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SNH : Les contours de la réforme avec Arnaud Engandji
Publié le lundi 6 juin 2016   |  Gabon Review




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Aperçu de la situation générale de la Société nationale des hydrocarbures avec son directeur général.

Depuis le changement de son staff dirigeant en octobre 2015, la Société nationale des hydrocarbures (SNH), également connue sous le nom de Gabon oil company (GOC) s’est engagée dans un cycle de réformes. Naturellement, dans cette entreprise où le précédent directeur touchait un plus de 20 millions de francs CFA, la réduction de la masse salariale figure au rang des actions prioritaires. «Le cadre de rémunération des agents publics existe. Il y a un décret qui fixe la rémunération des directeurs généraux, dont les salaires vont de 3,5 à 5 millions de francs», indique le directeur général de la SNH, précisant, après le réajustement de son propre traitement : «Dans mon secteur, mon salaire actuel est considérablement inférieur à celui d’un ingénieur cumulant cinq ans d’ancienneté en entreprise».

Arnaud Engandji affirme s’être également penché sur la situation du personnel expatrié. «Il y avait 15 expatriés à mon arrivée. Aujourd’hui, nous n’en avons plus aucun. Car j’ai estimé que ces derniers avaient une grande responsabilité dans les difficultés actuelles de la société. Nous avions 2,5 milliards de francs CFA de masse salariale annuelle pour le personnel expatrié», révèle-t-il, disant s’être aussi intéressé au sort des petites mains et du personnel d’appui. «J’ai revu la question des techniciennes de surface (employés de prestataires, ndlr) dont les salaires étaient en moyenne de 120 000 francs. Avec le concours de certains collaborateurs, nous leur avons monté une société de nettoyage, dont elles sont elles-mêmes propriétaires», indique-t-il, soulignant l’aspect citoyen de cette action.

Sans le dire clairement, le directeur général de la SNH sous-entend qu’il est engagé dans la mise en œuvre d’une stratégie d’externalisation avec une certaine préférence locale : «Nous avons également fait la même chose avec le coursier qui dispose désormais de sa propre boîte. (…) Il s’agit-là de patriotisme économique», avance-t-il, disant militer aussi pour l’apprentissage. «Il y a une première convention que nous allons signer avec l’Office national de l’emploi (ONE). Nous ouvrirons donc pour le compte de cette entité, deux agences à Libreville (Nzeng-Ayong et Owendo, ndlr) avec la prise en charge du fonctionnement et du personnel sur les trois prochaines années, de façon à donner le temps à l’administration de les incorporer», explique-t-il, avant de marteler : «L’ensemble de ces mesures montrent ce que nous faisons pour notre économie». Et de suggérer : «Imaginez un instant que l’ensemble des sociétés publiques adoptait la même démarche. Se faire fabriquer du mobilier de bureau par une PME locale, au lieu d’aller l’acheter en grande surface, à titre d’exemple. C’est un peu ce que nous faisons autour de la SNH».

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes à la SNH, pourrait-on interroger. Ce qui amène à aborder avec Arnaud Engandji l’audit diligenté par le gouvernement. «J’ai été audité. J’ai les conclusions, mais ce n’est pas à moi de les rendre publiques», dit-il, s’abritant derrière la conjoncture internationale pour donner du sens à certaines données. «Pour faire simple : vous montez un projet à 120 $ le baril en 2012. Et, en 2015-2016, lorsque le prix du baril chute à 27 $, il est évident que ce projet n’est plus économiquement viable. En gros, nous avons eu des projets ambitieux à nos débuts, mais avons été rattrapés par la réalité économique qui nous empêche aujourd’hui de financer lesdits projets», explique-t-il, évoquant la question budgétaire : «Nous ne bénéficions pas de budget annuel contrairement à ce que pense le plus grand nombre», révèle-t-il, avant de revenir sur le montage institutionnel.

À en croire les explications d’Arnaud Engandji, la SNH n’est qu’un expert technique, un opérateur, alors que la Direction générale des Hydrocarbures est le régulateur. «Le président a voulu (…) que la SNH soit assujettie aux mêmes règles de fonctionnement que les boîtes internationales et que l’État continue à garder un œil dessus», souligne-t-il. «Chaque trimestre l’État fixe le Prix de cession officiel (PCO) du baril. S’il est de 30 $, par exemple, nous pouvons le vendre à 31 $. Sur ce supplément, nous en empochons la moitié. En gros, nos revenus sont issus de la vente dont il faut soustraire le PCO, le tout divisé par deux», détaille-t-il, avant d’ajouter : «Ce n’est donc pas le coût du baril qui nous intéresse en tant que tel, mais d’être suffisamment bons commercialement pour vendre au-dessus du prix du marché».

Ces contours posés, on comprend un peu mieux le fonctionnement de Gabon oil company. Si l’entreprise est n’actuellement centrée que sur le trading, elle vient de se voir attribuer l’exploitation gisement de Mboumba, situé entre Port-Gentil et Libreville et ayant un excellent actif avec une production stable d’environ 1 000 barils par jour et un potentiel gazier intéressant. D’autres changements vont donc intervenir à la SNH sur lesquels Gabonreview reviendra incessamment.

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