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INTERVIEW: « Ma priorité est d’amener les Canadiens à investir au Gabon » (Sosthène Ngokila, Ambassadeur du Gabon au Canada)
Publié le mercredi 30 mars 2016   |  Agence Gabonaise de Presse


Sosthène
© Autre presse par DR
Sosthène Ngokila, Ambassadeur du Gabon au Canada


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Dans une interview accordée à l’Agence gabonaise de presse (AGP), l’ambassadeur du Gabon au Canada, Sosthène Ngokila, parle, à cœur ouvert, de la spécificité de sa mission dans ce grand pays ami, de la confiance placée en lui par les autorités gabonaises, de la stratégie pour vendre la destination Gabon.

AGP : Les autorités Gabonaise vous ont fait l’insigne honneur d’être le représentant du Gabon au Canada. Que dire du choix porté sur vous ?

Sosthène NGOKILA : Je remercie votre média de l’opportunité qu’il m’accorde de pouvoir m’exprimer sur ma nomination et mon affectation à notre Ambassade au Canada. En terme d’impression, je dirai que je suis agréablement surpris parce que je suis un diplomate de carrière et que j’ai reçu cette confiance du Chef de l’Etat de faire de moi son représentant auprès de la très grande nation qu’est le Canada. Je suis donc très heureux de bénéficier de cette confiance.

S’agit-il d’une mission spécifique Excellence ?

En ce qui concerne ma mission. Nous diplomates recevons, dans une lettre de mission qui est faite par le Chef de l’Etat via le ministre des Affaires Etrangères, et qui définit de manière claire et précise ce que l’on attend de nous. Cependant, dans les grandes lignes, je vous donnerai la mission générale d’un chef de mission en diplomatie (ce qu’est un Ambassadeur). Dans la juridiction qui est la sienne, l’Ambassadeur s’occupe de la relation qu’il y a entre notre pays et l’Etat hôte voire avec les autres pays si celui-ci à compétence sur plusieurs juridictions. Pour être précis, ma mission première est une mission de représentation. C’est-à-dire représenter le Président de la République Gabonaise, qui est le responsable ultime de la diplomatie. En diplomatie nous travaillons pour le rayonnement d’un Etat et sous l’impulsion d’un Chef d’Etat que nous représentons. D’où notre mission de représentation du Chef de l’Etat, du Gouvernement, du Gabon, de la population Gabonaise en étranger. Cela sous-entend que nous devons être présents. Porter haut la parole du Gabon auprès des autorités canadiennes et dans toutes les autres instances installées au Canada. Nous intervenons pour transmettre la position du Gabon sur les questions internationales dans sa relation particulière avec le Canada.

Votre stratégie pour vendre la destination Gabon ?

Je suis en train de mettre en place une stratégie en vue de conforter, au Canada, la vision du Président de la République, qui souhaite qu’on vende davantage la destination Gabon. Pour se faire, j’intègre d’abord la lettre de mission qui m’a été confiée par les autorités Gabonaises pour ne pas me retrouver à tout faire à la fois et rendre les résultats de ma mission confus. Là, les objectifs sont distincts. Parmi ces objectifs à atteindre, il y a justement cet attrait qui vise à ramener, au Gabon, les investissements étrangers. Il y a déjà beaucoup d’intérêts canadiens au Gabon. J’aurai donc à aller consolider les intérêts existants en qualité d’Ambassadeur. Rechercher de nouvelles opportunités en vendant notamment la destination économique gabonaise. En fonction des avantages comparatifs de chaque pays, mon rôle est d’exacerber ces avantages comparatifs pour convaincre les canadiens de venir investir au Gabon ou d’avoir une relation d’affaire plus soutenue et en projection avec notre pays. Ces objectifs économiques vont m’amener dans l’application de ma lettre de mission, à explorer les autres domaines économiques qui ne sont pas généralement pris en compte ou qui ne semblent pas évidents. La partie anglophone du Canada connait moins les opportunités qu’offre notre pays. Ce sera une des priorités de ma stratégie. Le président de la République a fixé le cap. Il ne veut pas des Ambassadeurs qui se limitent à la signature des actes administratifs. Mais plutôt de diplomates dynamiques et de terrain. Quel que soit le domaine, j’interviendrai près des hommes d’affaires canadiens, au-delà de ma mission politique. Il est demandé actuellement à la diplomatie Gabonaise d’être audible. Cela revient à dire qu’il faut qu’on entende la voix du Gabon. Pour cela, au niveau de l’Ambassade, nous devons vulgariser notre action en utilisant tout ce qui est mis à notre disposition. Il y a autant d’outils que des canaux pour y parvenir avec les TIC. Nous entendons mettre en place un groupe de communication au niveau de la Chancellerie. Celui-ci s’adressera aux Ambassades, à la communauté, à nos autorités.

