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Présidentielle 2016 : Candidats pour l’histoire et candidats d’accompagnement
Publié le jeudi 4 aout 2016   |  Gabon Review


Deuxième
© Présidence par DR
Deuxième journée de la tournée républicaine dans l’Ogooué Lolo
Mardi 26 juillet 2016. Lastourville. Le président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, a achevé sa tournée républicaine dans l’Ogooué Lolo. Ndangui, Matsatsa et enfin Lastourville ont marqué la dernière journée du chef de l’État à la rencontre des populations de cette province du sud-est du Gabon.


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Alors que le Gabon aborde, à la fin du mois en cours, sa 5è élection présidentielle multipartiste depuis la Conférence nationale de 1990, des figures jusque-là en dehors du champ politique se disent optimistes. Pourtant, en dehors de Martin Edzodzomo Ela en 1998, aucun des huit autres candidats «non politiques» n’a obtenu 0,50% de suffrages lors d’un tel scrutin !

«Comment peuvent-ils y croire ?», s’interroge un professeur de Sociologie de l’Université Omar-Bongo. Quatre élections présidentielles à multiples candidats organisées depuis 1993, et seul Martin Edzodzomo Ela a obtenu, en décembre 1998, un score de 0,50%. Si les présidentielles de 1993 et de 2005 n’ont enregistré aucun candidat issu de la société civile ou tout simplement du champ hors politique, celles de 1998 et 2009 ont enregistré la participation active de candidats inconnus de l’arène politique. Au total, depuis 1993, neuf (9) candidats non issus du giron politique se sont déjà présentés à l’élection présidentielle au Gabon et ont eu des résultats très faibles.

Seul Edzodzomo Ela a obtenu 0,50%

En 1998, en dehors de Martin Edzodzomo Ela, au verbe haut, il y eut Joseph Adrien Mabicka Maguéna qui, après une campagne électorale plutôt terne, obtint 0,20 %, selon les chiffres de la Cour Constitutionnelle. En 2009, pas moins de sept candidats inconnus en tant qu’acteurs de l’arène politique se sont présentés : Bruno Ben Moubamba qui n’avait pas encore intégré un parti politique (0,28%), Georges Bruno Ngoussi (0,27%), Albert Ondo Ossa (0,20%), Yvette N’Gwévilo Rékangalt (0,11%), Ernest Tomo (0,09%), Jean-Guy Kombény (0,04%) et Bernard Oyama (0,03%). Des résultats absolument insignifiants !

Malgré ces scores, de nouvelles figures de la société civile sont ou étaient convaincues d’un succès en 2016. Si la Commission électorale a éliminé cinq candidats en provenance de la sphère purement civile (Camille Mouivo-Matsima, Gervais Nzovi Moulengu, Jean-Jacques Ndong Mbadinga, Michel Bouka Rabenkogo et Pierre Claver Mouele Mboumba), il reste des candidats qui avaient déjà une reletive notoriété publique. C’est le cas notamment de Dieudonné Minlama Mintogo qui se réclame d’André Mba Obame, et qui a lancé, le 20 juin 2015, la Convention nationale de l’interposition. Objectif : aller jusqu’au bout, incarner la troisième voie et l’alternance ! L’ancien étudiant de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) estime que «les politiques ayant tous échoué», le Gabon a besoin d’un renouvellement de sa «classe dirigeante».

Presque le même discours de la part d’un acteur à la lisière du confidentiel : Abel Mbombe Nzondou qui s’est fait éjecter du Cercle des libéraux réformateurs (CLR) de Jean Boniface Assélé, en juillet 2015, pour avoir décidé de briguer le fauteuil de président de la République. Cet agent municipal, ancienne tête de liste aux municipales de 2013 dans le 2e arrondissement de Libreville, revendique son «indépendance» et entend redonner sa dignité au Gabon en défendant le respect des valeurs traditionnelles et humaines. Il part en guerre contre «le manque de réalisme et de patriotisme de nos hommes politiques, qui à la place de l’intérêt général privilégient l’intérêt personnel». Se basant essentiellement sur «l’Amour et l’intelligence, il promet «Un Gabonais, un emploi».

