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Ouverture de campagne d’Ali Bongo : plus de 40.000 personnes, beaucoup de social, aucune annonce de reforme politique ou économique
Publié le lundi 15 aout 2016   |  Gabon Review


Ouverture
© Présidence par DR
Ouverture de la campagne d’Ali Bongo Ondimba
Samedi 13 août 2016. Akanda. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont rallié le stade de l`amitié sino-gabonaise au nord de Libreville, pour le lancement de campagne du président candidat à la présidentielle Ali Bongo Ondimba, 57 ans, représentant le Parti démocratique gabonais (PDG) associé à d`autres partis fédérés autour de sa candidature.


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On retiendra de cette entrée en campagne du chef de l’Etat sortant qu’il a réuni plus de 40.000 Librevillois au stade de l’Amitié à Agondjé, dans le nord de Libreville. Mais son discours de près d’une heure vingt minutes ne contenait aucune grande réforme politique.

Pour l’assistance, véritable réussite que cette ouverture de campagne d’Ali Bongo. 60.000 Librevillois, selon les organisateurs, se sont en effet rendus au Stade d’Agondjé. Portant des tee-shirts PDG, UDIS, PDS ou autres, les participants se sont rendus, vraisemblablement «motivés» (transports et billets de banque), en très grand nombre au lieu du meeting. On a toutefois observé qu’un bon tiers des participants a quitté les lieux dès l’entame, à 17 h, du discours du secrétaire général du Parti démocratique gabonais, Faustin Boukoubi, le seul à prendre la parole avant le candidat, et ont continué à le faire malgré l’arrivée sur scène, à 18 h 18, du candidat lui-même !

Le stade a donc quasiment fait le plein. Les organisateurs peuvent être satisfaits de leur coup : ils ont réussi la mobilisation. Incontestablement. De nombreuses personnes étaient arrivées dès 11 h, alors que ce «grand meeting d’ouverture» ne devait débuter qu’à 14 h. Ils venaient de tous les quartiers de Libreville et d’Owendo. Des bus de Sogatra et des taxis-bus ont été mis à contribution pour la réussite de la mobilisation. Public monstre, mobilisation totale, organisation du meeting impeccable.

Toutefois, le discours du candidat est resté un ton en-dessous de ce que l’opinion était en droit d’attendre. Si Ali Bongo a annoncé, l’œil rivé sur son prompteur, qu’il ferait du prochain septennat, le «septennat de la jeunesse», «le septennat de l’éducation et de la formation des jeunes» avec, promet-il, la construction de plusieurs centres de formation professionnelle, et la création de nombreux emplois pour les jeunes, il n’a pas, en revanche, annoncé de réformes institutionnelles ou politiques. Or, beaucoup d’observateurs l’attendaient sur ce point, car, au moment où la plupart des pays du continent se démocratisent véritablement et se modernisent dans le domaine de l’État de droit, le système électoral gabonais souffre de nombreux handicaps : non-limitation des mandats présidentiels et scrutin à un tour, notamment.

Étant le seul candidat à ne pas parler de ces questions, Ali Bongo laisse ainsi apparaître l’idée que seul lui ne veut pas aller à la construction réelle d’un État de droit et à l’instauration d’une véritable démocratie. Guy Nzouba Ndama, par exemple, a, lors de la présentation de son projet de société «Gabon d’abord, pour gouverner autrement», le vendredi 12 août, annoncé des réformes politiques, insistant sur le fait d’instaurer une nouvelle gouvernance aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique. De même, Casimir Oyé Mba, la veille, le jeudi 11 août, avait évoqué la nécessité d’un changement des dispositions relatives au Code électoral ou encore la réforme de la Cour constitutionnelle, au cours de la présentation de son projet «Le Gabon pour tous». Jean Ping également, le 4 juin dernier, lors de la présentation de son programme de société «Le Gabon à l’abri de la peur et du besoin», s’était engagé à revisiter les textes relatifs aux élections politiques.

Pourquoi donc seul Ali Bongo ne veut réformer le cadre politique actuel ? C’est une question que se sont posée de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise. Il n’a toutefois pas manqué d’asséner des coups rudes à ses adversaires : «hommes du passé et du passif», «qu’ils prennent leur retraite», «ils n’ont rien fait lorsqu’ils étaient aux affaires»… Il a revendiqué la paternité de la construction des deux hôpitaux que la Coopération canadienne a construits à Mouila et à Oyem. «Je l’ai fait lorsque j’étais ministre des Affaires étrangères», a-t-il indiqué. «Ministre de la défense, j’ai fait construire l’hôpital militaire, le Prytanée militaire», a-t-il revendiqué comme il le fait depuis 2009.

Des affirmations somme toute surprenantes, d’autant plus que, sous Omar Bongo, les ministres ne revendiquaient pas quoi que ce soit, tout était fait «grâce à la clairvoyance du président de la République, chef de l’État, S.E. El Hadj Omar Bongo». Aujourd’hui, un ministre d’Ali Bongo peut-il revendiquer la paternité de quoi que ce soit, alors que c’est lui qu’ils se doivent tous de mettre en avant, c’est lui qu’ils doivent toujours mettre en exergue ? Peut-être la campagne électorale est-elle l’occasion, pour l’ancien ministre d’Omar Bongo, de retirer à l’ancien chef de l’État plusieurs réalisations qui lui étaient autrefois accolées. Qui a donc fait construire l’Assemblée nationale, le Sénat ou la Maison Georges-Rawiri ? Est-ce Jean Ping, qui était alors ministre des Affaires étrangères ? Qui a donc fait construire les logements à Agondjé ? Est-ce Jacques Adiahénot, qui était alors à la tête du ministère de l’Habitat ? Qui a donc fait construire les routes entre 1989 et 1999 ? Est-ce Zacharie Myboto ?

Bref, la fête fut belle, voire très belle, mais le discours du candidat a pu laisser un zeste de déception à certains participants, auditeurs et spectateurs.

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