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Jean Ping, l’ancien cacique du pouvoir qui veut "libérer le Gabon"
Publié le vendredi 26 aout 2016   |  AFP


Jean
© Autre presse par DR
Jean Ping sillonne les quartiers de Libreville


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Faire du neuf avec du vieux? Quand Jean Ping, 73 ans, promet de "libérer le Gabon de la dictature", ses détracteurs rigolent. Lui qui fut un des piliers du régime pendant plus de 20 ans représente pourtant la menace la plus sérieuse pour le président Ali Bongo Ondimba.

De taille moyenne, ce métis sino-gabonais n'est pas spécialement charismatique. Ses prises de paroles n'ont jamais soulevé les foules. Et pourtant ses meetings sont de plus en plus suivis depuis le lancement de la campagne électorale le 13 août. Il ne faut pas s'y tromper. Derrière la nonchalance de façade se cachent une redoutable intelligence et un fin tacticien.

A travers des paupières presque closes percent des yeux vifs qui en disent long sur les ambitions de l'ancien diplomate. S'il a basculé tardivement (en 2014) dans l'opposition - comme toute une génération d'anciens caciques du régime Bongo père mise sur la touche - M. Ping a su écraser la concurrence pour s'imposer en leader.

Alors que l'opposition était partie en rangs dispersés - 13 candidats face à Ali Bongo - pour ce scrutin à un tour, il est parvenu à rallier à sa cause deux autres poids lourds de la vie politique, l'ex-président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l'ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba.

- Querelles d'ego -

"Une première dans l'histoire de notre pays (où les querelles d'ego sont légions, ndlr) qui va bouleverser la donne", assure-t-il à l'AFP, une casquette "Ping 2016" vissée sur la tête.

C'est qu'il connaît parfaitement les rouages de la politique locale. A partir des années 1980, Ping, patient et discret, devient l'un des hommes de confiance d'Omar Bongo. Directeur de cabinet du chef durant six ans (1984-90), il voit et entend tout. Il est au coeur du système.

Jean Ping entre ensuite au gouvernement, où il n'obtient pas moins de six portefeuilles différents, dont celui des Affaires étrangères.

Il est aussi lié à la famille Bongo sur un plan intime, puisqu'il aura deux enfants avec Pascaline, la soeur d'Ali, qui fut longtemps l'argentière toute puissante des Bongo.

Aujourd'hui, Jean Ping dénonce la pauvreté qui frappe ce petit pays de moins de 2 millions d'habitants qui "possède toutes les richesses: pétrole, or, manganèse, bois, niobium, terres rares..."

Certes, il reconnaît "une part de responsabilité dans cette gestion collective (...) Mais qui au Gabon n'a pas fait partie du système?"

"C'est peut-être aussi parce qu'on a fait partie du système qu'on est une partie de la solution...", sourit Jean Ping. Et de promettre aux Gabonais lors d'un meeting à Lambaréné (centre) : en cas de victoire, "nous construirons des routes, des écoles, des dispensaires, nous apporterons l'électricité!"

- Notoriété internationale -

Depuis deux ans, le candidat arpente les villages du "Gabon profond", où il reste peu connu.

C'est en revanche le seul opposant à avoir une véritable notoriété internationale, après avoir passé plusieurs années à l'étranger, à l’Assemblée générale des Nations unies (2004-2005), ou encore comme président de la commission de l’Union africaine (2008-2012).

Le régime essaie de le discréditer par tous les moyens. Le quotidien national l'Union le surnomme volontiers "le bridé" ou "le Chinetoque".

Originaire de Whenzou, dans le sud-est de la Chine, le père de Jean Ping est arrivé au Gabon dans les années 1920 après avoir tenté en vain sa chance en France, comme ouvrier dans les usines Peugeot à Sochaux.

Colporteur de bibelots à bord des paquebots faisant route vers l'Afrique, il finit par s'installer à Port-Gentil. D'abord boulanger, il se lance dans la pêche industrielle pendant la Seconde Guerre mondiale - "la demande était forte pour nourrir les soldats", explique-t-il. Il fera ensuite fortune dans le bois.

Jean Ping est réputé très proche des milieux d'affaires chinois et son nom est cité dans de récents scandales présumés de corruption l'impliquant lui ou ses proches.

Le candidat nie en bloc, dit "ne même pas parler mandarin". "Toute la forêt gabonaise est entre les mains des Chinois, les routes sont faites par les Chinois (...) Tous les projets en cours sont confiés à des Chinois", se défend-t-il: "Ce n'est pas moi qui les ai fait venir".

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