Le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG), un groupe de pression des jeunes des quartiers défavorisés, «les Mapanes», déterminés à peser sur les résultats de la présidentielle et des législatives de 2016, a remis à une veuve, samedi à Libreville, les clés d’une maison neuve, totalement équipée, fruit d’une chaine de solidarité lancée il y à peine plus d’un mois. « Cette demeure, modeste soit-elle constitue la réalisation de l’appel à la chaîne de solidarité lancé par le Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais à l’endroit de tous les Gabonais. C’est une première et pour un coup d’essai, pour nous c’est un coup de maître », a déclaré Gaël Koumba Ayouné, autoproclamé général des Forces armées du Mapane. Le logement de trois pièces totalement équipé en mobilier et appareils électroménager (télé écran plasma, réfrigérateur, congélateur, gazinière, ventilateurs, a pris la place de cet abri de fortune, fait de bric et de broc, dans lequel, la veuve Augustine Moulingui vivotait avec ses sept enfants. « Mais la symbolique que représente cette maison est d’autant plus forte qu’elle constitue la matérialité de cette solidarité dont notre pays a grand besoin aujourd’hui », a ajouté celui que ses compagnons de lutte appellent le général, précisant que « cette réalisation s’est faite sans tenir compte d’une appartenance ethnique ou politique. » En effet, la cérémonie de remise des clés de cette maison neuve a vu la participation de membres du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), de l’aile dissidente du PDG Hériotage et Modernité, de l’opposition radicale représenté par l’Union du peuple gabonais (UPG, aile Moukagni Iwangou) et de Marc Ona Essangui et de Marcel Libama de la société civile. De nombreuses personnalités dont le maire de Libreville, Christiane Ossoukah-Raponda, la ministre en charge de l’environnement, Flore Mistoul Yame, le leader d’Héritage et Modernité, Alexandre Barro Chambrier et de nombreux anonymes. Une situation qui a amené Gael Koumba Ayouné à faire sa profession de foi patriotique, au-delà des clivages politique. « Nous sommes tous les filles et fils du Gabon et pour notre pays j’ose croire que nous avons les mêmes objectifs, à savoir, offrir à la majorité sinon à tous des meilleures conditions d’existence, par la recherche d’un développement harmonieux », rappelant à la veuve Augustine Moulingui que « si demain les pouvoirs publics cassent votre maison pour un projet plus global, nous espérons que ce sera pour vous construire une meilleure maison que la très modeste demeure que nous allons vous remettre ». Si dame Moulingui, n’a plus de soucis à se faire pour un toit, il lui reste trouver du travail, sinon recourir au Fonds national d’aide social pour se prendre en charge à partir d’une activité génératrice de revenus. Le général est ensuite revenu sur ses thèmes favoris, la mauvaise urbanisation, le manque de passerelles sur les voies express, l’auto instrumentalisation de la jeunesse en période électorale, appelant le gouvernement à écouter les cris de détresse des populations. Pour le secrétaire exécutif de Brainsforest, qui a félicité l’initiative, ce geste devrait inspirer toute la population gabonaise. « Vous devez être des Robins des bois, qui vont chercher chez tout le monde, notamment chez les plus riches pour donner aux pauvres », a-t-il clamé. « Je suis particulièrement impressionné par l’action de ces jeunes Gabonais, qui administrent la preuve la plus implacable de ce que lorsqu’on croit, on peut et lorsqu’on veut, on peut, et aujourd’hui, nous touchons la preuve la plus cinglante. En temps de paix, l’armée est un acteur de la construction du pays. Par votre chaine de commandement, vous donnez la leçon au pays officiel », a souligné le président de l'UPG, Jean de Dieu Moukagni Iwangou visiblement stupéfait. Avec la rhétorique qu’on lui connaît, Marcel Libama n’a pas eu de mots assez durs pour annoncer la fin du régime d’Ali Bongo Ondimba. « Lorsque le Mapane se réveillera, il y aura le changement au Gabon, car le changement partira du Mapane », a-t-il affirmé. Le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG), aujourd’hui réceptacle des frustrations de ceux pensent ne pas profiter du pouvoir actuel, est né suite à un accident de la route, à la hauteur de la station service de Plein-Ciel qui avait tué six membres d’une même famille. Le RJPG exige du gouvernement la construction de passerelles piétonnes, sur les voies express pour éviter pareilles drames et l'amélioration des conditions de vie dans les quartiers sous-intégrés.
