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Tribune libre / «Inéligibilité d’Ali Bongo à l’élection présidentielle de 2016 : De l’imposture à l’indécence»
Publié le mardi 5 juillet 2016   |  Gabon Review


MOUKAGNI-IWANGOU,
© Autre presse par DR
MOUKAGNI-IWANGOU, Président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG)


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Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG-Loyaliste), donne la réplique au libre propos, publié ici, par Tony.S Minko Mi Ndong, avocat au barreau de Libreville, sous le titre «L’imposture du débat sur l’éligibilité d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle de 2016».

A regarder tout l’acharnement qu’ils mettent au triomphe de cet ouvrage, les tenants de la république bananière ne manqueront certainement pas un jour, de nous vanter sa mission civilisatrice.

Avec la colonisation, l’autre abomination de l’histoire, elle a de qui tenir.

Après avoir réduit tout un Peuple à l’esclavage, la traite des noirs a trouvé des regards bienveillants pour en légitimer le principe, jusque chez les grands défenseurs des droits de l’homme dont nous glorifions la pensée.

Thomas Jefferson était un avocat brillantissime, passionné des droits de l’homme. Mais pas des droits des noirs.

Rédacteur de la Charte d’indépendance en 1776 et militant acharné pour l’abolition, il était propriétaire de plus de six cent (600) esclaves, parmi lesquels Sally Hemings, une esclave de maison qui eût sept (7) enfants métis, que l’analyse de l’ADN a révélé qu’il en fut le père, dont ils n’ont rien hérité du fait de la couleur de leur peau.

Nourris par Rousseau au lait du contrat social, les républicains de tous bords s’étrangleront d’indignation en découvrant que celui qui a théorisé sur les inégalités, estimait que le noir n’était pas un homme, et qu’il n’avait pas d’âme.

Voltaire est l’auteur d’une thèse sur l’origine des inégalités des races. Pour rendre compte de sa pensée, je choisis un florilège de son œuvre, qui se passe de commentaires.

Il a écrit : « Je vois des singes, des elephants, des nègres, qui semblent tous avoir quelque lueur d’une raison imparfaite (…) j’aurais du penchant à croire d’abord que de tous ces êtres c’est l’éléphant qui est l’animal raisonnable (…) je prends des petits de ces différentes bêtes; j’examine un enfant nègre de six mois, un petit éléphant, un petit singe, un petit lion, un petit chien: je vois, à n’en pouvoir douter, que ces jeunes animaux ont incomparablement plus de force et d’adresse; qu’ils ont plus d’idées, plus de passions, plus de mémoire, que le petit nègre (…) ».

Chez Montesquieu, on sanctifie la separation des pouvoirs, mais de lui on préfère taire cette saillie, je cite: «On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. […] Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes (…). »

Sans rien toucher à leur notoriété, qui traverse les âges avec un rare bonheur, ces grands esprits montrent qu’ils ont eu leurs grands écarts, y compris sur des questions d’éthique sur lesquelles nul ne pensait les surprendre.

En concluant à l’imposture, au nom du mauvais usage des mots, ou en l’absence d’une décision judiciaire que même le diable serait en peine de rapporter, maître Minko Mi Ndong a dévoilé une sensibilité de haut vol propre au monde des grandes idées.

Dans un exercice où la disqualification n’est qu’une conséquence de l’inéligibilité, et l’absence d’une décision de justice la résultante du déficit d’Etat de droit, appeler les gabonais à « ne pas se laisser distraire par la vacuité d’un débat inopérant et pernicieux », relève d’une volupté de fin gourmet, qui montre que cet éminent membre du barreau du Gabon, n’a pas suivi avec le soin nécessaire l’évolution de ce dossier.

Si les obligations de sa charge lui avaient accordé un petit répit, il lui aurait suffi de suivre sur Africa24, le journaliste Babylas Boton et son invité d’un jour, le Porte-parole du Gouvernement, pour comprendre que « la paix sociale et la stabilité politique de notre pays » ne tiennent, ni aux « conditions de mise en œuvre de l’article 10 alinéa 3 de la Constitution gabonaise » qui ne seraient pas réunies, ni à une quelconque « haine », mais bien plus, au déni de justice délibérément planifié par le pouvoir.

Quand le monde libre se prévaut du primat de la loi, pour garantir à tous, à la fois, la sécurité juridique et judiciaire qu’elle instille, et l’égalité de tous les citoyens devant la loi qui est fondatrice du vivre ensemble, le porte-parole du Gouvernement de la République Gabonaise réclamait, en mondovision devant la terre entière, le bénéfice de l’illégalité, en légitimant tout un septennat durant, l’inexistence de la Haute cour de justice. Autrement dit, la seule juridiction qualifiée par la loi pour connaitre des infractions commises par le chef de l’Etat et les membres de son régime !

