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Gabon : allocution de Mr Zacharie MYBOTO, Président de l’Union Nationale
Publié le mardi 18 mars 2014   |  gabonlibre


Zacharie
© Autre presse par DR
Zacharie MYBOTO, président de l`Union Nationale.


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Madame et Messieurs les membres du Bureau National,

Militantes et militants, mes chers compatriotes,

Pendant trois jours, les 14, 15 et 16 mars 2014 se sont tenues les premières journées de réflexion de notre Parti sur les trois thèmes porteurs que sont : (1) L’Union Nationale : Bilan et perspectives, (2) La problématique de l’alternance par la voie démocratique et (3) l’égalité des femmes, c’est le développement de toutes et tous.

Ces journées qui ont réuni des militantes et militants de Libreville et ceux venus d’autres localités du pays ont été très riches d’enseignements tant les débats et les échanges, passionnés parfois, ont été constructifs comme en témoignent les recommandations qui viennent de sanctionner nos travaux. Je vous en félicite très chaleureusement au nom du Bureau National et au mien propre.

Chers militantes et militants,

Vous avez eu à réfléchir, entre autres, sur la situation de l’Union Nationale, son fonctionnement, son financement, sa réhabilitation, la mobilisation et la remobilisation de ses militants. Votre réflexion a également porté sur les élections avec la ferme détermination de revenir à l’élection à deux tours pour tout scrutin uninominal, sur la nécessité de la limitation du nombre de mandats du Président de la république, sur la nécessaire cohésion de l’opposition, sur la condition de vie du Gabonais et sur le musellement des médias de service public. La sous représentativité des femmes, la participation des femmes aux élections, l’instauration d’une politique de quotas, le maintien d’une organisation de femmes au sein du Parti sont autant de sujets qui ont été évoqués lors de l’atelier « Femmes et politique ».

Au terme de ces journées de réflexion, je voudrais vous remercier pour votre confiance et pour le travail abattu. J'apprécie à sa juste valeur la détermination et la sérénité qui ont prévalu tout au long de ces trois (3) jours. Oui vous avez fait montre d’un état d’esprit exemplaire, mélange de dépassement, de fidélité à nos engagements, de solidarité à toute épreuve, de courage et de dévouement.

Mes remerciements s’adressent particulièrement à Madame Paulette Missambo, Vice-président de l’Union Nationale, qui a assuré avec succès la direction de l’ensemble des travaux. Ils s’adressent ensuite aux militantes et militants qui ont bien voulu accepter de participer aux travaux préparatoires et sont restés mobilisés depuis le 07 ce mois de mars.

C’est aussi et surtout à vous tous, militantes et militants de l’Union Nationale, venus de tout le pays, que je voudrais dire merci et bravo. Merci et bravo pour l’affirmation de votre détermination et votre engagement pour ce « Gabon pour tous » que l’Union Nationale continue d’appeler de ses vœux.

Le 30 décembre 2009, en annonçant notre décision de créer un Grand parti politique de l’opposition, nous avions déclaré :

« Qui pourra nous croire encore si pour vouloir le changement dans notre pays, nous ne changeons pas nous-mêmes notre manière de faire la politique pour servir les intérêts du plus grand nombre et non plus ceux de nos seuls maisons, villages et ethnies ? La réalisation de cet impératif de changement passe nécessairement par la conjugaison des efforts et des intelligences de tous ceux qui placent le Gabon au-dessus de leur position personnelle de pouvoir. Leur rassemblement s'impose maintenant. »

Ce que ces journées de réflexion confirment, et dont je n’ai jamais douté, c’est la détermination qui habite depuis sa création l’ensemble des militantes et militants de l’Union Nationale. L’Union Nationale, notre Parti politique est un acte de foi en notre pays, notre réponse à l’espérance de nos concitoyens.

Je sais que de nombreuses questions hantent nos militants, dont entre autres, celles-ci : Quel est le statut de l’Union Nationale aujourd’hui ? Quelle est sa stratégie de mobilisation et d’implantation ? Comment l’Union Nationale entend-elle se positionner face aux dynamiques nouvelles nées, d’une part, des résultats des dernières élections locales, d’autre part, des défections enregistrées dans les rangs du PDG ? Comment comptons-nous nous organiser face à la partialité de l’administration et des institutions ?

Il convient, dès à présent, de mettre toutes ces questions en débat public. Chacun aura compris pourquoi l’Union Nationale a demandé depuis le mois de juillet 2012, la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine pour permettre à l’ensemble des forces vives de la Nation de formuler des mesures consensuelles, globales et pertinentes à même d’amener le Gabon à surmonter la crise morale, politique, institutionnelle, économique, sociale et culturelle qu’il traverse depuis 2009.

