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Dialogue politique d’Ali Bongo : Un appel diversement apprécié
Publié le mardi 27 septembre 2016  |  Gaboneco
Ali
© Autre presse par DR
Ali Bongo Ondimba
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Après la réélection très contestée de l’actuel Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d’août dernier, celui-ci, conscient cette fois du clivage d’un pays profondément divisé par une élection atypique, appelle désormais ses adversaires au dialogue. Certains y voient une absolue nécessité pour ressouder une nation en crise, d’autres dénoncent au contraire une tentative désespérée d’un Président isolé, cherchant un faire-valoir à son coup de force électoral par un simulacre de dialogue.

Un impératif pour réconcilier un pays divisé, un cadeau empoisonné en direction de l’opposition, etc… les réactions qui fusent depuis l’invite au dialogue faite par Ali Bongo Ondimba achèvent désormais de renforcer le clivage abyssal, qui divise le pays à la suite de la réélection très polémiquée, le 23 septembre dernier de l’actuel Chef de l’Etat.

En effet, avec 50,66% des suffrages contre 46,14% pour son principal rival, Jean Ping, Ali Bongo qui a longtemps récusé toute idée d’un Gabon en crise semble certainement se rendre à l’évidence, à la suite de la présidentielle douloureuse du 27 août dernier. Ce qui de facto inclut une énorme impossibilité pour lui de gouverner dans un tel climat de défiance et de haine réciproque. Surtout que les réactions de la communauté internationale sur sa réélection sont d’une froideur jamais égalée.

D’où l’invite au dialogue du Président de la république, dans le but de cueillir quelques petits opposants malheureux à la dernière présidentielle pour faire partie de son prochain gouvernement. Ce qui pourrait lui garantir une certaine légitimité qui, pour l’instant accable cruellement son sacre, surtout au vu des suffrages qui consacrent sa victoire, mais aussi de la contestation de plus en plus féroce qui l’entache.

Vu sous cet angle de la simple distribution des portefeuilles, le dialogue ne sera qu’une simple mangeoire de plus, comme il en a toujours été question dans notre pays pour ce genre de retrouvailles.

Le dialogue pour être dialogue devra intégrer toutes les questions qui fâchent, et qui ont constitué le cocktail de grabuge post-électoral ayant marqué la réélection d’Ali Bongo. Le dialogue national devra élaguer tous les tabous qui font ombrage à l’alternance politique au Gabon tels que le scrutin à deux tours, la limitation des mandats présidentiels, etc…

C’est là où le bât blesse, et il revient aujourd’hui au camp présidentiel de lever tous les blocus à ce sujet, comme l’avait promis Ali Bongo lui-même, lors de son passage devant les deux chambres du parlement. Passage lors duquel le Chef de l’exécutif avait d’ailleurs dit qu’il était « prêt à discuter de tout, y compris des mandats politiques ». Voilà l’impératif qui devra figurer en première place au menu du dialogue auquel tient désormais Ali Bongo.

Réactions de l’opposition

C’est une opposition divisée comme à son habitude. D’un coté on a les modérés parmi lesquels les « petits candidats » malheureux comme Bruno Ben Moubamba, Dieudonné Minlama Mitongo et autres candidats dits de « façade », qui multiplient depuis le terme du scrutin des signes de rapprochement avec Ali Bongo, et dont on sait déjà qu’ils accepteront sans barguigner tous les mets qui leur seront servis.
Seule différence parmi eux, celle Pierre Claver Maganga Moussavou, le Président du parti social démocrate qui se dit prêt à discuter, à condition que la discussion porte sur le redécoupage administratif, l’élection à deux tours, la limitation des mandats et toutes les autres questions hostiles à la démocratie.

La deuxième tendance de l’opposition est composée quant à elle des radicaux essentiellement regroupés autour de Jean Ping.
Pour ceux-là, il n’est pas question d’aller au dialogue convoqué par Ali Bongo Ondimba, qui n’a plus de légitimité parce qu’ayant perdu l’élection.

Un bras de fer qui n’est pas prêt d’assouplir les choses, même si dialogue politique il devait y avoir avec l’autre bord de l’opposition.

Charles Nestor NKANY
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