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Tournée républicaine du président de la République : Que de questions !
Publié le samedi 16 juillet 2016   |  Gabon Review


Le
© Présidence par DR
Le Président Ali Bongo Ondimba inaugure Centre Hospitalier Universitaire d’Owendo
Vendredi 8 juillet 2016. Libreville. Le centre hospitalier universitaire d’Owendo a été inauguré par le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba.


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A quelques semaines du lancement de la campagne présidentielle au Gabon, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a entrepris une tournée républicaine à travers le pays. Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, il entend aller au contact direct du peuple. Mais, que d’interrogations suscitées par cette excursion !

La descente d’Ali Bongo Ondimba à l’intérieur du pays à l’occasion de la tournée républicaine en cours suscite commentaires et interrogations à plusieurs niveaux. Les uns y voient une précampagne en attendant l’ouverture officielle de la campagne pour l’élection présidentielle du mois d’août prochain, alors que certains observateurs et analystes s’interrogent surtout sur son caractère républicain, quand une autre catégorie s’attèle à analyser les discours prononcés lors de ces tournées.

Si jusqu’ici les déplacements d’Ali Bongo dans les villes et villages du sud du Gabon, notamment de la Nyanga, de la Ngounié et du Moyen-Ogooué, semblent avoir drainé du monde, des détracteurs, mais aussi des observateurs avertis de la société gabonaise et de son jeu politique estiment que «cela n’est qu’un leurre». «La plupart des personnes, jeunes, femmes et hommes, qui sont venus dans ces meetings ont été soudoyés par des billets de 5000 et de 10000 francs CFA. En plus, ils ont été transportés», observe un ancien fonctionnaire des Affaires étrangères. Des militants du Parti démocratique gabonais (PDG) se querellant, à propos de qui doit monter ou pas dans tel ou tel bus. certains ont fini par craquer pour dire tout haut que «ces bus d’une agence de transport créée par un ministre de la localité, ont été réquisitionnés pour transporter les militants». «C’est cadeau et personne ne doit empêcher personne de monter», tonnait une femme d’âge mur après le meeting de Mouila.

Pour l’ancien fonctionnaire des Affaires étrangères, cette mobilisation ne peut refléter que la réalité que les organisateurs veulent qu’on voit». Et de faire remarquer que «les opposants n’ont pas besoin de transporter leurs partisans pour assister à leurs meetings». «Ici, c’est la spontanéité qui aiguille la population», note-t-il relevant que «ce type d’opération vise à inscrire dans la mémoire collective des images qui permettront de justifier le résultat du scrutin, quel qu’il soit».

L’autre préoccupation des analystes repose sur le caractère républicain de cette tournée. Assis autour d’une bière dans un maquis au soir du meeting d’Ali Bongo Ondimba à la place des fêtes de Mouila, des cadres de la République venus justement accompagner le chef de l’Etat dans cette mission ne comprennent pas pourquoi l’on parle de «Républicain», alors que «même l’habillement du président de la République est déjà très loin de l’officiel». Ils observent que le président de la République n’a porté que des paires de tennis comme chaussures, des Jeans et des chemises en pagne africain. Ce qui, pour, eux s’éloigne du caractère républicain et cadre davantage avec un contexte de campagne où le président de la République a la liberté de faire entorse aux règles du protocole. «Nous n’inventons rien et nous n’allons pas commencer aujourd’hui», a lancé l’un de ces hommes, espérant qu’ils ne sont pas en train de se fourvoyer dans cette appréciation.

Même s’il est resté fidèle à sa volonté de dénoncer et de condamner les mauvais comportements relatifs à la haine, à la médisance, à l’ingratitude, le discours du président à Mouila, à Tchibanga et à Lambaréné est allé un cran au-dessus par la «virulence du propos». «Vraisemblablement, note un militant du PDG, le PR (Président de la République – ndlr) voulait se défouler». Le militant applaudit ce les «propos francs» du président de la République lorsqu’il s’exprime à propos d’un «soi-disant expert en diplomatie» et d’«une femme qui regrette de n’avoir jamais été une Bongo». Selon le côté où l’on se positionne, l’on a apprécié différemment cette sortie.

Mais l’observateur averti estime «qu’il s’agit du président de la République, Chef de l’Etat qui parle et non la personne d’Ali Bongo Ondimba». «Le discours a volé bas et la fonction présidentielle en souffre au Gabon, qu’on le veuille ou pas», s’offusque un habitant de Mouila qui pense que «le président de la République doit se mettre au-dessus de la mêlée en évitant de répondre à toutes les attaques». Le même observateur note en sus que «c’est cela qui fait le charme de la fonction présidentielle et c’est la capacité des hommes à gérer ce genre de parenthèses qui les élève». «Que font les porte-paroles ? Ils peuvent jouer ce rôle. Ça leur ira mieux qu’à un Chef d’Etat qui incarne tout un pays, toute une nation», conclue-t-il.

Alain-Claude Billie By Nzé, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, tentant certainement de sauver les meubles, selon certains observateurs, a précisé qu’il était nécessaire pour Ali Bongo de répondre à certaines interrogations, notamment sur le climat de haine et la désinformation. «Ne pas dire un mot sur la désinformation, c’est vivre dans un monde irréel», a-t-il déclaré avant d’ajouter que «dans un monde réel, les populations étaient lourdement désinformées et il était utile de rétablir la vérité».

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