Comme toujours lorsque la situation est complexe, il faut garder en tête les principes. Notre objectif, notre mission, notre devoir est d’imposer l’alternance démocratique au pouvoir d’Etat grâce à des élections transparentes, libres et crédibles. Je suis convaincu que le renouveau de notre combat est en marche, que l’unité de tous les démocrates est possible. Comme vous, je vois les lignes bouger. Je sais que si nous nous organisons, le basculement politique pour lequel nous luttons va se produire.

C’est le lieu de saluer l’arrivée dans l’opposition de personnalités notables que sont Messieurs Jean Ping et Jacques Adiahénot. Je veux ici leur dire tout le soutien de l’Union Nationale et les assurer de notre disposition à nous ouvrir à toutes les énergies et toutes les intelligences afin de construire ce grand rassemblement qui seul peut nous mener vers l’alternance. En dépit de la campagne d’injures, de calomnie et de dénigrement dont ils font l’objet de la part du pouvoir établi et de ses sicaires, je les encourage à ne pas céder et leur dis, si besoin s’en trouve encore, que les méthodes utilisées à leur encontre sont celles des faibles. Oui, l’injure, la calomnie et le dénigrement sont l’arme des faibles ! Et c’est parce que le pouvoir établi se sent ébranlé dans ses fondements qu’il a peur et se complait dans l’abaissement du débat démocratique.

Les propositions pertinentes qui ont été formulées vont constituer la feuille de route de notre Parti pour les prochaines semaines et les prochains mois. Nous considérons ces recommandations et propositions comme un mandat confié au Bureau National en vue des échéances futures. Dans les prochains jours, nous nous réunirons pour prendre toutes les initiatives et toutes les décisions pour leur mise en œuvre.

Le Bureau National ira à la rencontre de nos compatriotes sur l’ensemble du territoire pour réaffirmer notre détermination dans la lutte pour l’alternance démocratique au Gabon.

Naturellement, nous aurons besoin de tous. Naturellement, nous vous demandons de vous tenir prêts, de dépasser la peur. Oui, il faut vaincre la peur ! Oui, n’ayez pas peur !

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais avec gravité et de manière solennelle interpeller le Pouvoir, l’autorité judiciaire, l’ensemble des Institutions de la République Gabonaise, l’ensemble de la communauté nationale et la Communauté internationale.

Depuis 38 mois, ce pouvoir a arbitrairement retenu les salaires d’une dizaine de fonctionnaires membres de l’Union Nationale au seul motif qu’ils ont exprimé, en dehors de leur cadre de travail, leurs opinions politiques.

Depuis 38 mois, Raphaël BANDEGA-LENDOYE, John NAMBO, Marie-Agnès KOUMBA, Francis AUBAME, Fabien MBENG EKOROZOCK, Jean Grégoire MAPAGA, Michel DELBRAH, Alfred MEMINE ME NZUE, Thierry NANG et Paul-Marie GONDJOUT ont leurs salaires arbitrairement séquestrés alors qu’ils continuent à se rendre à leur travail.

Ces fonctionnaires n’ont jamais été poursuivis par la justice. Ils n’ont jamais été traduits en Conseil de discipline. Depuis plus de deux ans, ces fonctionnaires ont saisi le Conseil d’Etat pour dénoncer l’abus de pouvoir manifeste dont est coupable le régime et cette requête est demeurée à ce jour sans réponse. Cela est inacceptable. Nous prenons à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur cette violation des droits fondamentaux de ces concitoyens.

Le combat politique, notre combat pour notre pays est une responsabilité personnelle et aussi collective qui doit interpeller chaque Gabonaise et chaque Gabonais. Nous demandons que cette situation d’injustice avérée soit régularisée au plus vite.

Mesdames et Messieurs,

La situation du pays devient chaque jour de plus en plus critique. Le pouvoir établi est de plus en plus impuissant, dépassé par les événements, divisé. Son incompétence et son amateurisme ne sont plus un secret pour personne. Et, les Gabonais de toutes les classes sociales n’en peuvent plus de ce pouvoir insouciant, téméraire.

Faut-il encore dire que le Gabon se porte mal ? Faut-il encore dire que ce Pouvoir a lamentablement échoué, qu’il n’a rien entrepris qui tienne compte des aspirations profondes et légitimes du peuple gabonais ? Faut-il encore dire que les institutions de la République perdent chaque jour de leur crédibilité, que le Gabon n'est plus dirigé, qu'il glisse sur la pente dangereuse du chaos ?

La communication, aussi ostentatoire soit-elle ne peut servir de politique économique et sociale pour un pays. Depuis plusieurs semaines, à la brutalité de ce régime, à l’amateurisme de ces femmes et de ces hommes qui se sont frauduleusement installés à la tête de notre pays et que nous n’avons eu de cesse de dénoncer depuis 2009, vient de s’ajouter le populisme.

