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En pleine campagne électorale : Voyage au cœur de Port-Gentil, «la dèche»
Publié le jeudi 11 aout 2016   |  Gabon Review


Tournée
© Présidence par DR
Tournée républicaine conduite dans l’Ogooué-Maritime par le président de la République, S. E. Ali Bongo Ondimba
Lundi 8 août 2016. Port-Gentil. Le président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, qu’accompagnait la Première Dame Sylvia Bongo Ondimba, a achevé dans la capitale économique la Tournée républicaine entamée mi-juillet à Tchibanga. Sur un chant choral pour le Gabon: « Un Dieu, un pays, un peuple ».


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C’est un secret de polichinelle : la capitale économique, subit les affres de la crise financière, due à la baisse des prix du baril de pétrole. Jadis prospère, «Port-Gentil est aujourd’hui l’ombre d’elle-même», à entendre ses habitants.

Si la mairie essaie, tant bien que mal, d’entretenir les axes routiers de la ville et de minimiser les autres problèmes, il reste que les Port-gentillais, un peu moins de 150 000 personnes, broient du noir.

Au cours du meeting du président de la République, l’édile de la ville, Bernard Apérano, a vanté les réalisations du mandat finissant, se refusant à décliner les attentes et difficultés des populations. «Vous connaissez bien les doléances des Port-gentillais», a-t-il lancé au président de la République, au grand désarroi de ceux qui avaient misé sur lui pour mettre en exergue leur quotidien. «Je sais qu’en ce moment, Port-Gentil souffre. Avec la baisse du prix du pétrole, c’est une épreuve de plus qui est devant nous. Port-Gentil souffre, je le sais et je le sens», a répondu Ali Bongo.

Port-Gentil produisait environ les trois-quarts de la richesse du Gabon à travers l’activité pétrolière mais aussi le bois. La crise a contraint de nombreuses entreprises à procéder à des licenciements économiques ou définitifs voire à fermer. «C’est incroyable que le maire n’ait pas parlé de la situation des habitants de Pog (Port-Gentil – ndlr) au chef de l’Etat», s’est étonné un jeune homme, chaudronnier au chômage depuis quelques mois. Comme lui, le représentant du Collectif des licenciés de Baker Hugues Gabon SA n’a pas hésité à déclarer : «La situation de Port-Gentil est préoccupante». «Si le président de la République veut avoir Port-Gentil avec lui, il faut vraiment qu’il se penche sérieusement sur ce problème d’emploi. Parce que Pog est à 80 ou à 90% au chômage», a-t-il ajouté. Steeve Ngadi a affirmé que Baker Hugues Gabon SA comptait 130 employés locaux. «Aujourd’hui, il n’en reste pas plus de 10», a-t-il précisé, ajoutant : «Peut-être que j’exagère même. C’est quasiment le cas de la majorité des entreprises. S’ils n’ont pas été mis à la porte, ils sont au chômage technique avec moins de la moitié de leurs salaires».

Face à cette situation, la population ne sait plus à quel saint se vouer. «A Pog, on ne voyait jamais l’inscription «maison à louer»», a témoigné une dame. Pour elle, la cherté du loyer a obligé la plupart des familles à migrer vers les quartiers sous-intégrés ou à quitter définitivement la ville. «C’est dur ici. Un paquet de 10 bâtons de manioc coûte 10 000 francs. On a vu ça où», s’est-elle interrogée. «Vous savez, les gens sont venus au meeting. Ils ont applaudi. Mais ils ne sont pas contents», a renchéri un quidam. «Tout le monde fait dans l’hypocrisie. On ne dit pas la vérité au président de la République», a poursuivi un autre.

Au cours de la campagne qui s’annonce, les promesses risquent de ne pas passer à Port-Gentil. Exaspérées par la précarité et le chômage, les populations pourraient décider d’emprunter des voies inédites. «On a déjà vu et on voit tous les jours, les Port-gentillais sauront choisir leur président», a déclaré un habitant qui dit avoir fait son choix.

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