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L'Union N° 11477 du 10/3/2014

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Entretien avec le ministre du Budget et des Comptes publics :" Plus de 20 000 agents supplémentaires du service public vont désormais bénéficier de la Prime dincitation à la performance
Publié le lundi 10 mars 2014   |  L'Union


Christian
© Autre presse par DR
Christian Magnagna, ministre du Budget et des Comptes publics


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Après près de deux semaines d'étude, l'exécutif a décidé finalement de supprimer les Fonds communs en instituant une Prime d’Incitation à la Performance (PIP), une sorte de récompense dont le bénéfice sera étendu au plus grand nombre d'agents méritants de notre administration. Pour le ministre Christian Magnagna, cette réforme devrait mettre mettre un terme à l’illégalité, à l’injustice, à l'iniquité et aux dérives antérieures. Entretien exclusif.

L'Union : Le gouvernement par la voix de votre ministère vient de dévoiler la nouvelle grille de répartition des Fonds communs, élargie désormais, à plus de 30 000 agents de l'administration publique. En quoi obéit cette nouvelle logique ?

Christian Magnagna : Il faut savoir que l’enveloppe globale des Fonds communs s’élevait à plus de 210 Milliards francs par an, soit un peu plus de 30% de la masse globale de la Solde, et ne concernait officiellement que 9 389 agents de l’Etat. L’aboutissement de cette réforme va donc permettre de réaliser des économies substantielles pour remédier notamment aux déficits chroniques observés sur les comptes des Fonds communs par rapport et ainsi limiter l’impact sur le budget de l’Etat. Pour réaliser ces économies il a été décidé de supprimer les perceptions multiples et injustifiées et de revoir à la baisse le niveau des primes des principales fonctions de gestion dans les régies financières, de supprimer la perception par des agents qui soit n’étaient plus en service, soit avaient été appelés à d’autres fonctions ou, plus grave encore, avaient été appelés à faire valoir leurs droits à la retraite. Les économies ont également été réalisées sur les ressources utilisées en dehors de toutes prescriptions règlementaires, à des fins d’investissement ou de fonctionnement. Ainsi, pour l’année 2014, l’enveloppe globale est plafonnée à 100 milliards de francs. Cette enveloppe sera révisée à chaque début d’année par le gouvernement en fonction des réalisations budgétaires de l’année précédente. Ensuite, le Président de la République a décidé d’instituer, à la place des Fonds communs, une Prime d’incitation à la performance (PIP), qui ne sera pas un sursalaire, mais plutôt une récompense dont le bénéfice sera étendu dans une même volonté de justice et d’équité au plus grand nombre des agents méritants de notre administration.

Qui va bénéficier de cette fameuse Prime d’incitation à la performance ?

Le nombre d’agents publics concernés, y compris la main d’œuvre non permanente, sera de 30.356. Cette mesure va contribuer ainsi à augmenter les revenus par grille des agents du service public regroupés en trois groupes. Le Groupe 1 regroupera les administrations économiques et financières, le Groupe 2, comprendra les administrations de production et de développement et le Groupe 3, les administrations de services. Tous les détails y relatifs seront communiqués dès leurs adoption. Ainsi, par l’effet de cette réforme, ce sont plus de 20 000 agents du service public qui vont désormais bénéficier de la Prime d’Incitation à la Performance (PIP) à côté de ceux qui bénéficiaient déjà de la PIR, de la PIFE, de la Prime de Servitude et Hospitalière. Les mécanismes pour la mise en œuvre de cette mesure sont déjà en place. En effet, dès son adoption par le Conseil des Ministres, la PIP pourra être payée aux agents des régies financières, avec un effet rétroactif des mois de janvier et février ; et à partir de fin avril à l’ensemble des agents de l’administration. En définitive, pour mettre un terme à l’illégalité, à l’injustice, à l’inéquité et aux dérives antérieures, ces mesures ci-dessus annoncées feront l’objet d’un décret instituant la Prime d’Incitation à la Performance (PIP) au profit des agents publics.

Les agents de l’Etat exerçant dans les régies financières, font état de la diminution de 80% de leurs primes et autres avantages liés à leur métier spécifique. Pensez-vous que cette réforme sera bien accueillie ?

Cette question dans sa forme rejoint la précédente. Je peux vous affirmer que des dysfonctionnements ont été observés dans l’attribution de ces primes, avec d’une part des disparités entre administrations et d’autre part, entre les agents de même niveau de responsabilités. C’est pourquoi des ajustements significatifs ont été opérés. Si vous avez eu connaissance du niveau de ces disparités, vous comprendriez que le Président de la République, garant de l’équité entre tous les Gabonais ne pouvait laisser cette situation perdurer, et par conséquent il a eu raison de mettre le pied dans cette fourmilière. Il ne faut pas occulter le fait que la recherche de l’équité suppose des sacrifices et accepter de perdre certains privilèges de la part des uns et des autres. Ce dont l’intention a été diversement interprétée et volontairement déformée. C’est donc le lieu de préciser que, le projet de décret instituant la Prime d’Incitation à la Performance (PIP) au profit des agents publics, qui fixera le champ d’application de la présente réforme, précisera également la spécificité des régies financières, dont la performance et la technicité devront être reconnues et valorisées. En considération de tout ce qui précède, plus rien ne justifie la poursuite d’un arrêt de travail intempestif au sein des régies financières. J’exhorte par conséquent tous les agents en service dans les régies financières à reprendre le travail dès le lundi 10 mars 2014 à 07H30.

On n’a pas trop entendu le Ministre du Budget réagir lors du contentieux Total Gabon et le FISC gabonais. Les sommes dues n’ont-t-elles pas une importance pour les caisses de l’Etat ?