Comme toujours, le pouvoir tente de dresser les Gabonais les uns contre les autres. Hier c’étaient les provinces et les ethnies qu’on tentait d’opposer. Aujourd’hui, ce sont des catégories de fonctionnaires qu’on présente comme responsables de la pauvreté au Gabon. Nous dénonçons avec force cette dérive populiste du pouvoir et constatons avec tristesse que le Gouvernement et le Parlement l’accompagnent avec servilité dans cette dérive.

Ce pouvoir veut faire croire aux Gabonais qu’il découvre, grâce à une étude confiée à un certain Cabinet, que les Gabonais vivent, pour un grand nombre, en dessous du seuil de pauvreté. Mais cette réalité est connue de tous, y compris du pouvoir. Pour preuve, le document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, produit par le Gouvernement, puis adopté par le Parlement de notre pays en 2005, était déjà parvenu aux mêmes conclusions.

Mesdames et Messieurs du pouvoir, il ne s’agit plus de découvrir la pauvreté au Gabon, il s’agit de l’endiguer. Or quatre années ont passé et vous n’avez rien fait dans ce sens.

La pauvreté des Gabonais n’est rien d’autre que le voile de fumée que le pouvoir veut vainement placer à ses fenêtres pour dissimuler son échec. C’est de l’enfumage et il faut le dire. C’est du populisme et cela est grave, irresponsable et dangereux. Au lieu de le comprendre et agir en conséquence, le pouvoir livre des boucs émissaires.

Lorsqu’un pouvoir dresse son pays contre ses entreprises, lorsque qu’un pouvoir dresse volontairement ses citoyens les uns contre les autres, cela s’appelle du populisme. Et ce populisme doit être dévoilé et dénoncé. Et l’Union Nationale condamne avec force, cette forme nouvelle que prend le pouvoir illégitime d’Ali Bongo.

Ce que veulent les Gabonais accablés par la pauvreté, tous les Gabonais, c’est avoir pour chacun et pour tous, une vie meilleure. Une vie meilleure, c’est d’abord un emploi. Une vie meilleure c’est aussi un bon système de santé, un système éducatif performant, un cadre de vie agréable. Cela est possible pour qui aime son pays. Les Gabonais ne veulent pas partager la pauvreté. Les Gabonais veulent partager la richesse de leur pays. Mais la richesse du Gabon est depuis 2009 malheureusement au service du pouvoir et ses affidés.

A ce stade, nous n’osons plus demander où sont passés les 5000 logements par an. Nous avons compris que les Gabonais devront désormais faire le deuil de ce mensonge de l’Emergence. Mais ce n’est pas en passant d’un mensonge à un autre que ce pouvoir parviendra à tromper le peuple Gabonais, ni à lui dissimuler son échec. A-t-il jamais eu la moindre ambition pour le Gabon me diriez-vous ?

Oui, la situation sociale du Gabon, la situation de précarité dans laquelle les Gabonais se trouvent est une aberration, une incongruité. L’Union Nationale le dit depuis quatre ans avec insistance et chaque jour qui passe lui donne raison.

Le scandale du Gabon, celui contre lequel nous nous battons, ce sont les quartiers de Libreville qui n’ont pas d’eau courante depuis quatre ans parce qu’un pouvoir incompétent se trouve en incapacité de se donner les moyens de résoudre cette question vitale. Le scandale du Gabon, ce sont les ordures qui s’amoncellent et empestent nos villes. Le scandale du Gabon c’est un pouvoir d’injustices sociales criardes.

Gabonaises, Gabonais,

Le Gabon est votre pays. Le Gabon est notre pays. C’est celui que la vie nous a offert et c’est le seul héritage que nous laisserons à nos enfants, à nos petits-enfants et aux générations futures. Nous devons nous battre pour notre pays et n’accepter que rien, ni personne ne le réduise à la vache à lait d’un pouvoir kleptocrate et monarchisant.

Gabonaises, Gabonais, nous devons nous dresser contre l’inacceptable et sauver notre pays des agissements dangereux de ce pouvoir avec son parti le PDG. Unissons-nous ! Unissons nos efforts et nos talents pour débarrasser notre pays de ce danger.

Avant de terminer, je voudrais réaffirmer aux militantes et militants ici présents que votre recommandation relative à la réhabilitation de l’Union Nationale, je l’entends comme une résolution. La réhabilitation de l’Union Nationale est notre Combat, notre priorité. Nous ne renoncerons jamais à l’Union Nationale et l’Union Nationale triomphera.

Sur ce, je déclare closes les journées de réflexion de l’Union Nationale.

Vive l’Union Nationale, vive le Gabon.

Je vous remercie.

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