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Journée mondiale des droits des consommateurs : La fuite en avant
Publié le mercredi 16 mars 2016   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
Vente de produits alimentaires sur un marché d’Oyem


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Plutôt que de s’approprier le thème annuel lié à l’utilisation abusive des antibiotiques dans l’élevage, la journée mondiale des droits des consommateurs aurait dû permettre au gouvernement de réfléchir à l’hygiène dans la consommation au Gabon. Alors que le pays, qui importe plus de 85% de ses produits alimentaires, n’est que très peu concerné, au regard du faible développement de son secteur élevage, le thème générique «Plus d’antibiotiques au menu», en dépit de l’interpellation qu’il recèle, est donc loin de «coller à nos réalités nationales en matière de consommation», ainsi que l’a prétendu la ministre déléguée au Développement durable et à l’Economie dans son allocution de circonstance.

Un choix qui montre que le gouvernement semble peu conscient des conditions de vie des populations, bien plus touchées par des maladies et autres complications dues à la mauvaise hygiène dans de nombreux commerces. Le principal motif évoqué par certains consommateurs : la faible régularité des contrôles effectués par les services compétents, en l’occurrence la direction générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC).

En dehors des descentes sur le terrain, initiées dans le but de mettre fin au trafic des balances et appareils de pesage, très peu d’enquêtes ont, par exemple, été menées en vue d’interpeler les petits commerçants sur la nécessité d’améliorer leurs conditions de conservation et de vente des aliments. Il en va de la sécurité publique. N’empêche, pour le gouvernement, la célébration de cette journée a été l’occasion de célébrer «la politique gouvernementale de la protection des intérêts des consommateurs, qui intègre les risques sanitaires en phase avec la politique de santé publique». En somme, une fuite en avant, pis une moquerie parfaitement perceptible par le thème national, «L’utilisation abusive des antibiotiques dans l’élevage peut nuire à la santé du consommateur».

Pourtant, le gouvernement a dit «œuvrer au quotidien pour l’amélioration de la qualité-sécurité des produits et denrées alimentaires consommés par les populations». Si Chantal Abengdang Mebale a tenté de vendre «l’architecture réglementaire répressive mise à la disposition des administrations compétentes pour lutter contre tout genre de risques sanitaires auxquels peuvent être exposés les consommateurs», l’on est tenté de s’interroger sur le nombre réel de contrevenants sanctionnés depuis l’adoption de la fameuse réglementation.

Le secteur de l’alimentation au Gabon, pour beaucoup, reste l’un des plus opaques et parmi les moins suivis, où règnerait une certaine corruption, notamment lors des rares contrôles sur le terrain. Alors que le graissage de patte semble avoir pris le pas depuis longtemps sur le contrôle de l’hygiène, le gouvernement ne se préoccupe que de la distribution des patentes. Une situation que d’aucuns imputent également aux associations nationales des consommateurs, bien trop aphones depuis de longs mois.

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