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Présidentielle 2016 : Guy Nzouba Ndama, président ou faiseur de roi ?
Publié le vendredi 1 avril 2016   |  Gaboneco


Guy
© Autre presse par DR
Guy Nzouba Ndama, président de l`Assemblée nationale


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La nouvelle n’a pas de quoi surprendre puisque de folles rumeurs circulaient depuis des lustres. Lesquelles rumeurs faisaient état d’une discordance d’orientation politique entre Ali Bongo Ondimba et Guy Nzouba Ndama. Aujourd’hui que les choses sont, on ne peut plus claires avec la décision du président de l’Assemblée nationale de quitter le bateau de l’émergence, une question taraude les esprits. Celle de l’avenir d’un homme dont l’ombre à elle seule suffit à influencer le paysage politique d’un pays qu’il connait bien pour l’avoir servi en le parcourant au point d’en constituer l’un des très rares sages à être encore aux affaires.
Qui plus que Guy Nzouba Ndama a, depuis l’instauration de la démocratie et du multipartisme en 1990, mis autant de temps à la tête de l’Assemblée nationale, chambre du peuple par excellence ? La réponse à cette question suffit à démontrer le poids sur l’échiquier national de l’homme qui vient de rompre définitivement l’alliance qu’il avait nouée juste après le décès d’Omar Bongo Ondimba avec son fils Ali. La plupart des anciens hiérarques du Parti démocratique gabonais, en discorde avec leurs anciens camarades ont choisi d’aller faire valoir leurs talents de politiciens de l’autre côté dans un regroupement de partis et associations de l’opposition, (l’Union nationale). Il semble évident que le statut d’indépendant ne fait plus vivre son homme de nos jours ! Et pour cause, la population se méfie plus que jamais des positions ambivalentes des politiciens, plus enclins à prêcher pour leur propre chapelle plutôt qu’à faire valoir l’idéal communautaire. Serait-ce la démarche qu’empruntera dans un tout proche avenir « Mukombo » ? Mais, pour quoi faire quand on connait les tracasseries vécues par Jean Ping dans cet univers truffé de versatiles et d’opportunistes ?
Il peut lui rester « Héritage et Modernité », cette aile du PDG, bannie et en quête de notoriété qui pourrait s’appuyer sur la personnalité de ses membres, parmi lesquels des élus du peuple et des éminences grises. A en croire le Président démissionnaire, la gouvernance du pays doit changer et avec elle les hommes qui incarnent l’autorité.
Ce qui traduit un discours de rupture d’avec les idéaux autrement prônés. Idéaux très certainement tombés en désuétude et qui demandent à être dépoussiérés et adapter au goût du jour pour oser parler du Gabon comme d’un Etat qui ambitionne de rejoindre les BRICS, ces pays émergents dont les économies et l’indice de développement humain sont similaires ou presque à ceux de certains Etats de l’hémisphère nord.

Une décision qui ne sera pas sans conséquences…
Le départ de Guy Nzouba Ndama du perchoir de l’Assemblée Nationale intervient dans un contexte marqué par des déchirements internes. Une démission laissant entrevoir, en dépit des manifestations de façade, des incompréhensions et un malaise jamais vécu au sein de la formation politique créée au bord de la Bouenguidi en 1968. Toute la question est de savoir si le parti survivra aux dissensions qui le minent de l’intérieur. En dehors des grands rassemblements, (dont on sait parfois comment ils sont préparés), le bouche-à-oreille pourrait prendre ses droits et les autres camarades de l’Assemblée Nationale pourraient opter pour une révolte, pire une rupture totale. Il faut craindre qu’il n’en soit ainsi, car à ce jeu, chacun peut aller de sa propre logique dans le but de fragiliser l’édifice et tous ceux qui sont sensés le soutenir, du jamais vu ! Quelle aura auraient alors les autres candidats à la présidentielle si Guy Nzouba Ndama venait à se présenter ? Sait-on la sympathie dont il jouit auprès des gabonais habitués à sa philosophie traduite à travers ses proverbes et son art oratoire qui en fait un tribun de la plèbe ? Et le fait que le mouvement qu’il soutient et qui le lui rend bien « Héritage et Modernité » développe un argumentaire différent de celui des tenants du pouvoir, n’influencera-t-il pas les positions des gabonais rêvant de changement ?
Le président de l’Assemblée nationale bénéficie d’atouts indéniables si l’on s’en tient simplement à son expérience dans la gestion des affaires de la cité, sa dextérité dans la conduite des hommes, son sens de l’apaisement lorsqu’il sent l’atmosphère s’échauffer, ses talents de meneur d’hommes à nul autre pareil, ses ramifications avec les différentes catégories sociales du pays, tels les syndicats et donc le monde ouvrier traversant presque tous une zone de turbulence liée à la insatisfaction de leurs revendications. Autant de facteurs pouvant constituer un détonateur à la prochaine présidentielle.

Plus d’un tour dans sa gibecière !
L’on parle également du carnet d’adresses pour magnifier un candidat à une élection aussi cruciale que la présidentielle, « Mukombo » ne devrait-il pas en avoir un, voire très bon ? Une question que nous sommes tentés de nous poser à l’observation de la visite qu’il a entreprise à l’extérieur du pays. Une visite qui pourrait avoir été mise à profit pour relancer ses relations avec la communauté internationale qui voit en lui « un homme crédible et un politique de premier rang », pour ne pas daigner lui prêter une oreille attentive. Capable de retournement de situation, les autres candidats pourraient voir d’un mauvais œil son arrivée dans l’arène, tant mieux pour « Mukombo » qui n’aurait qu’à surfer sur leur crainte pour dévoiler son courage, au-delà son aptitude à gérer un pays que d’aucuns disent laissé à l’abandon. Ce dernier pourrait faire prévaloir l’argument selon lequel les citoyens restent jusqu’ici essentiellement insatisfaits, malgré les multiples richesses dont recèle le pays. C’est donc dire que la sortie de « Yang ne mawe », prévue le 5 avril prochain, est celle de toutes les vérités et du reprofilage d’une vision politique qui tienne désormais compte des aspirations du peuple, ne pas adopter une telle démarche serait s’enfoncer un couteau dans le ventre, car, lui, est comme beaucoup d’autres attendus, comme le maçon, au pied du mur. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sera difficile à quelqu’un, qui qu’il soit de se proclamer à l’avance vainqueur d’un tel scrutin quand on sait que nombreux sont ceux qui se connaissent véritablement et qui sont prêts à se livrer une lutte sans merci sur le terrain s’il s’agit réellement aujourd’hui pour eux de rompre avec un passé décrié et laver une sorte d’affront face à une population de plus en plus désabusée.

Dounguenzolou

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