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Séraphin Moundounga : «Tout ce qui n’est pas défendu par la loi, ne peut être empêché»
Publié le mercredi 7 septembre 2016  |  Gabon Review
Séraphin
© Autre presse par DR
Séraphin Moundounga, ministre de l’Education nationale
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À travers une déclaration publique, sur TV+, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a annoncé, le 5 septembre 2016, son divorce avec le régime en place. Ce, en vue d’aider le «peuple opprimé à recouvrer son entière souveraineté». Sa nouvelle posture est consécutive à plusieurs appels sans succès et à l’obstination des institutions en charge de l’organisation des élections «à refuser le recomptage tout en s’agrippant par la force au pouvoir au péril du peuple ainsi opprimé». Ci-après, l’intégralité de sa déclaration.

La déclaration de Séraphin Moundounga

« Le 30 août 2016, j’ai fait une déclaration que j’ai publié sur ma page Facebook et que j’ai transmis à la presse nationale et internationale, invitant d’une part l’opposition gabonaise à la retenue et d’autre part le président Ali Bongo à une ultime sagesse ; l’invitant respectueusement, s’il était établi que les résultats des urnes ne lui étaient pas favorable, d’appeler monsieur Jean Ping pour le féliciter et de faire en sorte que la paix et la sécurité puissent régner au Gabon et sauvegarder ainsi la démocratie.

J’ai constaté qu’à l’issue de cet appel, j’ai été victime de deux tentatives d’enlèvement ici à Libreville. Mais cela ne m’a pas dissuadé dans ma volonté de faire en sorte que la démocratie puisse prévaloir et que la paix puisse continuer à régner en République gabonaise. J’ai ainsi dans le cadre d’une deuxième déclaration que j’ai faite hier, 4 septembre 2016, invité à nouveau le président Ali Bongo à une ultime sagesse pour éviter au peuple gabonais des souffrances inutiles et de faire en sorte que les résultats des urnes puissent être rendus public conformément à ce qui allait sortir de ces urnes.

Dans cette deuxième déclaration, j’ai essayé d’indiquer les pistes d’une négociation politique en dégageant quatre alternatives qui pourraient aider à parvenir à une sorte d’entente politique entre les deux protagonistes. J’ai également indiqué les modalités d’un recomptage de voix, bureau de vote par bureau de vote et procès-verbal par procès-verbal. J’ai constaté qu’il est argué, qu’il n’est pas possible de procéder au recomptage des voix parce que la législation électorale gabonaise ne le prévoyait pas. Aussi, est-il nécessaire d’éclairer le commun des Gabonais sur un principe général de droit, qui dit très clairement que «ce qui n’est pas formellement dit, n’est pas interdit» à ce titre, et au nom de l’intérêt supérieur de la nation qui s’en trouve également menacée par des fondamentalistes politiques qui nient la souveraineté au peuple gabonais, j’ai esquissé des pistes pour un consensus politique et pour une inaugurale jurisprudence constitutionnelle autorisant au nom de la paix, un recomptage des voix au moyen des PV de chaque bureau de vote de l’ensemble des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national, ainsi que dans les représentations diplomatiques et consulaires pour lesquelles il aurait eu éventuellement des fraudes ou des contestations.

Je précise au passage, en disant que ce qui n’est pas dit, n’est pas interdit. Je précise également par un rappel de l’article 5 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1948, reprise par le préambule de la Constitution gabonaise qui dit : «tout ce qui n’est pas défendu par la loi, ne peut être empêché». Certes, nul ne peut aussi être contraint de faire ce que la loi n’ordonne pas, mais face à l’indispensable exigence de paix et la sécurité étant la première liberté, notre obligation collective et individuelle de protéger la Nation n’oblige-t-elle pas à nous soumettre au recomptage ?

Pour ma part, la sécurité est indispensable à notre vivre ensemble. La paix est sacrée. Tout doit donc être fait par tous pour la rétablir pacifiquement. Car, tous ceux qui cassent, pillent, blessent ou assassinent, sont aussi coupables d’être condamnables que ceux qui par des actes d’oppression, d’atteinte à la dignité humaine, à la vie ou à la sûreté poussent le peuple à la révolte.

Si après le recomptage, les résultats annoncés sont confirmées, le PDG en sortirait grandi et son candidat conforté, tandis que l’opposition n’aura plus à redire. Si par contre, les résultats publiés sont infirmés, le PDG devra tirer les conséquences en inscrivant son action future dans la posture d’une opposition en quête d’une reconquête d’un pouvoir qu’il aurait été incapable de conserver faute de faire régner, au sein du parti, l’unité nécessaire à faire en sorte que le PDG puisse demeurer un parti fort.

En l’espèce, le président Ali Bongo Ondimba aura le loisir soit de continuer à diriger le parti démocratique gabonais, mais en ré-démocratisant les règles d’organisation et de fonctionnement, soit d’aller prendre son siège à la Cour constitutionnelle, conformément à l’article 16 de la Constitution. Faire autrement en soufflant sur les braises et en poussant dangereusement à l’affrontement, comme c’est le cas en dépit de mes appels par la déclaration numéro 1 que j’ai publiée le 30 août dernier, puis par la déclaration numéro 2, publiée le dimanche 4 septembre.

Cette posture et cette approche ne convient ni à mes convictions, ni à mon éthique, ni à mon éducation. Aussi face à l’obstination à refuser le recomptage tout en s’agrippant par la force au pouvoir, au péril du peuple ainsi opprimé, j’ai ainsi décidé ce jour, lundi 5 septembre 2016, d’aider le peuple opprimé à recouvrer son entière souveraineté sur le coup de la République gabonaise et avec mon ONG Unité que j’ai créée. Par conséquent, je me décharge de mes fonctions gouvernementales et je prends congé du Parti démocratique gabonais tout en invitant tous ceux qui au sein du PDG où ailleurs, ont une confiance en ma personne, mes parents, mes amis et tous mes frères, qu’ils soient au Gabon, à l’extérieur du Gabon, sur toute l’étendue de la planète terre, dans les eaux et dans les océans, à faire autant en choisissant le camp de la démocratie, le camp de la paix pour qu’elle puisse continuer à régner dans notre pays et que la démocratie puisse triompher au profit et à la gloire du peuple gabonais qui pourrait ainsi prospérer le plus librement possible.

Séraphin Moundounga
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