Le Gabon est un pays de droit régi par des normes et des procédures réglementaires. En matière fiscale, le code général des impôts édicte les règles auxquelles sont soumis tous les opérateurs économiques, y compris de la taille de Total Gabon. Les patrons de Total Gabon, société anonyme de droit gabonais, ont échangé le 4 mars dernier avec Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Sur ce contentieux, un travail est en cours et devrait permettre à toutes les parties de se mettre autour d’une table et d’accorder leurs violons. Le Ministère du Budget suit de très près le dénouement de ce contentieux fiscal. A ce stade de l’évolution de cette affaire, les prérogatives de ma charge ne m’impliquent pas autrement que par une vigilance sur son aboutissement. Sur le second volet de votre question, je suis tout aise à vous répondre que en tant que Ministre en charge du Budget mon rôle est de maximiser les ressources propres de toute nature même quand elles sont d’origine contentieuse.

Que répondez-vous à ceux qui disent que les caisses de l’Etat sont vides aujourd’hui et que toutes ces mesures cachent en réalité de graves difficultés de trésorerie ?

Comme je vous le disais plus haut, les bonnes performances de l’économie gabonaise ne laissent pas penser à une situation de tension au niveau de la Trésorerie du Gabon. La structure des ressources de notre pays repose sur deux pieds : les recettes pétrolières d’une part, et les recettes non pétrolières d’autre part. Or, il n’y a aucun facteur structurel ou conjoncturel qui remettrait en cause les bonnes performances de notre économie par rapport aux exercices précédents. Je vous répète que notre économie est florissante et tous les indicateurs sont positifs. Pas plus tard que tout récemment, des partenariats multiples ont été noués avec des entreprises marocaines, signe que notre économie est attractive et qu’elle génère de la richesse qui vient alimenter les caisses de l’Etat.

A titre répétitif, je confirme que depuis 2009, le taux de croissance du PIB est en progression au Gabon. Les analyses de nos performances macroéconomiques tablent sur une croissance du PIB de l’ordre de 6,5% en 2014 grâce principalement à un meilleur ciblage de l’investissement public, notamment envers les secteurs de l’énergie et des infrastructures de transport. Il faut comprendre par cette indication que la richesse cumulée en provenance notamment des entreprises s’est accrue continuellement. Si l’on ajoute à cela les récentes déclarations du Directeur Général des Douanes et des Droits Indirects qui font état d’un bonus de 7 milliards de francs par rapport aux prévisions des deux premiers mois de l’année, il y a de bonnes raisons de penser que les caisses de l’Etat ne sont pas vides. Les mécanismes de fonctionnement des finances publiques peuvent paraître complexes et donner lieu à interprétation par les profanes comme dans l’ambiance actuelle. Mais, en réalité, un effort d’analyse sur l’environnement économique de notre pays permet aisément de récuser cette rumeur qui consiste à associer les efforts engagés par le Gouvernement à l’assainissement des finances publiques et la suspension du paiement des fonds communs à l’assèchement du Trésor Public. Est-il nécessaire de rappeler que l’enveloppe totale qui sert à payer les primes et fonds communs n’est pas le poste le plus significatif du Budget de l’Etat. Des engagements beaucoup plus importants notamment notre dette à l’égard de tiers à l’extérieur sont quotidiennement honorés par le Trésor Public. Selon une publication récente de la Banque britannique Standard Chartered, les fondamentaux de l'économie gabonaise sont positifs. Ils se traduisent par le respect de la signature du Gabon à l’international, la stabilité politique, la bonne gouvernance financière, les paramètres de crédit favorables ainsi que par la bonne gestion de sa dette. Pour me résumer, la suspension du paiement des primes de rendement et des fonds communs comme on le sait déjà, est une décision du Chef de l’Etat en vue d’instaurer un système de rémunération plus équitable qui n’a aucun rapport avec le niveau de l’encaisse du Trésor Public.

Actualité oblige, vous êtes une personnalité très en vue dans votre circonscription politique, aujourd’hui votre Parti le PDG enregistre le départ d’anciens barons, Jean PING, Jacques ADIAHENOT... Pensez-vous que ces départs dénotent une situation politique et économique critique de notre pays ?

On n’est pas obligé de commenter leurs raisons. Mais c’est assez surprenant de la part des personnalités que vous citez, au moment où les militants du PDG attendent de ces fils du pays des liens plus resserrés à l’accomplissement de la vision largement partagée de la Paix, du Développement et du Partage ». J’espère donc que ce n’est qu’un essoufflement de labeur. Et pas un essoufflement de loyauté. Mais bien entendu, il est toujours triste dans une grande famille politique comme le PDG de perdre des maillons visibles tels que ceux là. Il y a peut être une leçon à tirer de ces gestes : c’est que, ils n’ont adhéré à notre formation politique qu’avec de pâles convictions. Ils révèlent à la face du monde aujourd’hui et particulièrement aux Gabonais, les véritables desseins de leur démarche de l’époque. Mais, la force d’un parti politique comme le nôtre, c’est de pouvoir surmonter les épreuves telles que des défections éhontées de cette nature. Pour autant les gens entrent, sortent et reviennent au gré de leurs intérêts. C’est le propre d’un parti politique. Au Parti démocratique gabonais, nous avons un discours. Plus nombreux sont ceux qui entrent que ceux qui sortent. Enfin, pour répondre à votre question, le départ de ces barons ne risque pas d’effriter notre détermination. Les Gabonais ne sont pas dupes. Elles sont de plus en plus attachées à la personne du Président de notre Parti.

Propos recueillis par Maxime Serge MIHINDOU

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