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À 130 jours de l’élection présidentielle, le régime Ali Bongo se durcit
Publié le mardi 19 avril 2016   |  Gabon Review


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© aLibreville.com par S. DABO
Vote lors des élections couplées présidentielle/législatives du 29 novembre
Dimanche 29 novembre 2015. Burkina Faso. Les Burbinabès participent aux élections couplées présidentielle/législatives.


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Trois faits ont récemment défrayé la chronique. Il y a eu la décision des autorités universitaires d’annuler la soutenance de thèse de Christian Bongo, frère du chef de l’Etat. L’ancien directeur général de la Banque gabonaise de développement (BGD), né d’Omar Bongo et de Cécilia Otouma Dabany, devait soutenir, à l’Université Omar-Bongo, sous la direction du Pr. Albert Ondo Ossa, une thèse sur «La Dette publique africaine : le cas du Gabon». Pour cette soutenance, des enseignants d’universités étrangères, notamment françaises, avaient été désignés membres du jury, et certains d’entre eux se trouvaient déjà à Libreville lorsque la décision d’annulation a été prise par l’administration rectorale, sans motif apparent. Selon certaines indiscrétions, la raison serait que Christian Bongo n’entretient pas de «rapports cordiaux» avec son frère Ali Bongo. Même si les intéressés n’ont jamais eu les meilleurs rapports, l’exaspération de l’inimitié daterait du limogeage, en 2011, de Christian Bongo du poste de directeur général de la BGD.

Deuxième fait notable tendant à montrer que le régime se durcit est qu’au lendemain de sa déclaration, le 19 mars dernier, sur les «origines» d’Ali Bongo, Chantal Myboto a subi les «foudres» de la Direction générale des Impôts. Sa résidence hôtelière, Le Maïsha, a reçu la visite des agents des Impôts pour un redressement fiscal de près de 4,2 milliards de francs CFA, qu’elle avait à payer «sous huitaine». Quelques jours plus tard, l’ancienne Conseillère spéciale d’Omar Bongo a été convoquée à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (B2) pour … «affaire (la) concernant».

Le week-end dernier, ce sont des partisans de Guy Nzouba Ndama, à Koula-Moutou, qui ont été l’objet d’agressions de la part des agents des Forces de Police nationale arrivés en grand nombre dans le chef-lieu de la province de l’Ogooué-Lolo. Après avoir assisté à un meeting dans l’une de ses concessions, les partisans de l’ex-président de l’Assemblée nationale ont reçu des gaz lacrymogènes dès qu’ils ont voulu entamer une marche pacifique de soutien à leur candidat ! Quelle peut donc être la raison d’un tel durcissement ? Selon un sociologue gabonais, «cela ressemble fort à une fébrilité, et une telle fébrilité montre combien le régime se croyant impopulaire ne veut permettre aucun rassemblement des forces de l’opposition, quelle que soit la localité dans laquelle s’organise une action de soutien aux adversaires d’Ali Bongo».

Le durcissement du régime est aussi manifeste dans d’autres actes. La filature exercée sur des proches de Guy Nzouba Ndama, les tentatives de sabotage de la tournée de Jean Ping dans certaines provinces, l’interdiction faite aux responsables de Gabon Télévision de relayer les activités de l’opposition, le limogeage des personnalités soupçonnées d’être proches de l’un ou de l’autre. Tous ces actes sont la preuve que «le régime d’Ali Bongo craint toute expression contraire, et on en est à se demander si c’est vraiment Ali Bongo qui, au moment du courant des Rénovateurs, avait appelé à des négociations avec l’opposition en exil dirigée par la Père Paul Mba Abessole en 1989», se demande un ancien ministre membre du PDG-HM. «Sinon, ajoute-t-il, pourquoi serait-il devenu si peu ouvert à la démocratie, à l’expression plurielle ?» Ali Bongo est-il vraiment l’instigateur de cette coercition ou est-ce le fait de quelques autorités zélées dont l’effet pervers est qu’ils ternissent l’image du président de la République.

«Avec cette dérive autoritariste manifeste», beaucoup d’observateurs expriment des craintes quant au scrutin du mois d’août prochain. Selon eux, la seule candidature d’Ali Bongo, qu’elle soit acceptée ou rejetée, devrait avoir des répercussions sociales importantes.


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