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Guy Nzouba Ndama, le philosophe et «le discours de la méthode»
Publié le jeudi 26 mai 2016   |  Gabon Review


Nzouba
© Autre presse
Nzouba Ndama, candidat déclaré à l’élection présidentielle en tournée dans la province du Woleu-Ntem


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En tournée dans le Septentrion, l’ancien président de l’Assemblée nationale et candidat à la prochaine élection présidentielle, a développé des thématiques allant de ses explications sur le «Tout sauf les Fang» à son divorce politique avec l’actuel chef de l’État, en passant par les raisons qui l’avaient amené à soutenir Ali Bongo en 2009. Un discours basé sur une bonne méthode qui plaît aux populations du Grand Nord.

Guy Nzouba Ndama termine dans deux jours en principe son périple woleuntémois qui l’aura conduit à Medouneu, Oyem, Minvoul, Mitzic et Bitam. Accompagné des responsables de partis (l’Alliance pour un Nouveau Gabon du Dr. Séraphin Akuré Davain, le Rassemblement Héritage et Modernité d’Alexandre Barro Chambrier) et des personnalités qui le soutiennent, à l’instar de Frédéric Massavala Maboumba et de François Banga Eboumi, l’ancien président de l’Assemblée nationale commence, dans ses causeries, par «crever l’abcès» sur l’accusation que l’on lui fait porter de ne point aimer les Fangs. Et là, comme buvant du petit lait, il explique que sa deuxième épouse est d’ethnie Fang, qu’il a eu un enfant avec une femme Nkodjè d’Akam Essatouk, parle de son parcours scolaire fait de rencontres avec des Fangs (Clément Ondo Obame, Luc Bengono Nsi, Fabien Owono Essono,…). Il relate des anecdotes de son vécu avec ses amis issus de cette ethnie. «Je ne suis pas, je ne peux pas être anti-Fang», souligne-t-il. Un exercice d’authenticité plutôt apprécié par les populations qui viennent l’écouter avec enthousiasme. Oublié «les deux pieds du PDG, le Haut-Ogooué et l’Ogooué-Lolo». Oublié aussi «l’élection uninominale à un tour fera économiser de l’argent à l’Etat»…

L’ancien élu du canton Lolo-Wagna passe ensuite aux raisons qui l’avaient poussé à soutenir l’ancien ministre de la Défense nationale lors de l’élection présidentielle d’août 2009. Il relate avec menus détails la conversation qu’il avait eue avec l’intéressé. Celui-ci lui avait dit sa détermination à «construire le pays» en gommant les insuffisances. L’ancien président de l’Assemblée nationale avoue qu’il fut séduit par l’enthousiasme et les promesses faites par son interlocuteur de faire avancer le Gabon, et il lui apporta tout le soutien nécessaire. Puis, à partir de 2011, commencent à apparaître des divergences entre les deux hommes «sur le chemin que prenait alors le pilote». Il lui fit remarquer à plusieurs reprises, avec «trois autres personnes», que la «gestion du pays prend une mauvaise direction», et qu’«il est de son intérêt et de celui du Gabon qu’il revoie les choses». Mais la réponse de son interlocuteur était chaque fois plutôt surprenante. Par exemple, en ce qui concerne la proposition qu’il a faite au chef de l’État de revoir la composition de son cabinet, celui-ci lui aurait répondu qu’il n’a pas trouvé de Gabonais pur souche pour diriger son cabinet… Autre motif de déception : la destination inconnue qu’auraient pris les budgets du pays et la folie dispendieuse des Émergents. «C’est tout cela qui m’a décidé à partir de l’avion PDG, car le pilote nous amène droit dans la montagne».

Guy Nzouba Ndama termine ses causeries par quelques esquisses de son projet pour le Gabon. D’abord faire retrouver au Woleu-Ntem sa vocation agricole. Ensuite des réformes institutionnelles (sur les élections uninominales à deux tours, la limitation du mandat présidentiel,…). Il s’agit donc d’un véritable «discours de la méthode», d’une stratégie politique et philosophique. Au-delà de l’homme politique, il y a en effet le philosophe ! Il livre beaucoup de ses réflexions sur l’avenir du Gabon, et sur le devenir du Gabonais.

On ne l’a pas suffisamment dit, mais le départ de Guy Nzouba Ndama est incontestablement une grande perte pour le parti au pouvoir. Ce très bel orateur public, adepte de proverbes et de propos croustillants, manquera beaucoup à la campagne d’Ali Bongo !

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