Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Marie-Roger Biloa : «C’est choquant de dire qu’il n’y a pas péril en la demeure»
Publié le lundi 12 septembre 2016  |  Gabon Review
Marie-Roger
© Autre presse par DR
Marie-Roger Biloa, directrice du mensuel Africa International
Comment


La directrice du mensuel Africa International s’est indignée de la déclaration du ministre Gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issozet Ngondet, qui ne voit pas l’urgence d’une intervention de la communauté internationale.

Dans le cadre de la résolution de la crise postélectorale actuelle, une délégation de l’UA était attendue à Libreville pour le 9 septembre. Selon le ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issozet Ngondet, cette mission a été reportée sine die. Pour celui-ci, «Il n’y a pas, comme vous le craignez, péril en la demeure, il n’y a pas dans notre pays une situation sécuritaire explosive, une situation humanitaire explosive qui justifierait une intervention plus ou moins musclée de la communauté internationale ».

Invitée sur l’émission Afrique presse de TV5 monde, le 10 septembre, Marie-Roger Biloa a clairement marqué son indignation face à des propos minimisant la gravité de la situation. «Mais c’est choquant qu’il dise qu’il n’y a pas péril en la demeure. Les Gabonais pleurent les morts. Selon Jean Ping, il y aurait entre 50 et 100 morts et on a entendu le témoignage d’un français de Port-Gentil sur une radio ici qui disait une centaine de morts. Je crois qu’ils ont envie qu’on ne voit pas tout ça», a estimé la directrice d’Africa international.

Visiblement révulsée par les propos d’Issozet Ngondet, Marie-Roger Biloa a ôté les gants du politiquement correct pour dénoncer les actes supposés avoir été posés par le pouvoir. «On a jamais autant tué au Gabon qu’aujourd’hui. Aucune crise n’a fait autant de morts et Ali Bongo est en train de tuer les gens dans les quartiers, dans les provinces, après avoir coupé Internet, et se dit : on veut faire un massacre à huis clos. C’est un bain de sang, ça il faut le dire assez, et c’est extrêmement grave, et rien que pour ça, il ne mérite même plus de rester», a-t-elle plaidé.

Ironisant sur les arguments rappelant ce que la loi prescrit en matière de recours, Marie-Roger Biloa a demandé si la loi qui ne permet pas un recomptage des voix, permettait la fraude. Concernant Ali Bongo, l’éditorialiste pense que le président gabonais est aujourd’hui isolé, car aucun de ses pairs n’a osé le féliciter. Ce mutisme est une preuve de désaffection générale autour de lui, estime-t-elle. L’ancienne visiteuse du palais du bord de mer à Libreville rejette également l’idée selon laquelle la province du Haut-Ogooué serait une citadelle imprenable en faveur d’Ali Bongo, alors que des défections notables, notamment celle de son cousin germain, Léon Paul Ngoulakia, ont fragilisé son ancrage dans cette partie du pays.

Pour Marie-Roger Biloa, le recours introduit par Jean Ping auprès de la Cour constitutionnelle est plutôt une bonne chose, car la communauté internationale, qui est très légaliste, aurait condamné l’ancien président de la commission de l’Union africaine s’il ne s’y était conformé. C’est donc au moins bien pour la forme. Désormais, les responsabilités pèsent sur le camp d’Ali Bongo, du moins sur la Cour constitutionnelle.

Alain Mouanda
Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux


Comment

Comment