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Présidentielle 2016 : des universitaires en appellent à l’État de droit
Publié le mardi 19 juillet 2016   |  Gabon Review




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Le “Club 90 pour une Majorité citoyenne” a initié depuis le mois de mars dernier un projet pour la contribution des enseignants-chercheurs et chercheurs du Gabon au débat public, sur la question brûlante de l’élection présidentielle et de l’Etat de droit.

Partant des constats et des observations inhérents au climat social et au débat politique désormais houleux au Gabon, les enseignants-chercheurs du Gabon, à l’initiative du Club 90 pour une Majorité citoyenne dirigé par Noël Bertrand Boundzanga, enseignant-chercheur à l’Université Omar-Bongo (UOB) de Libreville, ont produit une déclaration en vue de réclamer le respect de l’Etat de droit au Gabon.

Riche de 98 signatures d’universitaires et de chercheurs des universités et grandes écoles du pays, le projet qui consistait pour son promoteur à rencontrer d’autres universitaires, sans réelle campagne d’adhésion, a abouti à cette déclaration qui «vient peut-être en retard, mais c’est la contribution des enseignants-chercheurs et chercheurs du Gabon au débat public, sur la question brûlante de l’élection présidentielle et l’Etat de droit», note Noël Bertrand Boundzanga.

Citant, réaffirmant et considérant point par point les éléments de la Constitution et les grands principes démocratiques, ce groupe d’universitaires et de chercheurs réaffirment que «la construction d’un Etat de droit authentique exige que les gouvernants, en tête desquels le président de la République, doivent être exemplaires et se soumettre aux lois et règlements en vigueur». Pour eux, «le Gabon traverse une crise politique, socio-économique depuis 2009, et une crise budgétaire aigüe depuis 2015».

Les signataires rappellent «le rôle fondamental de l’Université en tant que miroir de la société». Ils relèveent que «bien qu’apolitique, l’université vit dans, pour et par la société». Dans ce sens, précisent-ils, «l’université a une mission fondamentale d’éducation, d’éveil des consciences, et qu’à ce titre, la Communauté universitaire bénéficie de franchises universitaires, notamment celles portant sur les libertés d’opinion et d’expression, et celles liées à l’immunité de juridiction concernant les écrits et les paroles de ses membres, dans l’exercice de leurs fonctions».

La déclaration promue par Club 90 pour une Majorité citoyenne rappelle que le président de la République, lors de son entrée en fonction, avait prêté solennellement le serment suivant de l’article 12 de la Constitution : «Je jure de consacrer toutes mes forces au bien du Peuple Gabonais, en vue d’assurer son bien-être et de le préserver de tout dommage, de respecter et de défendre la Constitution et l’Etat de droit, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge et d’être juste envers tous». Interprétant ce serment, les universitaires se disent «profondément préoccupés par les violations manifestes et répétées de la Loi fondamentale» et considèrent que «ces atteintes à la Loi fondamentale constituent des violations manifestes du serment du chef de l’Etat et peuvent être qualifiées de haute trahison».

La question de l’acte de naissance d’Ali Bongo n’a pas manqué d’être évoquée dans cette déclaration. Ainsi, les universitaires signataires revenant sur «la situation administrative du chef de l’Etat actuel, notamment la problématique de l’authenticité des actes de naissance à lui établis, qualifiés de faux non seulement par lui-même sur RFI et France 24, dans une interview accordée à Alain Foka, mais aussi par le Parquet de Nantes dans l’affaire l’opposant à Onaïda Maïsha Bongo Ondimba», relèvent que «ces faux et usages de faux constituent des infractions graves au regard du droit gabonais». Pour eux, «ces violations de la Constitution et ces usages de faux portent largement atteinte à l’exemplarité et à la notoriété de la fonction présidentielle, et constituent donc des manquements graves aux obligations d’un Chef d’Etat».

Ce groupe d’intellectuels s’appesantit également sur le fait qu’en déclarant le 29 février dernier, sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, «Monsieur Ali Bongo Ondimba décide ainsi de piétiner l’Etat de droit et le Dialogue inclusif, recommandé non seulement par la Communauté internationale, mais aussi la Société civile, les Confessions religieuses, l’Opposition et le Conseil national de la démocratie, pour sortir de la crise actuelle».

Dans ce contexte, ils indiquent que l’Université gabonaise ne saurait «rester indifférente devant tant de violations des lois et règlements de la République et de nos valeurs sociales, traditionnelles et religieuses profondes, qui pourraient entraîner l’implosion de notre pays».

En conséquence, les signataires de cette déclaration déclarent qu’«inquiets de l’entêtement de Monsieur Ali Bongo Ondimba dans la dérive autoritaire et solitaire de l’exercice du pouvoir ; et inquiets de multiples arrestations des membres de la société civile et des conséquences qui peuvent en découler», entre autres, ils demandent «vivement à la Justice, notamment la Cour Constitutionnelle, de faire barrage, par l’audace des magistrats compétents, à la faillite imminente de l’Etat de droit démocratique ».

Les 98 universitaires et chercheurs gabonais invitent solennellement le peuple à «se lever comme un seul Homme, pour empêcher que les gouvernants n’entraînent notre pays dans un véritable cycle de violence et de chaos», tout en demandant « ardemment à la Communauté internationale, de peser de tout son poids pour aider le peuple gabonais à consolider l’Etat de droit et la démocratie».

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