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Présidentielle 2016 : Liberté d’expression bafouée !
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  Gaboneco
Troubles
© AFP par MARCO LONGARI
Troubles post-électoraux: le siège de la Radio télévision Nazareth (RTN) à été sauvagement saccagés par des hommes en armes
La chaîne de télévision a été attaqué pendant la nuit le 31 Août, après les résultats officiels de l`élection présidentielle ont été annoncés.
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Depuis l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle en cours au Gabon, mercredi 31 août dernier, les gabonais ont été ou presque coupés du monde extérieur. En effet, depuis la désignation d’Ali Bongo Ondimba, vainqueur du scrutin présidentiel, par le Ministre de l’Intérieur tel que le stipule le code électoral, l’internet a fait défaut sur l’ensemble du territoire national, et ce, malgré les garanties données par les autorités gabonaises. Lesquelles autorités avaient pourtant juré que le Gabon ne serait pas privé d’internet. Une coupure aux dommages collatéraux extrêmement préjudiciables pour la population entière.

Impossible d’envoyer un Sms, d’utiliser WhatsApp, Viber ou encore facebook depuis la proclamation des résultats de la dernière présidentielle ! Tel est le supplice vécu par la population gabonaise pendant de longs jours. Surtout que les autorités gabonaises ou les maisons de téléphonie mobiles n’ont daigné fournir aucune explication quant au préjudice subi par les populations. Du coup, on ne peut s’empêcher d’y voir dans un tel acte une volonté manifeste de museler l’opinion publique. D’ailleurs, certains observateurs du landerneau politique assimilent cette coupure à une atteinte pure et simple de la liberté d’expression, pourtant consignée dans la Charte Universelle des Droits de l’Homme.

Au-delà de la présidentielle !

Les populations gabonaises ont, donc malgré elles, dû revivre, en plein troisième millénaire, à l’époque préhistorique. Une véritable estocade ! Car de nos jours tous les secteurs d’activité utilisent directement ou indirectement internet. Tenez, pendant cette période chaude, bon nombre de foyers n’ont eu d’autre choix que de s’éclairer avec des bougies ou autres moyens rustiques. Pas moyen de se procurer des unités Edan, (Ndlr : vente prépayée d’électricité par la SEEG, unique fournisseur d’électricité courante et d’eau potable au Gabon), vu que ledit service exige l’utilisation d’internet.
Idem pour les transactions bancaires qui n’ont pu s’effectuer. D’ailleurs, les établissements bancaires ont tout simplement fermé leurs portes. Contexte, oblige ! Dans la même foulée, on peut aussi inscrire le service Airtel money inaccessible depuis mercredi dernier, sans parler des simples Sms, impossibles à émettre.

Quand la presse se trouve au cœur du cyclone !

Pitoyable ! Tel est le qualificatif utilisé par de nombreux journalistes. Comment comprendre qu’en pareille circonstance, une bonne frange de la population s’est informée via le « téléphone arabe » ou ) travers les médias étrangers présents sur le câble, faute d’internet. Gaboneco.com, votre journal en ligne, pour ne citer que cet exemple n’a pu exercer sa mission régalienne : vous informer quotidiennement. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais comme le dit la maxime « à l’impossible nul n’est tenu ». Comment un média en ligne peut-il travailler sans internet ?

Un impondérable vécu également par plusieurs de nos confrères. Les auteurs de ce « coup bas » ont-ils pensé un seul instant au préjudice causé aux annonceurs de la presse. Lesquels annonceurs payent rubis sur ongle pour avoir droit à des espaces publicitaires dans les médias. Surtout quand on sait que la publicité constitue la principale source de revenu de la presse, déjà réduite à sa plus simple expression sous nos cieux. Voilà comment en voulant contrôler les réseaux sociaux, on en vient à porter atteinte à toute une corporation, pourtant présentée comme étant le quatrième pouvoir. Après cet épisode, certains dirigeants auront-ils encore le courage de donner des leçons de morale à la presse ? Pourront-ils toujours intenter des procès d’intention à la presse ? Cette même presse dont l’un de ses outils de travail a été, pour ainsi dire, saboté pendant plusieurs jours.

Paul Ndombi
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