La liste des candidats à la présidentielle gabonaise compte cependant bien d’autres challengers d’Ali Bongo venus de la sphère extrapolitique et n’ayant jamais concouru pour la magistrature suprême. Notamment, Léon-Paul Ngoulakia et Roland Désiré Aba’a Minko.

Si Léon-Paul Ngoulakia est le cousin du candidat sortant et qu’il «est tombé dedans étant petit», il s’est fait remarqué depuis sa rupture de ban avec le PDG et son éviction y consécutive de la Caistab, en arpentant le terrain et en participant aux activités de l’Union sacrée pour la patrie (USP). Il est crédité de moyens financiers. Tandis que Roland Désiré Aba’a Minko avait disparu des écrans après avoir défrayé la chronique, en juillet-août 2011, à travers une grève de la faim sur la place de l’Indépendance à Libreville. Connu comme membre du Conseil économique et social (CES), il réclamait alors le démantèlement de toutes les bases militaires Françaises installées au Gabon, l’annulation de la dette du Gabon vis à vis de la France et la renégociation des accords de coopération entre les 2 pays. Va-t-il remettre le couvert ?

Société civile et élection présidentielle : l’échec permanent !

Le constat est que toutes les élections présidentielles organisées jusqu’à ce jour au Gabon ont officiellement été remportées par des hommes politiques, d’ailleurs toujours les candidats sortants. Le Gabon n’est pas le Bénin, par exemple, où un personnage non politique, Thomas Yayi Boni, avait surgi sur la scène politique et battu des politiques comme Adrien Houngbédji et Leady Soglo au cours d’une élection présidentielle. Au Gabon, les candidats issus d’autres sphères que politiques n’ont jamais obtenu plus de 0,50%.

Il y a une trentaine d’années, François Mitterrand affirmait : «en politique, il n’est pas sage de brûler les étapes, il faut aller colline après colline, et il ne faut surtout pas mener plusieurs combats à la fois». Cela pourrait s’adresser à des hommes politiques, mais surtout à des personnalités publiques non politiques dont on ressent l’empressement à «y aller» tout de go, alors que, par ailleurs, ils se sont engagés dans divers combats pour lesquels ils sont identifiés dans l’opinion. Ainsi, à la tête de l’Observatoire national de la démocratie (OND), Minlama Mintogo avait dressé un rapport très apprécié sur les élections législatives de décembre 2011. De ce fait, beaucoup, dans l’opinion, ont été quelque peu surpris de le voir s’engager lui-même dans la compétition politique. Ce qui a amené une petite controverse sur son image, mais rien n’est perdu…

«Candidats pour l’histoire» ?

«Comment peuvent-ils y croire ?». À défaut d’être des «candidats d’accompagnement», comme l’ont été Joseph Adrien Mabicka Maguéna (0,20% en 1998 – mais qui s’en souvient encore ?) et Jean-Guy Kombény (0,04% en 2009) ou Bernard Oyama (0,03% en 2009), certaines candidatures retenues par la Cenap seront sans aucun doute ce que le communicant Thierry Saussez appelle «des candidats pour l’histoire».

«Une campagne politique est complexe, il ne suffit pas de venir énoncer des chiffres et dénoncer des situations ; il faut de la ressource financière, et surtout de la ressource humaine pour aller de maison en maison, pour tenir des causeries, pour placer des affiches au bon endroit, pour porter votre message, pour adresser des messages, pour fabriquer des slogans, pour tenir en éveil des partisans, pour défendre vos intérêts dans un bureau de vote. Est-ce le cas pour un bon nombre de candidats retenus pour cette présidentielle, même lorsqu’ils proviennent du milieu politique», s’interroge le professeur de Sociologie plus haut cité. Paraphrasant François Mitterrand, il conclut : «En politique, il faut être dans le réel, pas dans l’incantatoire».

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