En concluant qu’en l’absence d’une décision judiciaire devenue définitive, le débat sur l’éligibilité d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle de 2016 confine à l’imposture, maître Minko Mi Ndong se doit, pour honorer sa robe, de dire de quel côté se situe cette imposture.

A un avocat, dont la parole est un précieux instrument de travail, je n’opposerais pas Simone de Beauvoir, qui a dit qu’il est des moments où parler est parfois une manière plus adroite que le silence, de se taire.

Républicaine et citoyenne, l’opposition Gabonaise qui porte ce débat, ne peut être prise à défaut, ni devant les procédures judiciaires qu’elle a amplement éprouvées, ni devant les procédures diplomatiques auxquelles elle a obligeamment souscrites, ni devant les procédures administratives qu’elle a rigoureusement suivies.

Pour rester dans l’univers des prétoires, qui est celui de Maître Minko Mi Ndong, c’est ici le lieu de porter témoignage des diligences observées par l’opposition, pour parvenir à une décision de justice réglant définitivement ce débat.

Le 18 novembre 2014, Monsieur Luc Bengone Nsi avait saisi le Président du Tribunal de Première instance de Libreville, d’une requête, sollicitant qu’il lui autorisé d’assigner Monsieur Ali Bongo Ondimba, pour advenue l’audience, voir déclarer nul, l’acte de naissance inscrit en faux par ses soins.

Le même jour, pour le même objet et aux mêmes fins, le Front de l’opposition pour l’alternance avait saisi la même juridiction, afin qu’elle dise le droit attaché à ce cas d’espèce.

En réponse, le tribunal avait décliné sa compétence, sous le prétexte fallacieux du statut pénal du chef de l’Etat, qui n’était nullement en cause dans un procès civil, qui soumettait simplement aux juges l’examen d’un instrumentum, en l’occurrence l’acte de naissance, et non la culpabilité de son détenteur, à propos de laquelle les requérants se réservaient d’y donner suite au moment qui leur plairait.

Pour ne pas faire de concession à la vérité, je me suis pourvu devant la Haute Cour de justice en date du 19 novembre 2014, à la faveur de trois actes de saisine.

Le premier acte de saisine vise Monsieur Ali Bongo Ondimba et ses consorts, pour faux en écritures publiques, usage de faux en écritures publiques, complicité d’usage de faux en écritures publiques, violation de serment.

En conséquence de ces chefs d’accusation, je sollicite que la sanction de la destitution soit prononcée, face aux incohérences patentes entachant aussi bien l’acte de naissance querellé que la Déclaration de naissance produite de manière incidente, tous actes à la faveur desquels, il a obtenu un avantage indu dont il doit être relevé.

Le deuxième acte de saisine vise Madame Marie Madeleine Mborantsouo et les juges de la Cour constitutionnelle ayant siégé en 2009, pour complicité d’usage de faux en écritures publiques et fraude à la loi, en ce que pour ce chef de prévention, je fais grief aux juges constitutionnels d’avoir rendu une décision de justice sur une base légale erronée, avec pour effet de soustraire Monsieur Ali Bongo Ondimba des justes sanctions prévues par la loi.

Le troisième acte de saisine vise Monsieur Antoine De Padoue Mboumbou Miyakou, Président de la Commission électorale en 1991, ainsi que tous les consorts l’ayant succédé à cette charge, sous la prévention de complicité d’usage de faux en écritures publiques, pour avoir successivement administré les élections législatives, et donc validé la candidature de Monsieur Ali Bongo Ondimba sur le siège de Bongoville, notamment en 1996, 2001 et 2006, forcément à la faveur d’un acte de naissance dont l’authenticité est suspecte.

Justiciable de la Haute cour de justice dont il nomme principalement les membres, le Président de la République, Monsieur Ali Bongo Ondimba, nonobstant cet avantage inédit sur la planète de l’état de droit, s’est gardé, tout le septennat durant, de désigner les magistrats devant siéger au sein de cette juridiction.

N’ayant de vérité que celles ressortissant des prétoires, maître Minko Mi Ndong est à la place qu’il faut pour observer l’imposture, et surtout, pour localiser le côté où elle se trouve.

Je m’incline devant cette rare sensibilité exprimée par un homme de l’art, qui s’indigne du mauvais usage des mots, au point de crier à l’imposture, devant l’évocation du concept de la disqualification, qui n’est que la simple conséquence de l’inéligibilité.

Mots pour maux, j’affirme, que lorsque le droit à un procès équitable n’est garanti à personne, et que le droit d’accès au juge naturel est refusé aux justiciables, il y a une insuffisance de République qui confine à l’indécence.

MOUKAGNI IWANGOU

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