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Mission de l’UA au Gabon : Ali Bongo trace une ligne rouge
Publié le vendredi 9 septembre 2016  |  Gabon Actu
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© Présidence par DR
Le président de la République, son Excellence Ali Bongo Ondimba
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Le président Ali Bongo Ondimba, dans un entretien à Radio France internationale (RFI) a accepté mais posé ses conditions sur le travail de la mission de haut niveau de l’Union africaine comprenant des chefs d’Etat et d’experts de l’UA ainsi que de l’ONU attendue au Gabon ce jeudi.

« Selon la tradition de l’hospitalité gabonaise, nous allons l’accueillir », a-t-il dit avant de poser tout de suite ses conditions « il faut que l’on comprenne bien qu’à l’heure actuelle, il s’agit de respecter la loi. Certains noms ne peuvent pas prétendre méconnaitre la loi. Etre un bon démocrate, ça veut donc dire respecter les lois de son pays ».

L’insistance du président dont la victoire est contestée par ses adversaires est donc une ligne rouge à ne pas franchir. Cela annonce clairement qu’Ali Bongo Ondimba n’acceptera jamais un recomptage des voix par bureau de vote au niveau de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) comme le réclame son principal opposant, Jean Ping et les principaux partenaires du Gabon : les Etats unis d’Amérique, la France et l’Union européenne (UE).

« Nous devons retourner là où le problème a commencé, c’est-à-dire à la CENAP », a pour sa part insisté mercredi René Ndemezo’o Obiang, directeur de campagne de Jean Ping.

« On est en train de me dire qu’il faut que je viole la loi, que l’on prononce les mots clairement. On me demande de violer la loi ? C’est quand même particulier parce que souvent, on fait le reproche aux Africains de ne pas suivre les lois de leur pays. Moi, je ne dicte pas les lois. Je les fais appliquer. Et c’est le rôle de tout gouvernant », se défend le président de la République.

Pour sa part, le camp de Jean Ping semble déjà avoir tracé également sa ligne rouge à propos de la mission de l’Union africaine.

« Nous n’accepterons cette mission que si elle vient pour négocier les conditions de départ d’Ali Bongo », a martelé Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, responsable de la communication de Jean Ping.

Les deux camps se retranchent derrière des murs insonorisés. Tous se mettent dans une posture où ils ne veulent rien voir et rien entendre.

Pour Ali Bongo « c’est au niveau de la Cour constitutionnelle que l’on compte et que l’on fait le recomptage des bureaux de vote, c’est au niveau de la Cour constitutionnelle ».

Ping ira-t-il à la Cour constitutionnelle ?

Le camp de Jean Ping qui revendique sa victoire « volée » ne veut pas du tout faire un recours à la Cour constitutionnelle qu’elle considère comme « une tour de pise qui penche toujours du même côté ». Ping et tout son staff ne sont pas convaincus que la Cour constitutionnelle sera impartiale dans le traitera du contentieux post-électoral.

Cependant, René Ndemezo’o Obiang a laissé planer le doute mercredi à propos du recours à la Cour constitutionnelle. « Nous savons lire les délais. Nous savons que le recours doit être effectué 8 jours après la publication des résultats. Allons-nous déposer un recours ou pas ? Nous n’en sommes pas là », a-t-il déclaré dans une conférence de presse.

Ndemezo’o Obiang laisse-t-il croire qu’un recours est finalement en préparation et sera déposé dans les délais prévus par la loi ? C’est une question d’heure.

Daniel Etienne
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