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Les beaux gestes de Léon Ababe et Synergie pour la renaissance de «Chic à voir»
Publié le mardi 17 mai 2016   |  Gabon Review




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Un internat avec réfectoire, une école réhabilitée, une infirmerie, des groupes électrogènes et bien d’autres bonnes actions sont semées depuis quelque temps à Foulameyong, également appelé «Chic à voir», par l’ONG Synergie ; autrement dit comment assurer la renaissance, en 5 mois, d’un village en décadence humaine et infrastructurelle.

Situé dans le département de Bendje, plus précisément dans le canton Anengue, Foulameyong, encore appelé Chic à voir, a servi de berceau à plusieurs esprits lumineux du pays. Des cadres et sportifs de haut niveau, Chic à voir en a fourni et pas des moindres. Maître Marcelin Minko Mi Nze, artiste peintre émérite, l’universitaire Pierre Claver Mvele Ndango, l’ambassadeur Guy Roger Nze, Jean-Claude Franck Mendome, journaliste ayant fait les beaux jours de la radio panafricaine Africa N°1, les anciens internationaux de football Roger Avah Ndong et Germain Mendome et bien d’autres, ont fait, avec l’ancien président de la Fédération gabonaise de football, leurs armes à l’école catholique Saint-Joseph de Chic à voir. Ce village qui les a vu naître et grandir avant qu’ils ne prennent leur envol, a été pendant plusieurs années l’ombre de lui-même. Il s’est progressivement vidé de sa substance humaine et les cases qui faisaient sa fierté sont presque toutes tombées en décrépitude.

Le bâtiment accueillant les dortoirs de l'internat avec, à droite, le réfectoire et l'infirmerie | La présidente du Conseil départemental de Bendje et Léon Ababe coupant le ruban sous le regard de Mme le préfet et du directeur d'académie provincial adjoint, le 6 mai 2016 | Aperçu du réfectoire et villa en construction à l'entrée du village. © Gabonreview
Le bâtiment accueillant les dortoirs de l’internat avec, à droite, le réfectoire et l’infirmerie | La présidente du Conseil départemental de Bendje et Léon Ababe coupant le ruban sous le regard de Mme le préfet et du directeur d’académie provincial adjoint, le 6 mai 2016 | Aperçu du réfectoire et villa en construction à l’entrée du village. © Gabonreview

Tel un fils prodigue, Léon Ababe est souvent revenu sur la terre natale, jusqu’au jour où un appel pressant du coeur l’a amené à penser à contribuer à la renaissance d’un village en voie de disparition. L’école qui a ouvert les portes du monde et de la vie est placée, à juste titre, au coeur de l’action de l’ancien président de la Fegafoot. Des dons au sein de la structure, des caravanes médicales pour apporter des soins gracieusement aux habitants du village n’ont pas paru, à ses yeux, bien suffisants pour redonner au village son aura d’antan. Ainsi a germé l’idée de la création d’un internat pour tous les enfants du canton Anengue inscrits à l’école Saint-Joseph de Chic à voir. «Cette école catholique a une bonne renommée dans le canton, voire dans tout le département. Mais beaucoup d’enfants sont obligés chaque jour de parcourir plusieurs kilomètres pour s’y rendre. Il y en qui, découragés par la distance, ont tout simplement abandonné le chemin de l’école pour se lancer dans les activités champêtres», explique Léon Ababe.

Au début de l’année 2016, l’homme d’affaires qui est également à la tête d’une organisation non gouvernementale, Synergie, lance donc un vaste projet pour la renaissance du village. Projet qui prend d’abord son sens avec la réhabilitation de l’aura du principal temple du savoir. Mise en place d’un internat, avec deux dortoirs d’une capacité de quarante lits et un réfectoire d’une capacité d’accueil de 50 places. La construction d’une infirmerie dotée d’une pharmacie bien fournie et la réhabilitation du stade de football de l’école sont également lancées dans la foulée. Le projet qui a coûté environ 50 millions de francs à l’enfant de Chic à voir vient d’être livré au grand bonheur des populations. Une forte délégation conduite par le préfet et le président du conseil départemental de Bendje a fait le déplacement du village pour recevoir ces ouvrages, fruit du partenariat privé-État. «L’Etat ne peut pas tout faire. Les enfants du village doivent pleinement participer à son développement. Nous savons gré à monsieur Ababe qui vient d’ériger ces infrastructures fort utiles», a déclaré Lucie Akendengue Daker, présidente du Conseil départemental de Bendje.

L’heureux bienfaiteur a également mis à la disposition du village deux groupes électrogènes, avec d’importantes réserves en carburant, pour alimenter toutes les infrastructures livrées en électricité.

Concernant l’infirmerie, il est à noter qu’elle ne s’occupera pas uniquement des élèves. Le directeur régional de la santé, Pamphile Bekale, a en effet a annoncé qu’elle sera ouverte à tous les habitants du canton Anengue. Un partenariat avec l’ONG Synergie de Léon Ababe va permettre à un médecin et une sage-femme de se rendre sur les lieux, une fois dans le mois afin d’offrir des consultations gracieusement à tous les habitants du canton. La structure est par ailleurs dotée d’un centre de vaccination pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 11 mois.

Outre ces infrastructures communautaires, Léon Ababe s’est lancée dans plusieurs projets privés pour faire revivre le village. En cinq mois, l’homme a réussi à implanter une importante et somptueuse villa à l’entrée du village. Au niveau des finitions, l’ouvrage fait et devra longtemps faire la fierté de la localité qui devra dans, les prochains jours, voir émerger d’autres constructions. En effet, mis au courant des actions menées par le président de l’ONG Synergie, beaucoup d’enfants du village, l’ayant quitté depuis plusieurs années ont décidé d’y retourner. Certains faisaient d’ailleurs partie de la délégation ayant effectué le déplacement lors de la cérémonie d’inauguration organisée le 6 mai 2016. «Mon émotion est indicible. Cela fait une vingtaine d’années que je ne suis pas revenu au village. Ce que fait notre frère Ababe est vraiment formidable. Et dès le mois prochain je reviens pour lancer des travaux de construction de la maison qui permettra à ma famille et moi de renouer le lien rompu avec notre village», a confié Léon, cadre à Addax petroleum.

La principale route du village qui traverse l’école, déserte naguère, grouille désormais d’un beau monde qui prend de nouveau plaisir à y habiter. Une route chargée d’histoire et qui autrefois permettait aux jeunes garçons d’aller d’un bout à l’autre village, accompagnés de leurs déclinées. Et pour faire le trajet, il fallait être bien paré donc «Chic à voir». D’où le nom du village. «C’était une belle époque ! Et je veux que le bonheur de vivre dans ce village qui nous habitait autrefois soit transmis à nos enfants qui s’y trouvent encore. Et tous les efforts que je fournis pour redonner une âme à cette école, sont mus par cette ambition», a confié l’ancien président de la Fegafoot, avant d’écraser discrètement une larme. Des infrastructures communautaires et privées pour voir Chic à voir renaître de ses cendres, pour que jamais la flamme ne s’éteigne, tel est la voie choisie par Léon Ababe. Ainsi, le petit village de Foulameyong retrouvera-t-il sa place d’antan dans le canton Ânengue, un des plus grands du département de Bendje.

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