Parlons justement de la communauté gabonaise au Canada. Elle se plaint du peu d’intérêt que les chefs de missions diplomatiques leur accordent ?

C’est un reproche que j’ai souvent entendu. D’ailleurs quand j’ai été dans mes anciens postes d’Ambassadeur en étranger, j’ai eu l’avantage d’avoir été conseillé culturel. En cette qualité j’ai eu à gérer les dossiers des étudiants et des gabonais en Belgique, au Maroc, en Tunisie. Protéger, encadrer et orienter la communauté en étranger est notre devoir, en application du droit international et du droit diplomatique. Si devoir de protection de notre communauté il devrait y avoir. Cela devrait se faire de connivence, en établissant une véritable stratégie de communication et de proximité. Une communication que j’entends fluide via la mise en place des structures de relais. Pour se faire, je compte sur l’organisation et la structuration de la communauté Gabonaise au Canada. Etre plus proche de la communauté dans le sens ou, en fonction des moyens qui me sont donnés pour cela, j’initierai des rencontres régulières avec l’ensemble de la communauté Gabonaise selon la réalité surplace.

A propos, que peut-on retenir de votre prise de contact avec les Gabonais rencontrés dans les différentes grandes villes ?


Il faut avouer que la prise de contact avec mes compatriotes au Canada se fait timidement mais progressivement. Cela est dû certainement au fait que le Canada est un pays-continent. Les distances sont très longues entre les régions et entre les villes où résident les Gabonais. D’autre part, il y a le fait que je n’avais pas encore pris officiellement mes fonctions (aujourd’hui c’est chose faite) et que mes mouvements étaient en conséquence limités par "l’incognito de l’ambassadeur" (situation diplomatique qui fait qu’avant la présentation des lettres de créance le diplomate soit considéré comme inconnu dans la sphère officielle de l’Etat d’accueil". cependant, j’en ai déjà rencontré un certain nombre dans les trois villes d’Ottawa, Québec et Montréal. Je me propose bien sûr d’aller à la rencontre de ceux qui résident dans d’autres villes. Le pays est grand certes mais notre ambition d’avoir une communauté unie autour d’idéaux communs est plus grande. Comme il s’agissait d’une prise de contact, je me suis donc présenté à mes compatriotes durant ces rencontres tout en leur communiquant mes projets et attentes.



Vous y avez organisé des opérations d’enrôlement en vue de l’organisation à venir de l’élection présidentielle. Comment s’annonce-t-elle?


Effectivement j’ai en fait saisi mon rôle de président de la Commission diplomatique et consulaire du Canada pour permettre à l’ambassadeur que je suis de pouvoir rejoindre les villes dans lesquelles avaient été organisées les opérations d’enrôlement. Ces opérations, pour le cas de la Commission au Canada, ne nous ont pas permis d’atteindre tous nos objectifs. Mais au vu du rapport que nous avons fait aux hautes autorités au Gabon, des décisions nous permettront de corriger les quelques inconvénients constatés". Sinon les opérations n’ont enregistré aucun cas qui vaudrait la peine d’être signalé".J’ai particulièrement apprécié l’atmosphère de travail au sein de la commission quand chaque représentant a joué sa partition dans le respect des autres. Maintenant, il ne m’appartient pas de dire comment s’annonce une élection. Au niveau du canada, mon devoir est de faire en sorte que les élections se déroulent convenablement, dans la sécurité, dans la transparence et dans le respect des institutions canadiennes et gabonaises.

