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Le palais de justice : Un camp retranché devenu ?
Publié le jeudi 14 juillet 2016   |  Gabon Review


Steeve
© Autre presse par DR
Steeve Ndong Essame Ndong, procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville


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Le 13 juillet courant, le palais de justice de Libreville a été interdit au public sans qu’aucune raison véritable n’ait été donnée par les maîtres des lieux.

Alors que plusieurs usagers tentaient d’avoir accès au palais de justice dans la matinée du 13 juillet courant, des escouades de policiers ont été déployées devant les deux principales entrées du bâtiment. Selon l’un des agents disposés sur les lieux et armés jusqu’aux dents sans doute en vue d’intimider les badauds, un ordre a été donné par le procureur de la République : boucler toutes les issues en vue d’empêcher toute personne d’accéder à l’enceinte du palais de justice. Dans la foulée, toutes les audiences devant se tenir après 10 heures ont été renvoyées et les demandeurs de casiers judiciaires et autres services offerts par le tribunal invités, sans ménagement, à revenir un autre jour. Si d’aucuns ont pressenti que l’ordre de Steeve Ndong Essame Ndong a été motivé par le grand rassemblement qui était prévu au sein de cet espace public, c’est que l’affaire liée à l’arrestation, pour le moins curieuse, des contre-manifestants du 9 juillet dernier s’avère être un poids pour lui.

Arrêtés pour «trouble à l’ordre public et incitation à la violence» alors qu’ils manifestaient contre la candidature d’Ali Bongo, les membres de la société civile, au nombre desquels on compte Jean-Rémy Yama, apparaissent pour beaucoup comme des prisonniers politiques. Au terme de leur procès les prévenus ont notamment été condamnés à dix jours de prison ferme. Or, certains, à l’instar de Bruno Ben Moubamba, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Albert Ondo Ossa, qui ont tenu à aller porter leur soutien aux détenus, estiment que l’impartialité du procureur de la République est loin d’être avérée.

Au titre des leaders de l’opposition présents au tribunal, il y avait Jules Bourdes Ogouliguende, Pierre Claver Maganga Moussavou, Albert Ondo Ossa, Jean de Dieu Moukagni Iwangou et Paulette Missambo. Les deux premiers ont «entrepris de faire entendre raison à monsieur le procureur de la République [tandis que Moukagni Iwangou et Ondo Ossa ont] «rencontré Jean Rémy Yama et l’ensemble des patriotes», a indiqué le leader de l’Union du peuple gabonais (UPG – Loyaliste).

Le magistrat, selon certains, donne l’impression de faire le jeu du pouvoir en mettant aux arrêts certains de ses plus virulents détracteurs. Sinon comment comprendre qu’il a tenté d’empêcher le rassemblement des membres des familles des détenus ? Comment comprendre que des Gabonais aient été empêchés de vaquer à leurs occupations au sein d’une administration publique ? Mais davantage que cachait la tentative d’interdire l’accès du palais de justice aux opposants venus dire leur amitié au leader de la Dynamique unitaire ?

Si l’ordre d’interdire l’accès aux usagers du palais de justice, comme la charge donnée par les agents de la Police nationale contre les populations massées aux alentours n’ont pas connu de véritables explications de la part du procureur de la République ni du président du tribunal, l’attitude des deux responsables interroge sur la politisation de la justice gabonaise. D’aucuns y ont également vu un usage abusif et non justifié de la force publique, en l’occurrence dans un lieu supposé ouvert au public.

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