelles opportunités d’investissement. Pour cela, le Gouvernement devra désormais tenir ses engagements.

Ces mêmes engagements doivent être tenus à l’égard de tous nos partenaires internationaux qui ont choisi de faire confiance à notre pays.

L’amélioration du climat des affaires doit demeurer une préoccupation de tous les instants.

Mes chers compatriotes,

Dans le cadre de la consolidation de notre démocratie et de l’Etat de droit, il est plus que jamais devenu nécessaire, et vous en conviendrez avec moi, de mener une véritable réflexion devant aboutir à des réformes constitutionnelles ambitieuses et courageuses.

Qu’il s’agisse des élections à deux tours, de la limitation et de la durée des mandats électifs. Comme je l’ai déjà dit, tout devra être mis sur la table, sans tabou, ni soupçon.

Toutes les forces vives de la Nation doivent participer à ce travail de modernisation et de refondation de notre constitution afin de construire des Institutions encore plus fortes plus ancrées dans nos valeurs, et davantage au service du développement. Il en va de l’avenir de notre pays.

Le fond et le format de ces discussions devront être préalablement définis.

Mes chers compatriotes,

Je voudrais rassurer les partenaires internationaux, et en particulier nos partenaires traditionnels, que nous ne ménagerons aucun effort pour maintenir l’entente et l’amitié entre nos peuples.

Aux côtés de tous les pays amis, le Gabon compte jouer pleinement son rôle dans le concert des Nations. Nous tiendrons nos engagements internationaux et assumerons toutes nos responsabilités, en particulier dans le domaine de la protection de l’environnement et de l’utilisation rationnelles de nos ressources naturelles.

De même, mon pays restera attaché aux idéaux de dialogue et de paix pour le développement et l’épanouissement des peuples.

Nous continuerons à privilégier la force des idées plutôt que celle des armes, tant au plan bilatéral que multilatéral.

L’engagement du Gabon en faveur de l’intégration africaine aussi bien au sein de la CEMAC, de la CEEAC que de l’Union Africaine demeurera entier.

Mes chers compatriotes, Distingués invités,

Je reste conscient que notre pays devra rentrer dans une nouvelle ère : celle d’un Gabon protecteur, plus juste et plus prospère. C’est dans ce cheminement collectif vers un destin partagé et dans la paix que je m’investirai pour notre Gabon d’Abord.

Je vous exhorte à toujours préserver l’héritage de la Paix et de l’Unité nationale, nos biens communs.

Et sous le regard de Dieu, œuvrons, comme l’enseignait Saint François d’Assise, à demeurer des instruments de paix afin que là où il y a de la Haine, nous puissions apporter l’Amour, et, là où il y a la Discorde, nous puissions apporter l’Harmonie.

Le Gabon, notre pays, doit demeurer ce havre de Paix et de Fraternité pour toujours garantir la cohésion nationale. J’ai confiance au Peuple Gabonais, en ses capacités et en son génie.

Que Dieu bénisse le Gabon.

Vive l’Afrique, Vive le Gabon. Je vous remercie.
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