Excellence, il y a des personnes qui s’interrogent sur l’absence d’une Ambassade du Canada à Libreville ?

Nombreux sont ceux des collègues qui nous demandent parfois ce que va faire le Gabon au Canada, Etat qui n’aurait pas de représentation à Libreville. Pour éclairer la lanterne de ceux-ci, je précise souvent qu’il n’y a pas une absence de représentation diplomatique du Canada au Gabon. Notre Chef d’Etat a une vision stratégique qui est de faire que le Gabon soit représenté dans tous les grands pays. Et le Canada est une puissance du monde. Il compte. C’est pourquoi le président de la République souhaiterait que nous soyons présents dans ce pays. C’est juste que l’Ambassadeur du Canada au Cameroun a juridiction sur le Gabon. Dans notre jargon il y a ce qu’on appelle la multi juridiction. Cela signifie que l’Ambassade n’est pas obligée d’avoir sa résidence dans le pays qu’elle couvre. C’est donc dire que les relations entre le Gabon et le Canada existent belle et bien et n’ont jamais été interrompues. Par ailleurs, quelques précisions seraient utiles pour justifier de l’absence, au Gabon, d’une résidence de l’Ambassade du Canada. Chaque pays est libre de choisir où implanter la résidence de son Ambassade. Et, les choix stratégiques dépendent des objectifs que le pays concerné veut atteindre. En ce qui concerne le Gabon, nous n’avons pas d’Ambassade dans tous les pays du monde. Mais nous traitons avec plusieurs pays sans avoir d’Ambassade ou de résidence et nous avons de très bonnes relations. Un exemple le justifierait. Même si nous avons ouvert une Ambassade à Cuba, avant cela, nous avions déjà de très bonnes relations dans le domaine de la santé précisément. Il n’y a pas une obligation d’avoir une résidence. Certainement que les autorités canadiennes, dans le redéploiement de leur outil diplomatique ont jugé utile, peut-être à nos dépens, de faire en sorte que leur Ambassade ne soit plus résidente au niveau de Libreville et qu’elle soit juste à côté, dans un pays de la sous-région. Le Gabon à une Ambassade au Canada depuis très longtemps et nos relations ont toujours été assez bien suivies. Je précise toutefois que je vais au Canada pour ramener la représentation au niveau d’Ambassadeur vu que nous y étions représentés, entre temps, par un chargé d’affaires avec lettres ou en pieds. Il s’agit d’un chef de mission. Mais qui est d’un rang inférieur à celui d’Ambassadeur.

Le Gabon a une chancellerie au Canada. Un inventaire du patrimoine de l’Etat Gabonais ?

Il est vrai qu’en ce qui concerne la résidence du Gabon au Canada depuis plusieurs années, ainsi que l’aurait rapporté une certaine presse. Il y a que cette résidence est dans un état de délabrement avancé. Des missions s’y sont rendues pour faire le constat. La diplomatie Gabonaise est actuellement dans un sens de redéploiement de toutes ses structures dont les résidences, les chancelleries, dans un programme de vaste réaménagement de ses structures ou d’acquisition de résidences et de chancelleries lancé il y a quelque temps déjà par le Chef de l’Etat. Au Canada précisément, la résidence Gabonaise est inhabitée depuis 2006. Une réalité qui l’a vue tomber en désuétude. Cependant, les autorités Gabonaises ont pris la mesure de ce fait en mettant à la disposition des techniciens des missions architecturales et des moyens. La préservation du patrimoine du Gabon au Canada compte parmi mes missions. Cela suscite un certain nombre de dettes. Mais les autorités gabonaises les paient progressivement. En ce qui concerne la dette gabonaise près le Canada, (qui ne concerne pas la chancellerie, ni la résidence du Gabon), l’administration qui s’en occupe m’a donnée toute les assurances. Ces dettes concernent les projets dans le domaine de la santé etc.

SM/SN/LPM



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